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Les transitions démocratiques du Portugal de l’Espagne ;

Publié le 16/04/2025

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« Synthèse de documents Les transitions démocratiques du Portugal de l’Espagne ; « C’était l’aube que j’espérais, le jour initial entier et propre, où nous avons émergé de la nuit et du silence ».

C’est par ces mots que la poétesse Sophia de Mello Breyner décrivit et illustra la Révolution des œillets qui renversa le régime de Salazar au Portugal.

Cette citation peut aussi résonner avec la chute de la dictature Franquiste en Espagne, qui se déroula moins d’un an après celle des œillets.

Ces deux étapes majeures des transitions démocratiques de ces pays sont le résultat de nombreuses années de crise. Tout d’abord, La révolution portugaise fait suite au régime de Salazar qui avait pris le pouvoir en 1926.

Cette dictature fut autoritaire avec des accents totalitaires ce qui signifie, que les autorités exerçaient une mainmise sur une grande partie des activités personnelles des portugais et la politique.

Les libertés fondamentales n’étaient pas non plus respectées.

La politique de l’Estado Novo (1933/1974) en est l’illustration parfaite, elle était basée sur le rejet de la souveraineté populaire, une forte autorité de l'État au service de la nation, le corporatisme qui repose sur la collaboration des salariés et des patrons sous l'égide de l'État et le refus de la lutte de classes, du socialisme et du parlementarisme.

Ce contrôle état renforcé par la « PIDE », la police politique.

La presse était aussi fortement contrôlée et les parties politiques d’oppositions interdits ce qui faisait de ce régime un régime coercitif avec comme le dit l’historien Yves Léonard ; « la police partout, la justice nulle part ».

La dictature de Salazar était principalement fondée sur 2 piliers, l’Eglise Catholique et l’armée.

Les tensions avec l’Eglise apparaissent dès 1958 lorsqu’un Evêque prend la tête de la critique sociale en vu des inégalités et de la précarité importante au Portugal.

Malgré le fait qu’il soit condamné à s’exiler, les traces de cette résistance persistent et se concrétisent en 1960 avec l’éloignement progressif de l’Eglise et ses papes successifs.

Les tensions avec l’armée débutent, elles, à partir de 1937 avec pour cause la restriction de certains officiers jugées trop républicain par le régime.

Ces discordes sont amplifiées par le contact important entre certains officiers et les Etats occidentaux.

Ce processus nommé l’atlantisme les pousse à la réflexion et à terme au maquis pour certains d’entre eux.

Il y eu par exemple le général Delgado qui poussa son opposition au point de se présenter aux élections présidentielles portugaises en annonçant qu’il va pousser à l’exil le dictateur Salazar. Malgré le soutien du parti communiste et des Républicains il perd les élections mais lance le mouvement d’opposition.

L’année 1961 renforce ces tensions car elle marque le début de l'insurrection en Angola et la perte de Goa, Daman et Diu qui furent annexés par l'Inde après leurs invasions.

Les guerres coloniales menées sur trois lieux d'opérations militaires : l'Angola, la Guinée et le Mozambique deviennent la question centrale au Portugal.

Alors que les puissances Européennes terminent pour la plupart la décolonisation de leur colonies, Salazar persiste dans sa politique et refuse l’indépendance des colonies, malgré le fait que le Portugal soit le dernier pays occidental possédant encore des colonies. Cela pousse le Portugal à envoyer plus de 140 000 soldats et à dépenser près d’un quart de son PIB dans ces guerres.

Tout cela en passant le service militaire obligatoire de deux ans à quatre ans, trois ans après que Salazar se soit retiré en 1968 après un infarctus.

Il fut remplacé par Marcello Caetano au poste de président du Conseil qui était professeur de droit et considéré comme un des fondateurs du droit administratif.

Cette politique eu deux impacts majeurs.

Le premier est l’augmentation de l'émmigration notamment chez les jeunes qui fuient le service militaire le plus souvent en France ce qui entraina une baisse de l’économie portugaise.

Le second est l'augmentation de l'opposition chez les militaires qui savent ces guerres coloniales perdues d’avances.

Cette montée de l’opposition envers les guerres, la baisse du pouvoir d’achat des officiers et l’Estado Novo conduit certains jeunes officiers à fonder le Mouvement des Forces armées (MFA) Qui avait comme objectifs de renverser la dictature et d’instaurer une démocratie.

Otelo Saraiva de Carvalho, Ernesto Melo Antunes et Vitor Alves furent leurs leaders et représentants majeurs.

Cette opposition s’illustra par une première tentative de coups d’Etat raté en février 1974 puis par la Révolution des œillets le 25 avril 1974.

Pour l’Espagne, La transition démocratique fait aussi suite à une dictature.

En effet en 1939 le général Franco prit le pouvoir suite à la victoire du fascisme.

Cette victoire signa la fin d’une guerre civile longue de 3 ans qui opposa les républicains aidés par des brigades internationales et soutenues par l’URSS, aux fascistes qui étaient eux, soutenu et notamment fournies en armes par l’Allemagne Nazie.

Cet épisode qui fit plus de 400 000 morts traumatisa durablement les espagnoles.

Le régime conservateur et autoritaire du général Franco était basé, sur le franquisme, qui est une doctrine politique et économique.

Cette dictature reposait sur trois principaux piliers, l’armée, l’Eglise Catholique et le Parti du général.

Malgré le fait qu’aucune opposition était tolérée, de nombreux groupes clandestins s’opposaient au régime dont un des plus important, L’ETA qui était une organisation terroriste qui jusqu’en 2018 œuvra pour l’indépendance Basque.

Cette organisation se rendu notamment célèbre par l’attentat à l’encontre du premier ministre et successeur désiré de Franco, Luis Carrero Blanco.

Ce régime pris fin en 1975 à la mort de Franco après 34 ans de dictature alors que déjà, à ce moment-là, tout le bloc occidental était en démocratie.

C’est le roi d’Espagne Juan Carlos de Bourbon qui lui succéda et ainsi mis en œuvre le processus démocratique. En ayant pris connaissance de ce contexte nous pouvons nous demander de quelles manières les sociétés espagnoles et portugaises ont-elles réussies à instaurer un système démocratique après plusieurs décennies de dictature ? Pour répondre à cette question nous nous demanderons si la révolution des œillets peut être considérée comme une révolution douce puis nous verrons pourquoi l’Espagne est-elle considérée comme un exemple de transition réussie. Commençons par étudier la révolution des œillets et la transition démocratique qui s’en suivie.

C’est donc le 25 avril 1974 que celle-ci débuta, après une préparation minutieuse et militaire sous le contrôle du major Otelo Saraiva de Carvalho, un officier de 37 ans proche du général Spinola.

Le coups d’Etat, qui fut organisé par de jeunes officiers idéaliste débuta la veille avec la chanson « E Depois de Adeus » (« Et après l'adieu ») qui fut diffusé à la radio.

Une seconde diffusion l’a suivie sur une autre radio, avec cette fois la chanson pour rallier et signifier le lancement des opérations « Grandola, Vila Morena ».

A ce signal, 150 officiers et 2 000 soldats se lancèrent dans cette opération et dès 4 heures du matin, les premiers objectifs sont atteints.

Très peu de temps après, le Mouvement des Forces Armées fit plusieurs communiqués à la radio pour demander aux populations de la ville de Lisbonne, théâtre de l’opération, de rester chez elles et de ne pas en bouger ainsi que pour les informer des événements se déroulant dans le pays.

Après la prise de nombreux objectifs comme le centre du pouvoir, Terreiro do Paço où se trouvaient les ministères de l’intérieur et de la défense.

Suite à cette prise par la force et sans grande résistance, le président du conseil Marcelo Caetano remit sa démission au général Spinola pour que « pour que le pouvoir ne tombe pas dans la rue » précisa-t-il.

Après ces événements militaires, les soldats mobilisés firent fleurir des œillets au bout de leur fusils et se mélangèrent avec la foule principalement composée de jeunes étudiants et lycéens pour fêter la fin de cette dictature et la chute du régime comme l’annoncera un communiqué du Mouvement des Forces Armées.

Enfin, moins de 24h après le début des opérations, le général Spinola pris la parole à la télévision.

Il se présenta comme Président d’une « junte de salut national » qui était composée d'officiers des différentes forces armées.

Il fit aussi l’annonce de prochaines élections au suffrage universel, d'une Assemblée nationale constituante et d'un président de la République.

Ces mots signifièrent la fin du régime dictatoriale et le début de la transition démocratique.

A cette révolution, suivi plusieurs arrestations de membres de la police politique comme il est visible sur le document 1 du livre page 72.

C’est donc de manière très rapide et efficace que la révolution eu lieu. Ce coups d’Etat militaire fut caractérisé par un véritable désir d’une révolution pacifique.

Ce qui s’est traduit par plusieurs mesures préventives et actes pacifiques avec un objectif, éviter toute effusion de sang.

La première mesure fut la demande de Otelo Saraiva de Carvalho aux forces de police, ne pas intervenir, une autre de ces mesures a été la demande de confinement des populations pendant la durée des opérations militaires ainsi que l’explication des événements ce qui.... »

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