Les physiocratesLes nouveaux économistes.

« 1 / 2 Les physiocrates Les nouveaux économistes L'école des physiocrates constitue un des grands courants de pensée de la seconde moitié du XVIII• siècle, axé sur les problèmes économiques.

Parmi ses représentants, on retient le marquis de Mirabeau, père de l'orateur, l'abbé Bau­ deau, Lemercier de La Rivière, Dupont de Nemours à l'origine du nom de l'éco­ le avec sa Physiocratie ou Constitution naturelle du gouvernement le plus avan­ tageux au genre humain.

Le chef du mouvement est François Quesnay (1694-1774), médecin de Louis XV, auteur d'un Tableau économique (1758) et de Maximes générales du gouverne­ ment économique d'un royaume agri­ cole (1760).

Convaincus de l'existence d'un ordre naturel, d'une harmoniè providentielle, les physiocrates soutiennent qu'«il faut laisser agir en toute liberté les lois natu­ relles» (de là le nom de «physiocratie» ou gouvernement de la nature).

Ils rejet­ tent les idées économiques encore en vigueur concernant le mercantilisme, fondées sur la richesse en métaux pré­ cieux d'un pays.

Dégageant la notion de «produit net» lié à l'activité économique, ils considèrent que le fondement de cette activité et la source de la richesse nationale ne repo­ sent pas sur l'industrie ou le commerce, mais sur l'agriculture.

La société se divi­ se ainsi en trois classes: celle des pro­ ducteurs ou agriculteurs, celle des pro­ priétaires fonciers et la classe stérile comprenant tous les autres travailleurs, les artisans, les commerçants et les membres des professions libérales.

Ces XVIIIe siècle deux classes ne font que transformer et faire circuler le produit net dégagé par l'agriculture.

Les physiocrates sont à l'origine de l'engouement en faveur du travail de la terre et inspirent Turgot et la plupart des réformateurs du XVIII• siècle.

Pour faciliter la production et la circulation des richesses, ils prônent la liberté du commerce intérieur et la libre concurrence sur le plan international.

Une autre école d'économistes a pour chef Vincent de Gournay (1712-1759), lui aussi en réaction contre le colbertis­ me, mais ajoutant l'industrie à l'agricul­ ture comme source de richesse.

On a attribué à cet économiste la formule: «Laissez faire, laissez passer».

Il demande en effet l'abolition de toutes les mesures de contrôle et de contrainte du pouvoir.

Gournay aura pour disciple l'abbé Morellet, auteur de Réflexions sur les avantages de la fabrication et de l'usage des toiles peintes (1758) et qui obtiendra une atténuation des règle­ ments concernant cette industrie.

Les idées des physiocrates connaîtront un immense succès.

Elles seront répandues à travers le pays par les salons, les cham­ bres de lecture et les académies des vil­ les de province.

La physiocratie devient presque une religion.

Elle influencera profondément les constituants de 1791. 2 / 2. »