Les Perses (extrait)O Seigneur Dieu, l'heure est venue :L'armée perse a été battue.

« Les Perses (extrait) Eschyle O Seigneur Dieu, l'heure est venue : L'armée perse a été battue. L'armée fière, l'armée sans nombre, Et Suse et Ecbatane ont désormais fondu Dans le deuil et dans l'ombre. Les femmes par milliers de leurs si faibles mains, Anéanties sous la douleur. Déchirent leur manteau, et laissent sur leurs seins Couler et ruisseler les pleurs. Et je vois les épouses perses Gémissantes avec mollesse Sur l'homme regretté, le jeune compagnon. Pleurant le lit et sa mollesse La volupté de la belle jeunesse En sanglots plus amers encor. Et je pleure ceux qui sont morts, Et les douleurs pour nous n'en auront point de cesse. Voici l'heure où toute l'Asie Gémit parce qu'elle est vidée ! Xerxès, hélas ! les a conduits. Xerxès, las ! les a condamnés. Xerxès, hélas ! dans sa folie A tout mené, Avec ses barques sur la mer jetées ! Comme un grand vol d'oiseaux de sombre azur vêtus, Les fantassins, les matelots, Las ! sont partis sur les bateaux, Las ! sur les bateaux sont perdus, Les bateaux du désastre en mer, Et sous les coups des Grecs ils ont été vaincus. Les flots cruels les ont blessés, Hélas ! oâh ! hélas ! hé ! hé ! Et ils s'en vont sous la morsure Des fils de la mer sans souillure ! Et le deuil est sur la maison Dont son homme un jour est parti. Les vieux pères sont sans garçons, Leur peine, oâh ! est infinie, Et ils reconnaissent le mal,. »