Les palatins.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Les palatins
On désigne du nom de « palatins » toutes les personnes qui, à 1' époque
carolingienne, appartiennent au palais du roi ou de l'empereur, qu'ils y
exercent une charge auprès de celui-ci ou soient par lui envoyés en
mission.
Ils constituent peu à peu une véritable aristocratie qui peuple la
cour du souverain.
L'apparition de cette aristocratie est en effet une des
caractéristiques essentielles des règnes de Charlemagne ou de Louis le
Pieux.
Jusque-là, chez les Francs, l'égalité de
la naissance était admise.
Seuls étaient distingués ceux que la vigueur, le courage au combat ou à la
chasse élevaient au-dessus de leurs compagnons, les désignant ainsi, à
titre individuel, à l'attention du maître.
Mais, à l'image de la vieille
aristocratie gallo-romaine trouvée en Gaule par les envahisseurs francs,
se développe une aristocratie franque dont l'aspiration est de trouver
place à la cour et de transmettre cette place à ses enfants.
Dans son
De· ordine palatii, Hincmar a fort bien défini les vertus que le souverain est en droit d'exiger de ceux qui le servent, les palatins: «On choisira, pour chaque fonction, un homme noble de corps et de cœur,
instruit, raisonnable, discret, sobre [ ...
].
On aura cette préoccupation
qu'il y ait toujours au palais tels et en tel nombre que ses besoins et ses
honneurs soient satisfaits.
Il faut donc qu'il s'y trouve en tout temps un nombre convenable d'officiers sans lesquels le palais ne peut convena
blement et honorablement fonctionner.
..
» Puisque la présence au palais
est indispensable, cette aristocratie franque naissante n'a qu'un désir :y voir élever ses enfants.
Charlemagne répond à ce vœu en créant la fameuse école du palais, pépinière des futurs membres de la cour.
Il saura, selon une image célèbre, distinguer les élèves les plus studieux des
indolents et des paresseux.
Autre innovation dans cette cour franque : l'apparition du favori, un
personnage en qui le souverain place toute sa confiance et qui fait parfois
figure de premier ministre.
Il peut être aussi bien ecclésiastique que laïc.
Ainsi en est-il du comte Bernard de Barcelone, confident de Louis le
Pieux à qui il faillit faire perdre le trône.
Il est vrai que Bernard passait
pour être l'amant de l'impératrice Judith.
Ce sont là des choses
qu'on pardonne d'autant moins au favori qu'à la cour carolingienne, jusque-là,
les femmes -même les épouses légitimes de Charlemagne -n'ont
exercé aucune influence.
Le palais va rester pendant près de deux siècles
le rouage essentiel de l'empire.
Le jour où il s'affaiblira, la dynastie ne
sera pas loin de disparaître..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓