Les livres I à IV des Contemplations ne sont-ils qu’un chant intime ?

« Les livres I à IV des Contemplations ne sont-ils qu’un chant intime ? Introduction : Dans les livres I à IV de son recueil, Les Contemplations, le poète Victor Hugo évoque, entre autres, sa jeunesse, ses premières expériences et ses premiers amours.

Il y aborde également la mort douloureuse de sa fille, Léopoldine.

Ces poèmes sont, en quelque sorte, le reflet de sa vie personnelle mais les Contemplations ne se limitent-t-ils qu’à un récit de la vie du poète ? Afin de répondre à cette question, nous étudierons, tout d’abord, ce recueil en tant que chant intime et nous en conclurons, ensuite, qu’il ne se limite cependant pas qu’à cela. I- Les Contemplations, un chant intime Les Contemplations est une œuvre qui reflète la vie de l’auteur et dans laquelle le poète exprime tout à la fois ses sentiments et ses expériences personnelles. a) Une autobiographie Tout d’abord, nous remarquons que ces quatre premiers livres ont une dimension autobiographique : en effet, on peut considérer ce recueil comme le journal intime de l’auteur dans lequel sont retranscrits des événements marquants de sa vie.

Cet ouvrage évoque l’existence du poète car elle se nourrit de nombreux détails autobiographiques : Victor Hugo y évoque ses souvenirs, ses expériences, ses premiers émois amoureux, sa vie familiale … Son ouvrage est bien le reflet de son histoire et de ses sentiments, sur 25 années : il l’a séparé en deux parties distinctes : Autrefois et Aujourd’hui.

Celles-ci marquent une séparation entre son bonheur passé et son malheur présent.

La préface du recueil met en avant cette dimension autobiographique : V.

Hugo s’adresse au lecteur en écrivant : « Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y.

».

Cette préface définit ainsi ce recueil comme un miroir de l’existence humaine. L’ouvrage décrit une partie de la vie du poète, dès son enfance, et il est constitué de faits marquants ou quotidiens de l’histoire personnelle d’Hugo.

Le poète date la plupart de ses poèmes, ce qui confirme l’idée d’un journal intime, bien que les poèmes ne soient pas classés par dates.

Les livres I à IV des Contemplations sont donc bien un chant intime, caractéristique du romantisme puisqu’ils expriment les sentiments de Victor Hugo dans une progression quasi autobiographique. b) Souvenirs, sentiments et confessions Si Les Contemplations reflètent bien les sentiments du poète, notons qu’ils sont particulièrement omniprésents dans le livre IV dédié à sa fille, Léopoldine, laquelle décède des suites d’un accident de bateau.

Par conséquent, ce livre décrit la profonde douleur d’Hugo ainsi que sa tristesse et sa mélancolie dans le deuil auquel il fait face.

De ce fait, l’aspect intime est particulièrement présent dans ce livre, notamment dans le poème « Demain dès l’Aube » dans lequel le poète exprime, sobrement, son immense chagrin et son incapacité à faire son deuil.

Dans son recueil, le poète parle beaucoup de sa famille, en particulier de ses filles et de son amour pour elles.

Le poème « Mes deux filles », le troisième poème du premier livre, en est un parfait exemple.

Victor Hugo donne une image particulièrement positive de ses enfants en les comparant à un cygne et à une colombe, symboles de paix, de grâce et de pureté.

Il les observe avec l’amour inconditionnel d’un père.

Dans « Les Contemplations », Victor Hugo exprime également sa proximité avec le monde de l’enfance auquel il semble très attaché.

Il est touché par l’innocence, la candeur, la curiosité et la joie de vivre des enfants.

Dans le poème intitulé «La vie aux champs», il affirme avoir les mêmes goûts qu’eux et les comprendre. Dans son recueil de poèmes, l’auteur relate également avec tendresse ses premiers amours.

En effet, dans la partie Autrefois, l’amour est un thème central de bon nombre de ses poèmes.

Il y retranscrit ses amours d’enfance, ses premiers émois amoureux et les sentiments qu’il a pu éprouver.

Dans le livre I, par exemple, Victor Hugo nous présente ses premières expériences amoureuses : les jeunes filles présentées sont généralement décrites comme innocentes et candides tandis qu’il se dépeint comme un jeune garçon curieux et naïf. c) Écriture et nature Quant au mouvement littéraire auquel il appartient, V.

Hugo s’inscrit dans le courant du romantisme, courant littéraire où l’expression des sentiments personnels est tout à la fois omniprésente et récurrente.

Ce courant est également connu pour son lyrisme.

Le lyrisme est, du reste, souvent utilisé par l’auteur pour exprimer des sentiments tels que l’amour, comme dans « Elle était déchaussée, elle était décoiffée », ou le chagrin qui s’exprime dans Pauca Meae, consacré à Léopoldine. Dans «Les Contemplations», Victor Hugo glorifie la nature qui l’entoure, thème également récurrent du mouvement romantique français : il l’admire et s’en sert comme un thème qui inspire ses poèmes.

On pourrait même parler de symbiose entre le poète et une nature qu’il aime tant.

Le poète est d’ailleurs accueilli par la nature comme un proche, comme dans le poème XXIV du livre III.

Le poète y décrit ce qui l’entoure et ce qui le touche, dans une nature qui le fascine.

Il la décrit d’une façon très intime.

Ce recueil est aussi particulièrement personnel dans son écriture car la première personne du singulier y est omniprésente.

En effet, le poète parle majoritairement avec le pronom « je ».

Cette présence de la première personne montre l’appartenance d’Hugo au mouvement romantique qui place le.... »