Les liaisons dangereuses- Lettre 81
Publié le 25/04/2023
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«
Olympe de Gouge, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Parcours : Écrire et combattre pour l’égalité.
Commentaire linéaire – lettre 81 choderlos de Laclos.
Situation : Extrait du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, publié en 1782.
Ce
roman raconte l’histoire des manipulations que deux libertins mettent en place au dépend des gens autour
d’eux.
Il dénonce le relâchement des mœurs que Choderlos de Laclos perçoit à la fin du XVIIIe siècle : c’est
un roman moraliste.
Sujet : Histoire de vie de Merteuil qui explique comment elle a réussi à voler son éducation : elle critique
indirectement la société qui l’a forcée à passer maîtresse dans l’art du mensonge.
Caractérisation : Une lettre de la marquise de Merteuil adressée au vicomte de Valmont.
Cette lettre prend
le vicomte à témoin de la revendication d’indépendance de la marquise.
Pb : Comment la marquise de Merteuil fait-elle une critique de la situation des femmes dans la société tout
en revendiquant son indépendance ?
Mouvement : l.
1- l.
4- Une femme à principe.
l.
5-16 : l’histoire de vie de la marquise.
l.
17-22 : Une critique de la société et une revendication de pouvoir.
1) La marquise diffère des autres femmes.
Cette lettre est adressée à un interlocuteur : le vicomte de Valmont.
Opposition immédiate aux propos du vicomte : « mais » (l.1) = La marquise le contredit.
+ Usage de
deux questions rhétoriques : (l.
1-2).
Vicomte pris à parti, sommé de répondre aux questions.
Dès le début, on voit qu’il s’agit d’une revendication personnelle
usage de la P1 : « moi », « m’ », « me », « mes » (1er §).
La marquise parle en son nom et se met en
avant.
Elle est différente des autres femmes :
« ces femmes inconsidérées » (l.
1) = usage du déterminant démonstratif « ces » = mise à distance
des autres femmes + portée péjorative de ce déterminant.
+ « inconsidérées » : adjectif construit
avec la négation lexicale : « in-considérées » : une critique contenue dans cet adjectif.
« qu’ai-je de commun » (l.
1) : la marquise s’oppose à « ces femmes inconsidérées » donc elle
réfléchit, elle étudie.
=> La marquise apparaît donc hors du « commun » (elle est seule contre toutes
les autres).
Insistance sur son propos :
répétition de « je dis » (l.
2) deux fois + « à dessein » (l.
2) : elle affirme avoir conscience de ce qu’elle
dit.
Mise en évidence de « mes principes » (l.
2) qui se trouve entre les deux « je dis » = Importance
du déterminant possessif : ses principes lui appartiennent.
Principes différents aussi :
comparaison négative « ne sont pas, comme » (l.
3).
+ Accumulation de trois p.passé : « donné […],
reçus […], suivis […] » (l.
3-4).
+ compléments à la portée péjorative : « au hasard », « sans examen »,
« par habitude » : jamais de réflexion, de choix.
« ces femmes » sont donc des êtres passifs.
Après avoir dit ce que ses principes ne sont pas, elle dit ce qu’ils sont :
« fruit de mes profondes réflexions » (l.
4).
« fruit » : production, résultat.
+ « réflexions » au pluriel
+ adjectif mélioratif « profondes » : insistance sur le travail de raisonnement de la marquises qui a
donné des résultats + « mes réflexions » répond à « mes principes » = l’un à donné l’autre.
La marquise est proactive :
opposition entre « créés » (l.
4) VS « reçus » (l.
3).
La marquise produit, elle est active et non passive.
« Je suis mon ouvrage » (l.
4) : la marquise est ici sujet (« je ») et objet (« mon ouvrage »).
+
« ouvrage » = mot désignant le travail.
La marquise a agi.
La marquise est donc différente des autres femmes : elle fait usage de son intelligence et s’est créée
elle-même.
Olympe de Gouge, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Parcours : Écrire et combattre pour l’égalité.
2) Une éducation volée :
La marquise commence le récit de sa vie :
usage de l’imparfait (« étais » l.
5) + passé composé (« j’ai su » l.
6).
=> retour dans le passé.
+ un
« état » ancien : « fille »(l.
5) = une femme qui n’a jamais été mariée.
=> La marquise se dépeint dans
sa jeunesse.
Une jeunesse bien différente de son présent :
« était vouée » (l.
5) : usage d’une tournure passive.
Absence de choix de la jeune marquise.
+ « par
état » (l.
5) : ce n’était pas à cause de sa famille mais simplement à cause de son statut => cette
situation est donc la même dans toute la société.
+ Les actions qu’on attend d’elles n’en sont pas :
« silence » = ne pas parler + « inaction » = absence d’action (négation lexicale dans le mot même).
=> La jeune marquise est dans une tournure totalement passive.
Mais elle sait transforme cela en action :
« j’ai su » / « profiter » (l.
6) => elle a agi tout de même.
Mais les actions qu’elle a entreprises sont en
accord avec son statut passif : « observer », « réfléchir ».
=> Usage de son esprit parce que c’est la
seule action qu’elle peut faire sans être repérée.
C’est ainsi qu’arrive le thème de la dissimulation :
« tandis que » (l.
6) introduit l’idée de simultanéité de deux actions contradictoires.
Et il y a
l’opposition entre « étourdie », « distraite », « écoutant peu » (l.
6) et « recueillais avec soin » (l.
7) =
deux attitudes opposées, l’une cachant l’autre.
Elle dissimule auprès du « on »(l.
6) : pronom général qui incarne toute la société.
Elle est toujours
COD ou COI face à ce « on » : « on me croyait » (l.
6), « qu’on s’empressait de me tenir » (l.
7)
Elle parvient pourtant à contrer de « on » tout puissant puisqu’elle s’instruit malgré lui :
Opposition entre « les discours qu’on s’empressait de me tenir » (l.
7) VS «....
»
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