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« Les lectures de l'adolescence ont beaucoup avancé ma formation. Il fut un temps où les personnages des romans m'étaient plus familiers et mieux connus que les humains. Julien Sorel, Fabrice Del Dongo, Rastignac, Emma Bovary, Anna Karénine, David Copperfield étaient mes compagnons d'esprit ; il m'arrivait de me guider sur eux. » Gabriel Chevallier, L'envers de Clochemerle.

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « Les lectures de l'adolescence ont beaucoup avancé ma formation. Il fut un temps où les personnages des romans m'étaient plus familiers et mieux connus que les humains. Julien Sorel, Fabrice Del Dongo, Rastignac, Emma Bovary, Anna Karénine, David Copperfield étaient mes compagnons d'esprit ; il m'arrivait de me guider sur eux. » Gabriel Chevallier, L'envers de Clochemerle.. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
En comparant votre expérience de jeune lecteur à celle de Gabriel Chevallier, vous préciserez quel genre de rapports vous entretenez avec les héros de la fiction littéraire ou artistique. INDICATIONS. Ce sujet, 'domine tous ceux (et ils sont nombreux) qui ont trait à la lecture et à la" formation de la personnalité, fait essentiellement appel à l'expérience de chacun. Plusieurs remarques préliminaires s'imposent cependant : • Il s'agit bien ici de « lectures de l'adolescence » et non pas de lecture en général. C'est donc à une jeune sensibilité, à un être en formation que Gabriel Chevallier fait référence. Il sera d'autant plus important pour le candidat de bâtir son développement à partir des lectures qu'il a réellement faites et appréciées. • Gabriel Chevallier cite un certain nombre de héros de romans. Si quelques-uns d'entre eux sont connus du candidat, ils ne le sont peut-être pas tous. Il est bien évident qu'il ne se croira pas obligé de « faire comme si » ces personnages lui étaient familiers. Il pourra en revanche choisir dans ses lectures des personnages qui présenteront — comme c'est ici le cas —une gamme assez étendue de caractères. • Enfin le libellé du sujet invite le candidat à ne pas se limiter au domaine du roman (comme le fait l'auteur de la citation) mais d'englober les autres genres littéraires (théâtre, poésie) et même d'envisager les autres domaines artistiques (on pourra donc se référer au cinéma) pour s'interroger sur les rapports qu'il entretient avec les héros de fiction. • Cela posé, le développement pourra s'organiser, comme la citation y invite, selon deux axes essentiels.

« « Les lectures de l'adolescence ont beaucoup avancé ma formation.

Il fut un temps où les personnages des romans m'étaient plusfamiliers et mieux connus que les humains.

Julien Sorel, Fabrice Del Dongo, Rastignac, Emma Bovary, Anna Karénine, David Copperfieldétaient mes compagnons d'esprit ; il m'arrivait de me guider sur eux.

» Gabriel Chevallier, L'envers de Clochemerle. En comparant votre expérience de jeune lecteur à celle de Gabriel Chevallier, vous préciserez quel genre de rapports vous entretenez avecles héros de la fiction littéraire ou artistique. INDICATIONS Ce sujet, 'domine tous ceux (et ils sont nombreux) qui ont trait à la lecture et à la" formation de la personnalité, fait essentiellementappel à l'expérience de chacun.

Plusieurs remarques préliminaires s'imposent cependant :• Il s'agit bien ici de « lectures de l'adolescence » et non pas de lecture en général.

C'est donc à une jeune sensibilité, à un être enformation que Gabriel Chevallier fait référence.

Il sera d'autant plus important pour le candidat de bâtir son développement à partir deslectures qu'il a réellement faites et appréciées.• Gabriel Chevallier cite un certain nombre de héros de romans.

Si quelques-uns d'entre eux sont connus du candidat, ils ne le sont peut-être pas tous.

Il est bien évident qu'il ne se croira pas obligé de « faire comme si » ces personnages lui étaient familiers.

Il pourra enrevanche choisir dans ses lectures des personnages qui présenteront — comme c'est ici le cas —une gamme assez étendue de caractères.• Enfin le libellé du sujet invite le candidat à ne pas se limiter au domaine du roman (comme le fait l'auteur de la citation) mais d'engloberles autres genres littéraires (théâtre, poésie) et même d'envisager les autres domaines artistiques (on pourra donc se référer au cinéma)pour s'interroger sur les rapports qu'il entretient avec les héros de fiction.• Cela posé, le développement pourra s'organiser, comme la citation y invite, selon deux axes essentiels. 1.

Des «personnages plus familiers et mieux connus que les humains ». • On notera que bien des écrivains ont affirmé comme Gabriel Chevallier l'importance que la lecture avait prise dans leur enfance et leuradolescence : on peut se référer entre autres à Marcel Proust (Du côté de chez Swann), à J.-P.

Sartre (Les Mots dont une partie s'intitule «Lire »), à Simone de Beauvoir qui déclare dans Tout compte fait : «Enfant, adolescente, la lecture était non seulement mon divertissementfavori, mais la clé qui m'ouvrait le monde.

[...] Dans les moments ingrats de ma jeunesse, elle m'a sauvée de la solitude.

»• Gabriel Chevallier affirme que les héros de ses lectures étaient « mieux connus » que les humains.

On mettra en relief le rôle del'analyse psychologique qui permet de rendre clair et cohérent un comportement qui dans la vie réelle paraîtrait opaque.

Le romancier,grand maître d'oeuvre, a la double faculté de suivre son personnage dans tous les instants de sa vie — ce que nous ne saurions faire avecun personnage réel — et d'opérer un choix signifiant dans les moments qu'il nous en présente.

Et non seulement il nous décrit cecomportement, mais encore il le fait parler au style direct ou indirect, et surtout il nous livre ses pensées les plus secrètes, que sonentourage ne saurait soupçonner (on pourrait donner pour exemple le célèbre passage du Rouge et le Noir où Julien Sorel, après un, longdébat intérieur, parvient à prendre la main de Mme de Rénal).D'autre part le romancier atteint ce que Roland Barthes appelle « l'effet de réel » : des détails qui paraissent dépourvus de rôle fonctionnelattestent que ce que raconte le romancier est « vrai » (par exemple dans Du côté de chez Swann le petit bouton enflammé au coin du nezde la duchesse).Cette force d'évocation du romancier a été bien soulignée par Maupassant qui écrit dans un essai sur Manon Lescaut, dans lequel il voyaitle premier véritable roman : «En ce livre, pour la première fois, l'écrivain, cessant d'être uniquement un ingénieux montreur depersonnages est devenu (...) un sincère, un admirable évocateur d'êtres humains.

Pour la première fois nous recevons l'impressionprofonde, émouvante, irrésistible de gens pareils à nous, passionnants et saisissants de vérité, qui vivent leur vie (...) entre les pagesd'un livre.

»• Quant au personnage de théâtre ou de cinéma, si sa psychologie n'est pas mise à jour de la même manière que dans un roman, il peutaussi nous faire connaître ses pensées par ses discours au confident, par la convention des apartés (ou de la « voix off» au cinéma) etsurtout celle des monologues où le personnage s'analyse et « se crée » devant nous (qu'on pense par exemple aux célèbres stances duCid).

Mais en outre il possède le privilège extraordinaire d'être incarné par un acteur, une actrice dont l'image restera à jamais associée àcelle du personnage dans la mémoire du spectateur : pour des générations entières Sarah Bernhardt a été Phèdre, Jouvet Arnolphe ouDom Juan ou l'évêque indigne de Drôle de drame, Gérard Philipe Rodrigue ou le prince de Hombourg ou Fanfan-la-Tulipe, James Dean lehéros d'A l'Est d'Éden...• Gabriel Chevallier affirme encore que ces personnages étaient « plus familiers » que les humains ; cette idée est complémentaire de lapremière : mieux connus ils acquièrent de la familiarité.

L'univers imaginaire du lecteur va même jusqu'à remplacer pour l'enfant etl'adolescent son univers réel.

J.P.

Sartre écrit dans Les Mots après les découvertes de ses premières lectures : « J'abandonnai ma famille :Karlémamil et Anne-Marie2 furent exclus de mes fantaisies.

Rassasié de gestes et d'attitudes, je fis de vrais actes en rêve.

J'inventai ununivers difficile et mortel [...] à la place du besoin et du travail que j'ignorais, je mis le danger.

» 2.

Des guides de notre vie. • Là encore de nombreux témoignages d'écrivains prouvent que l'enfant, l'adolescent, s'identifient aux personnages de fiction ets'imaginent agissant comme lui : «Je saisissais la règle de mon grand-père, c'était ma rapière, son coupe-papier, c'était ma dague ; jedevenais sur-le-champ l'image plate d'un mousquetaire » raconte J.-P.

Sartre (Les Mots); ou encore ils pensent reprendre à leur compte,plus tard, l'existence de ces personnages : alors que sa mère ne veut pas lui laisser lire Madame Bovary, le jugeant trop jeune, et qu'ellelui demande : « Mais si mon petit chéri lit ce genre de livres à son âge, qu'est-ce qu'il fera quand il sera grand ? » l'enfant Sartre répondsuperbement : «Je les vivrai ! » (Les Mots).

Le monde de la fiction devient même parfois pour l'adolescent le seul monde de référencepossible : «Je m'abîmai dans la lecture comme autrefois dans la prière.

La littérature prit dans mon existence la place qu'y avait occupéela religion : elle l'envahit tout entière, et la transfigure.

Les livres que j'aimais devinrent une Bible où je puisais des conseils et dessecours » écrit Simone de Beauvoir dans les Mémoires d'une jeune fille rangée, et elle conclut : « Pendant des mois je me nourris delittérature : mais c'était alors la seule réalité à laquelle il me fût possible d'accéder.

»• Le candidat pourra analyser les règles de conduite dont il s'est inspiré à la suite de ses expériences de lecteur et de spectateur.

Il pourrapar exemple envisager les différents aspects par lesquels le personnage de fiction nous attire : l'ambition (Julien Sorel, Rastignac) ; lecourage (Le Cid, Fabrice del Dongo, Étienne Lantier) ; la révolte (les héros romantiques, Jacques Vingtras) ; la loyauté dans l'amitié(Pylade et Oreste, Octave et Célio), la magnanimité (Auguste dans Cinna), etc. 3.

La conclusion de ce développement sera personnelle et mettra en relief l'importance que les personnages de fiction ont eue (ou n'ontpas eue) dans la formation de la personnalité et de la sensibilité du candidat, ainsi que le recours qu'ils ont pu représenter pour lui lors dequestionnement sur les grands problèmes humains — et les limites de ce recours.. »

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