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Les empirismes

Publié le 16/05/2020

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« Les empirismes Français ou Allemands, les philosophes du XVIIe s.

sont rationalistes mais de façon plutôt abstraite, c'est-à-dire queleurs discours, leurs jugements se fondent sur la Raison comme source de tout savoir, sans pour autant nier cequ'une vérification expérimentale est à même d'apporter comme preuve, information, connaissance.Au fond, sauf à considérer le monde comme pure production de l'esprit humain, toute philosophie rationnelle est à lafois conceptuelle et expérimentale et résulte d'une élaboration où concepts et expériences se répondent.

Autrementdit, une expérience n'a de sens intelligible que pour autant qu'un concept permette de l'intégrer dans un champ desavoir, et un concept n'a de réalité que pour autant qu'une expérience sensible la « précède » (« rien n'est dansl'esprit qui ne fut d'abord dans le sens»).C'est dire que, selon l'accent porté, telle philosophie sera plus expérimentale que rationnelle, et telle autre plusrationnelle qu'expérimentale, mais en définitive, jamais le discours tenu ne pourra, sauf dans certaines penséesradicales, faire exclusion de l'autre.Bien sûr les procédures logiques et démonstratives, comme les mathématiques en tant qu'outils, ou l'axiomatique,«existent», semble-t-il, en dehors de toute expérience au sens strict, comme pures sciences ou puresconstructions.

Il n'empêche que leur connaissance importe aux sciences du réel et, par là, rejoint l'expérience en en«mathématisant» l'intelligibilité.Quoi qu'il en soit de ces problèmes difficiles, cette page n'a d'autre objet que de signaler ceci : au moment même oùle rationalisme, avec son discours métaphysique et théologique occupe le devant de la scène, un autre type dediscours s'énonce et singulièrement en Angleterre : discours critique, plus raisonnable que purement rationnel, et entout cas opposé à tout rationalisme dogmatique.Ainsi de John Locke (Angleterre, 1632-1704) qui déclare :Notre affaire dans le monde n'est pas de connaître toutes choses, mais celles qui regardent la conduite de notrevie.Pour Locke, il n'y a pas, contrairement à Descartes, d'idées innées en nous, sinon d'ailleurs les enfants et les idiotsles posséderaient.

Notre esprit, en effet, est pour lui une page vide sur laquelle s'inscrivent les informations venuesdu monde extérieur.

Toute la matière de nos pensées est fournie par nos observations, celles que nous faisons surle monde des objets extérieurs, celles que nous faisons sur les opérations internes de notre âme.Il fut par ailleurs l'inspirateur du préambule de la constitution américaine et de la Déclaration des droits de l'homme,comme aussi le fondateur du libéralisme politique, doctrine selon laquelle la souveraineté de l'Etat s'arrête là oùrègnent les droits individuels inaliénables (propriété, liberté économique, satisfaction des besoins).La deuxième grande figure de l'empirisme est David Hume (Edimbourg, 1711-1776) dont la pensée influença, entre-autres, J.J.

Rousseau dont il fut aussi le protecteur, et Kant, qu'il réveilla de son «sommeil dogmatique».Avec Hume, l'empirisme donne toute sa mesure en tant que critique du dogmatisme rationaliste qui affirme plus qu'ilne prouve, plus que de raison.

En effet, Hume rejette non seulement la métaphysique inutile à la méthodeexpérimentale qui, elle, est seule capable d'établir les principes explicatifs de la nature humaine, mais aussi laprétention indue d'une conscience, dans sa réflexion sur soi, à établir le fondement absolu des choses.

S'il estsceptique, il n'a rien d'un sceptique radical, car le scepticisme radical serait, lui aussi, dogmatique.Hume rejette aussi la causalité comme fondement rationnel, comme nécessité.

Pour lui, il n'y a donc rien d'absolu, nivérité absolue, ni morale absolue ni nécessité absolue.

Tout est affaire d'impressions, de sensations, d'idées, decroyances, desquelles il établit la nature et les relations.Trois conclusions, parmi d'autres, peuvent nous intéresser. 1.

Les idées naissent des sensations.

(« Par idées, j'entends les images affaiblies des impressions dans la pensée etle raisonnement»). 2.

L'habitude et l'expérience lient les idées que nous inférons de nos impressions.

La croyance qui en résulte n'a pasde fondement rationnel absolu car rien ne prouve absolument que le soleil se lèvera demain.

C'est évidemment trèsprobable, mais ce n'est pas une certitude absolue.

Puisque la causalité n'est qu'une croyance, il n'y a pas de causenécessaire et partant ni métaphysique, ni preuve de Dieu par l'argument de la cause nécessaire.

Au fond, toutes lescroyances hors expériences sont croyances illégitimes. 3.

Morale, vertu, droit et justice sont des croyances plus ou moins fondamentales, plus ou moins artificielles.

Lagrande originalité de Hume est d'avoir insisté sur l'utilité de l'artificiel, de l'invention artificielle, qui seule permet àl'homme de dépasser la partialité de ses passions, puis néfastes que l'égoïsme pur et simple.

Il s'agit donc non tantde limiter l'égoïsme de façon contractuelle que d'inventer des artifices, des conventions qui permettent aux passionsde s'étendre plus loin que les parents («causes»), les amis (proches), les semblables («mêmes»), de passer ainsid'une «sympathie limitée » à une «générosité étendue».Son œuvre majeure est le Traité sur la nature humaine, paru en 1739, alors qu'il n'avait que vingt-huit ans.

Il estaussi, et cela compte, un des rares philosophes doués d'humour, dont le style clair, plaisant, teinté de bonhomiesceptique régale le lecteur.

Ses Dialogues sur la religion naturelle sont exemplaires et de ce ton et de cet esprit.. »

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