Les effets de la mondialisation sur les inégalités économique
Publié le 18/06/2025
Extrait du document
«
Première partie : Banque Islamique
Introduction
La finance islamique appartient à un concept plus large, l’économie islamique,
une doctrine économique, qui, comme toutes les autres doctrines (capitalisme,
communisme, socialisme), diffère par son propre système de valeurs.
C’est ce
système de valeurs, universelles à la fin, qui fait la particularité de la finance
islamique.
En effet, outre la nécessité de répondre aux exigences et aux
contraintes réglementaires exigées par les lois en vigueur (lois bancaires,
sécurité financière, lois sur les sûretés…), les institutions financières islamiques
sont tenues de se conformer à des exigences et à des règles qui trouvent leurs
origines dans la loi musulmane ou charia.
Ainsi, la finance islamique est, avant
tout, une finance éthique, qui privilégie un système de valeurs bâti sur la
nécessité d’éviter ce qui est interdit, sur un équilibre entre l’intérêt personnel et
l’intérêt public, mais aussi sur les valeurs de l’équité, la transparence, la
sincérité… Ces valeurs sont d’une importance capitale et doivent se refléter
obligatoirement dans les actes et les transactions.
Au départ, la finance islamique se limitait au cadre des avis (fatwas) émanant de
jurisconsultes musulmans (cheikhs) spécialisés en la jurisprudence des
transactions économiques (Fiqh Mu’amalat) qui décrivaient ce qui est permis et
ce qui ne l’est pas.
Puis en deuxième phase, les écrits en la matière étaient plutôt
des critiques du système communiste et du système capitaliste.
Ce n’est qu’au
troisième quart du siècle dernier qu’a commencé la cristallisation des
fondements de la finance islamique en tant que matière d’étude et en tant
qu’industrie.
À partir de ce moment-là, les efforts des chercheurs en théologie et
en économie se sont centrés sur la différenciation entre les aspects du système
financier traditionnel ne contredisant pas les préceptes de l’islam, afin de les
retenir, et les aspects qui constituent une violation de ces préceptes.
Et ce, en
application d’un principe fondamental en vertu duquel la permission est la règle
dans les transactions, l’interdiction étant une exception.
Ensuite, un travail a été
fait pour définir la façon dont on peut répondre aux besoins exprimés par les
clients des institutions financières tout en respectant les principes fondamentaux
de la loi musulmane, ce qui a donné lieu à la naissance d’un ensemble
d’instruments mais aussi d’institutions.
On a commencé, dès lors, à parler de
système financier islamique et d’une philosophie qui lui est propre, un système
doté de principes, de valeurs, de mécanismes et d’institutions ayant leur propre
mode de fonctionnement.
Ce sont, en fait, les banques islamiques qui ont ensuite
institutionnalisé les concepts de cette finance.
Ne s’agissant pas d’un système
divin, ce système est dynamique et peut évoluer au diapason des mutations de
l’environnement.
CHAPITRE 1 : Les principes fondamentaux de la
finance islamique
L’interdiction du prêt à intérêt (le riba) ne constitue pas la seule particularité de
la finance islamique.
Celle-ci repose, en effet, sur d’autres principes aussi
importants.
Il s’agit là, bien évidemment, d’une liste non limitative de principes
dont les uns sont parfois les émanations des autres.
I.
L’interdiction du prêt à intérêt (le riba)
L’usure (le riba) a été expressément interdite dans le Coran.
Le Prophète a
maudit celui qui prend, celui qui donne, le rédacteur de l’acte et le témoin.
Il est
interdit, de ce fait, d’exiger un rendement du simple fait de prêter.
L’intérêt est
le prix du prêt alors que fondamentalement, le prêt ne doit générer aucun profit.
Cette interdiction est valable aussi bien pour l’intérêt contractuel sur le prêt que
pour toute autre forme d’intérêt de retard ou d’intérêts déguisés en pénalités et
commissions.
II.
L’interdiction du risque excessif (Al Gharar)
Les opérations et les transactions doivent revêtir la transparence et la clarté
nécessaires, de manière à ce que les parties aient une parfaite connaissance des
valeurs de leurs échanges.
C’est à ce titre que les opérations dont la contrevaleur n’est pas connue avec exactitude, celles engendrant un risque excessif ou
celles dont l’issue dépend essentiellement du hasard, sont interdites (les jeux de
hasard, les contrats d’assurance classique, etc.)
Section I : Les principaux instruments de la finance islamique
La déclinaison des principes fondamentaux de la finance islamique en
instruments a donné lieu à l’apparition de produits et concepts qui lui sont
spécifiques.
On distingue, d’un côté, les instruments de financement, et de
l’autre, les instruments participatifs.
On présentera également deux concepts qui
concernent les institutions financières islamiques non bancaires qui sont le Al
Sukuk et le Al Takaful.
A.
Les instruments de financement
1.
Al Mourabaha
Il suppose que le créancier (la banque) achète un actif donné à un prix connu des
deux parties pour le compte de son client.
Ensuite, le créancier revend cet actif
au client moyennant des paiements, échelonnés ou non, sur une période donnée,
à un prix convenu d’avance entre les deux parties et supérieur au prix d’achat.
Ce produit financier, quoi que singulièrement très proche d’un contrat de dette
classique, s’en distingue, néanmoins, sur quelques points essentiels.
En effet, la
banque est devenue propriétaire effectif de l’actif sous-jacent, l’opération est
réellement adossée à un actif réel.
Il ne s’agit donc pas d’un prêt, mais d’une
opération de vente à crédit (achat au comptant et vente à terme).
Par ailleurs,
dans cette opération, la banque supporte les risques liés à la détention de l’actif
et ceci constitue la principale justification de sa marge.
Par ailleurs, il n’y a pas
de référence explicite à un taux d’intérêt.
Le créancier se rémunère par le biais
d’une majoration du prix d’achat du bien.
Le montant de la marge bénéficiaire
est fixé au préalable et ne varie pas pendant la durée du financement.
C’est l’un
des instruments financiers les plus utilisés par les institutions financières
islamiques, car il très flexible.
Traditionnellement utilisé pour le financement du
commerce, Al Mourabaha est à la base d’une grande variété de montages
financiers islamiques, allant du financement immobilier au financement de
projets.
2.
Al Ijara
Une opération d’Ijara consiste pour le créancier (la banque) à acheter des biens
qu’il loue à un client pouvant bénéficier de la possibilité de rachat au terme du
contrat.
L’Ijara est très proche, dans la forme et dans l’esprit, d’un contrat de
crédit-bail.
Toutefois, il existe des différences importantes.
Par exemple, en cas
de retard dans les paiements, il n’est pas possible de prévoir le paiement
d’intérêts de retard, d’abord, parce que la pénalité fixe est assimilable à un taux
d’intérêt.
Mais aussi, parce que la philosophie musulmane réprouve toute
provision dans un contrat financier qui pénalise un débiteur de bonne foi déjà en
difficulté.
Aussi, dans un contrat d’Ijara, les paiements ne peuvent pas
commencer avant que le preneur n’ait pris possession du bien en question, alors
que dans un contrat de crédit-bail classique, les paiements peuvent commencer à
partir du moment où le bailleur achète l’actif sous-jacent.
3.
Al Salam
La vente Al Salam est une vente à terme, c’est-à-dire une opération où le
paiement se fait au comptant alors que la livraison se fait dans le futur.
La
finance islamique interdit, en principe, la vente d’un bien non-existant car celleci implique le hasard (gharar).
Mais, pour faciliter certaines opérations,
notamment dans l’agriculture, des exceptions ont été accordées.
Ce contrat
constitue également une solution pour le financement des intrants de production.
4.
Al Istisnaa
Ce contrat financier permet à un acheteur de se procurer des biens qu’il se fait
livrer à terme.
À la différence du Salam, dans ce type de contrat, le prix,
convenu à l’avance, est payé graduellement tout au long de la fabrication du
bien.
Les modalités concrètes du paiement sont déterminées par les termes de
l’accord passé entre l’acheteur et le vendeur (en l’occurrence la banque).
Cette
structure de financement est essentiellement utilisée dans l’immobilier, la
construction navale et l’aéronautique.
Section 2 : Les apports potentiels de la finance islamique aux
problèmes économiques et sociaux
L’économie islamique en général et la finance islamique en particulier
pourraient apporter, entre autres alternatives, des solutions à certains problèmes
mis en relief en Tunisie dans son contexte postrévolutionnaire.
Ceci est valable,
non seulement pour la Tunisie, mais également pour les autres pays souffrant
des mêmes problèmes : chômage, dégradation du pouvoir d’achat, problèmes
liés au développement et à l’infrastructure, etc.
D’abord, les institutions
financières islamiques pourraient constituer un cadre propice pour la
mobilisation de ressources, internes et externes.
En effet, des ressources internes
étaient thésaurisées sous forme de cash dans les coffres-forts, bijoux ou encore
de biens immobiliers, en l’absence d’instruments répondant aux convictions
d’une grande frange de la population.
Le grand engouement qu’a connu Banque
Zitouna à l’ouverture de ses portes, en 2010, de la part de petits épargnants en
est la preuve.
En outre, les formules d’investissements basées sur les techniques
participatives, telles que Al Moudharaba ou Al Moucharaka sont fortement plus
juteuses que les placements bancaires classiques, notamment en période de
baisse de taux.
La souscription à des sukuks auprès d’un émetteur sérieux
pourrait garantir une rentabilité bien loin de celle offerte à travers des
placements monétaires.
Par ailleurs, ce même mécanisme de sukuk pourrait être
utilisé pour mobiliser....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L’Asie du Sud-Est : Montrez en quoi les inégalités d’intégration et la mondialisation entraînent des politiques complexes de coopération.
- Les acteurs de la mondialisation économique (Histoire-Géographie)
- Quelles sont les inégalités d'accès des territoires à la mondialisation ?
- Quels sont les effets de la mondialisation dans l'espace mondial?
- Théme 1 : croissance économique et mondialisation depuis le milieu du XIXeCroissance économique : augmentation durable de la production de biens et de services.