LES ÉCHANGES
Publié le 01/07/2020
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« L'argent « fait des petits » (il peut même « travailler ») tandis que le réinvestissement des profits vient grossir le capital qui, ainsi, semble s'accroître de lui-même. Avec le salaire aux pièces ou au temps passé, le travailleur peut même avoir l'illusion que l'intégralité du travail fourni est rétribuée, puisqu'il touche une somme « proportionnelle » à la tâche ou au temps passé. Le discours des économistes qui gèrent le système, des technocrates et des comptables, vient renforcer cette illusion et la systématiser. Pourtant, un examen un peu attentif et idéologiquement honnête de la sphère des échanges et de celle de la production doit conduire à une constatation, que l'on peut résumer schématiquement ainsi : si, dans la sphère des échanges, et au terme d'un processus de production déterminé, apparaît du « profit » (c'est-à-dire une somme d'argent excédentaire par rapport à la somme initialement investie), c'est bien que de nouvelles valeurs ont été produites, et qu'elles n'ont pas reçu, dans l'acte d'achat de la force de travail, une contrepartie en argent. Comme le note Marx, si le détenteur des capitaux et des moyens de production payait à sa valeur la totalité du travail fourni, il ne pourrait réaliser de profit : celui-ci, travesti en « bénéfice », n'est pas autre chose que la forme prise par la plus-value, c'est-à-dire la différence entre la valeur de la force de travail achetée pour un temps déterminé et la valeur des produits effectivement ...»
«
entre
les hommes (cf.
sujet précédent) ou le thème de la pitié, défini
chez Rousseau comme répugnance à voir souffrir autrui, ou encore
le « Projet de paix perpétuelle » de Kant, où se trouve explicitée et
développée l'idée de communauté humaine universelle.
Une référence
aux analyses de Marx.
d'autre part, constituerait un point de vue
complémentaire utile pour la réflexion : il ne s'agit pas de valoriser
l'altruisme contre l'égoïsme, ou l'égoïsme contre l'altruisme, mais de
comprendre dans quelles conditions peut se produire l'antinomie des
intérêts du groupe et de ceux de l'individu : cette approche généti
que et historique, conjuguée à la conscience philosophique de la
condition humaine, facilite la compréhension de la vie sociale et la
définition d'une attitude active et critique.
L'actualité d'une telle réflexion, qui invite chacun d'entre nous à
se définir comme « citoyen de l'univers », peut être illustrée par des
événements récents : contre le racisme et la xénophobie, qui tendent
à enfermer chaque individu dans les étroites limites d'un égoïsme
borné, le mouvement « S.O.S.
racisme-"Touche pas à mon pote" »
marque le sursaut de l'irréductible générosité huma�vK ; cette généro
sité n'a rien d'une qualité contingente, puisqu'elle n'est pas autre
chose qu'un des fondements, devenu conscient de lui-même, de la
condition humaine : la nécessaire solidarité de tous les hommes dans
la conquête de la justice et la mise en place des conditions du bon
heur.
En personnalisant une telle exigence (mon pote), ce mot d'or
dre invite chacun d'entre nous à se sentir concerné, et impliqué,
dans toutes les occasions singulières où la solidarité serait bafouée
ou compromise.
Il y a là un bel exemple de la façon dont l'universel
peut se médiatiser dans le particulier : nous sommes au cœur de la
vie, et de la philosophie.
■ LES ÉCHANGES.
REPÈRES PRODUCTION,
DIVISION DU TRAVAIL.
ÉCHANGES : APPROCHE DE QUELQUES
ASPECTS FONDAMENTAUX DE LA VIE
SOCIALE.
• Pour Platon comme pour Aristote, l'organisation de la vie col
lective dans le cadre d'une cité (« polis ») repose nécessairement sur
la division du travail, c'est-à-dire sur la répartition des tâches pro
ductives ou utiles entre des groupes d'individus spécialisés, et déten
teurs de « savoir-faire » appropriés, complémentaires les uns des au
tres.
La vie sociale est donc liée au besoin ; les échanges de tous
ordres qu'elle a pour fonction d'organiser lui donnent à la fois sa
raison d'être et sa nature (cf.
Platon, La République, Livre Ill, 369 b
sq.
et
Aristote, La Politique, Livre 1, 3).
• Ce que requiert l'échange qui sous-tend toute vie sociale,
c· est, bien sûr, une comparaison des différents produits et des activi
tés productives qu'ils mettent en jeu.
C'est à cette condition en effet.
»
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