L'Empire romain

« L'Empire Les étapes de la conquête.

L'Occident au IVe siècle A l'époque où ALEXANDRB opérait le pro­ digieux bouleversement de l'Orient.

les seuls Etats dignes de ce nom dans le bassin occi­ dental de la Méditerranée étaient les colo­ nies fondées depuis cinq siècles par les Phéniciens et les Grecs et qui avaient parti­ cipé au destin du monde hellénique et pu­ nique : quelques dizaines de villes au total, dispersées sur les rivages d'Afrique, d'l!&­ lie, de Gaule et d'Espagne, et au premter rang Carthage, Syracuse, Tarente, Marseille, ainsi que les douze cités formant entre le Tibre et l'Apennin le mystérieux peuple étrusque.

Dans l'hinterland de ce,s Etats urbains végétaient d'obscures tribus barbares, Li­ byens, Ibères, Ligures, Italiotes et surtout les Celtes, répandus depuis les îles Britan­ niques jusqu'aux plaines danubiennes, mas­ ses guerrières en mouvement qui ont déjà pénétré eu Espagne, envahi l'Italie et se disposent à descendre vers les pays grecs jusqu'en Asie Mineure.

En franchissant les Alpes, ils ont contribué à affaiblir l'hégé­ monie des Etrusques, qui au v1• siècle avaient dominé de la Campanie à la Cisalpine et dont la civilisation, venue d'Orient comme celle des Grecs, avait profondément marqué l'Italie centrale et septentrionale.

Au cours d'un raid qui les mena jusqu'au détroit de Messine en 38& (le synchronisme avec la Paix d'Antalcidas est noté par les historiens anciens), ces redoutables Gaulois ont écrasé une petite cité, qui fait alors son entrée sur la scène de l'histoire générale et qui ne la quittera plus : Rome.

L'invasion de 386, renouvelée en 354 et 343, laissa dans l'esprit de ses habitants une terreur durable du nom gaulois et les maintint dans un état com­ plet d'impuissance dont ils ne se relevèrent que lentement.

La conquête de l'Italie A pen.

près au moment Je la bataille de Chéronée, Rome, qui vient de signer un premier traité de commerce avec Carthage , fonde sa première colonie à l'embouchure du Tibre à Ostie; elle entre en guerre avec ses voisins les Latins, puis de proche en .

romam proche avec les Campaniens, les Samnites, les Etrusques, les Ombriens.

Ce sont des luttes pénibles et sans cesse renaissantes pendant un demi-siècle, marquées par de graves défaites , comme celle des Fourches Caudines en 322, mais aussi par des initia­ th· es hardies, comme la construction de la première roule italienne à la fois stratégique et commerciale, la Voie Appienne, de Rome à Capoue, en 310.

Finalement la valeur dés légions romaines l'emporte sur ses adver­ saires coalisés, où les Italiotes étaient asso­ ciés aux Etrusques et même aux Celtes de Cisalpine : les victoires de Sentinum (295] et du lac Vadimon (283) marquent la fin de ces longs conflits.

Puis les cités de Grande-Grèce tombent à leur tour quand Rome a repoussé le roi Pyrrhos d 'Epire venu au secours de Tarente (280-272).

Une partie des peuples vaincus, parmi le~ plus voisins, sont annexés à la cité romaine; un plus grand nombre demeure ses c al­ liés :., théoriquement autonomes.

En tout cas l'Italie péninsulaire était pour toujours devenue romaine.

Les premières annexions occidentales Après cette première étape de la con­ quête romaine, une seconde va durer un siècle environ, de 264 à 168.

La Sicile, na­ guère disputée entre Carthage et les Grecs, est .

maintenant une proie entre Carthage et Rcme; c'est la dernière q11i se l'adjuge après la première guerre punique (264-241) et y ajoute même les Ues voisines, Sardaigne et Corse : ce furent les deux premières pro­ vinces romaines.

A cette occasion Rome est devenue une puissance navale et ses flottes improvisées remportent autant de victoires que ses légions.

Comme Carthage médite sa revanche en s'installant en Espagne, les Romains l'y suivent, et Je duel grandiose de la deuxième guerre punique (218-201), qui mène HANNIBAL aux portes de Rome, se termine par une nouvelle victoire et l'an­ nexion de l'Espagne punique, laquelle forme dt·ux nouvelles provinces.

Rome est donc conquérante; on ne peut pas dire qu'elle soit encore impérialiste.

En effet, devenue grande puissance, en contact avec les Etats hellénistiques, elle agit pat la diplomatie ou par la guerre pour abaisser tous les Empires, mais sans jamais les dé-. »