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L'ÉGYPTE AU XXe SIÈCLE

Publié le 14/09/2020

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En ancien égyptien Kemi, en grec Aiguptos, en arabe Misr. État de l'Afrique du Nord-Est ; capitale Le Caire. • La préhistoire • Une longue histoire • L'époque thinite (3100/2680) et l'Ancien Empire (2675/2200) • Le Moyen Empire (2046/1710) et la Deuxième Période Intermédiaire (1710/1550) • Le Nouvel Empire (1550/1070) • Le Ier millénaire av. J.-C. • L'Égypte hellénistique, romaine et chrétienne • Les dynasties musulmanes • Des réformes de Méhémet-Ali à l'occupation anglaise (1805/82) • Du régime de tutelle à la révolution de 1952 • L'Égypte nassérienne (1952/70) • L'Égypte de Sadate à Moubarak La préhistoire Au cours du paléolithique, qui correspond assez exactement à celui de l'Europe, l'Égypte connut des phases humides alternant avec des phases arides, la période la plus humide coïncidant avec l'acheuléen. Le Nil rétrécit progressivement en laissant derrière lui des terrasses où l'on a mis au jour des faciès successifs d'industries de la pierre taillée : acheuléen, paléolithique moyen et surtout paléolithique supérieur. L'assèchement saharien poussa les populations environnantes vers la vallée. Ce fut alors que se forma le peuple égyptien qui parlait une langue se rattachant à la famille chamito-sémitique. Vers 6000 av. J.-C., la domestication d'espèces animales - chèvres, moutons et porcs - et de céréales - blé et orge -, fut introduite à partir du Proche-Orient, à travers le Sinaï, dans la région du Delta. L'Afrique saharienne joua aussi probablement un rôle dans l'introduction de certaines espèces comme le bœuf et dans l'acquisition des techniques de la céramique. L'agriculture ne fut longtemps qu'un complément aux ressources tirées de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Au Ve millénaire se développèrent les cultures néolithiques du Fayoum, d'El-Tarif, d'El-Omari et de Mérimdé-Beni-Salameh, caractérisées par leurs poteries et leur industrie lithique. Parallèlement, en Haute-Égypte, au sud d'Assiout, s'épanouit l'importante culture de Badari (4500-3900) qui correspond au chalcolithique avec l'apparition du cuivre. Au carrefour des influences les plus diverses, Badari se situe à l'origine de bien des traits de la civilisation égyptienne ; ainsi Badari qui enterrait ses morts en position repliée et enveloppés dans une natte marqua le point de départ de l'évolution des croyances funéraires égyptiennes. L'équipement et les parures de ses morts témoignent de l'existence, dès cette époque, d'une hiérarchisation sociale qui ne fit que s'accentuer à l'époque suivante. Au IVe millénaire, l'Égypte entra dans la période prédynastique, dite aussi de Nagada (v.), divisée en trois phases. À la moitié du IVe millénaire, la culture de Nagada I, héritière de celle de Badari, céda la place à celle de Nagada II qui opéra l'unification culturelle du pays. L'unification politique de la Haute-Égypte ou vallée du Nil, au S., et de la Basse-Égypte ou Delta, au N., fut préparée, dans les époques de Nagada II et Nagada III (3500/3100), par les grands centres de pouvoir, Nagada, This, Abydos et Hiérakonpolis qui s'imposèrent en Haute-Égypte. Leur rois, regroupés par les historiens dans la dynastie 0, ouvrirent la voie à Ménès/Narmer qui, vers 3100, rassembla l'Égypte sous sa seule autorité et fonda la royauté pharaonique (v. MÉNÈS). 000200000C3100000CCE C2B,Une longue histoire Pendant près de trois mille ans, la civilisation pharaonique rayonna sur la vallée du Nil. Elle engendra quelque 500 rois dont certains n'eurent qu'une existence éphémère alors que d'autres, comme Thoutmosis III ou Ramsès II, se distinguèrent par des règnes longs et brillants. Les historiens ont repris le classement par dynasties établi par Manéthon (v.) au IIIe s. av. J.-C., en se fondant sur les listes conservées dans les archives des temples égyptiens, et ils les ont regroupées par grandes périodes d'unité monarchique et de prospérité et par périodes intermédiaires de troubles, de rivalités intérieures ou de domination étrangère. Il fallut attendre l'aube du XIXe s. pour que l'histoire et la civilisation de l'Égypte pharaonique fussent tirés de longs siècles d'oubli. L'Expédition d'Égypte (1798/1801), organisée par Bonaparte, rassembla une extraordinaire documentation et elle incita les savants à s'atteler au déchiffrement des hiéroglyphes avec d'autant plus d'ardeur qu'elle leur fournit avec la pierre de Rosette un document bilingue, égyptien (rédigé en écriture hiéroglyphique et démotique) et grec. Ce fut à Jean-François Champollion qu'il revint, en 1822, de lever le voile sur le secret des hiéroglyphes. L'époque thinite (3100/2680) et l'Ancien Empire (2675/2200) L'époque thinite rassemble la première (3100/2900) et la deuxième dynasties (2900/2675), originaires de la ville de This, en Haute-Égypte, qui déplacèrent le centre du pouvoir vers la région de Memphis, ville fondée par Ménès d'après la tradition. Les rois thinites continuèrent cependant à se faire inhumer dans la nécropole d'Abydos, proche de This, tandis que les dignitaires inauguraient la nécropole de Sakkara, sur le plateau surplombant Memphis. Dès l'époque thinite furent posés certains des fondements de l'État pharaonique dont le roi-dieu était la pierre angulaire. Intermédiaire entre les dieux et les hommes, prêtre suprême, chef du gouvernement et de la justice, commandant en chef de l'armée, propriétaire de l'ensemble des terres ainsi que des mines et des carrières situées pour la plupart dans le désert oriental et au Sinaï, et détenteur du monopole du commerce avec l'étranger, le souverain était tout cela. L'État s'appuyait déjà sur une administration efficace. Djéser (2675/2656) fonda la IIIe dynastie (2675/2625) et inaugura l'Ancien Empire ou temps des Pyramides (v.). Avec son architecte Imhotep, il érigea, à Sakkarah, la première pyramide (à degrés), au centre d'un immense complexe funéraire, réalisant la première construction de pierre à grande échelle en Égypte. Il marqua ainsi la rupture entre rois et dignitaires dans le domaine de l'architecture funéraire. Maître d'un État centralisé et contrôlé par une administration fortement hiérarchisée, Djéser draina les ressources de son pays pour ériger un monument funéraire digne du roi-dieu, héritier d'Horus, dernier représentant de la dynastie divine qui aurait régné avant les pharaons. À la même époque, les divinités étaient le plus souvent honorées dans des temples de briques crues qui n'ont guère laissé de traces.  Les successeurs de Djéser firent évoluer la pyramide qui acquit d'abord des faces lisses sous Snéfrou, le fondateur de la IVe dynastie (2625/2510), à Dahchour et Meïdoum, avant de parvenir à la forme géométrique parfaite à Gizèh sous son fils Khéops et ses descendants Khéphren et Mykérinos. Pour approvisionner les chantiers en matières premières et fournir aux sculpteurs les pierres variées dans lesquelles tailler les statues pour le culte royal, les souverains organisèrent des expéditions au Sinaï, dans le désert oriental et en Basse-Nubie et ils importèrent du cèdre du Liban. Sous la Ve dynastie (2510/2350) intervinrent d'importants changements. Les rois cessèrent de recruter les hauts fonctionnaires, siégeant au gouvernement et au sommet de l'administration, parmi leurs proches parents pour ouvrir ces charges aux particuliers. Les gouverneurs de province qui régentaient leur circonscription à partir de la cour commencèrent à s'installer dans leur province où ils ne tardèrent pas à constituer de véritables dynasties. Le culte du dieu solaire Rê/Atoum fut propulsé au premier plan par le clergé d'Héliopolis. Les rois qui n'obéissaient jusque-là à aucune instance supérieure se virent subordonner au dieu Rê dont ils devinrent les fils. À la fin de la Ve dynastie apparurent à l'intérieur des pyramides les Textes des Pyramides, recueils de formules rassemblant des traditions orales et de très anciens rituels funéraires. Consacrés à la renaissance et à la survie du roi dans l'au-delà, ils influencèrent l'ensemble de la littérature funéraire. Dans ces textes, pour renaître, le roi s'assimilait à la fois à Rê et à Osiris, le dieu des morts, privilège qui lui était exclusivement réservé. Les dignitaires se contentaient de vivre dans l'au-delà auprès de leur roi et d'avoir table ouverte à ses côtés. Sous la VIe dynastie (2350/2200), à la faveur du règne très long de Pépi II (2279/2119), les nomarques affirmèrent leur indépendance. L'Ancien Empire céda bientôt la place à la Première Période Intermédiaire (2200/2050) qui vit les nomarques se déchirer, les famines, causées par des séries de mauvaises crues du Nil conjuguées à une incapacité à prévenir les disettes, se multiplier. L'organisation sociale fut bouleversée, les tombes pillées et le privilège royal de la renaissance osirienne usurpé. À la fin de la période, deux grandes forces restèrent en présence : les rois d'Hérakléopolis de la Xe dynastie (qui disparut en 2025) et les princes de Thèbes formant le début de la XIe dynastie (2119/2046). Après des affrontements sanglants, les Thébains l'emportèrent sur leurs rivaux et réunifièrent le pays. Le Moyen Empire (2046/1710) et la Deuxième Période Intermédiaire (1710/1550) Montouhotep II (v. 2046-1995) de la XIe dynastie (2046-1976) acheva la réunification en associant les Hiérakonpolitains, héritiers des traditions de l'Ancien Empire, à la restauration du pays. Ses successeurs de la XIIe dynastie (1976-1793) déployèrent une énergie incomparable et rendirent à l'Égypte son rayonnement. À l'intérieur, ils étendirent les terres cultivables en mettant en valeur l'oasis du Fayoum. Ils déplacèrent le centre du pouvoir de Thèbes vers l'orée du Fayoum, au sud de Memphis, et y firent construire leurs pyramides. Mais ils ne négligèrent pas pour autant Amon de Thèbes, élu comme dieu dynastique, à qui ils dédièrent le temple de Karnak promis à un avenir éblouissant. À la tête d'un État à la prospérité retrouvée, ils encouragèrent l'épanouissement de la littérature qui connut son âge d'or. Les arts ne furent pas en reste comme l'attestent la sculpture délicate et raffinée ou encore l'orfèvrerie qui atteignit un niveau jamais égalé. Sous Sésostris III (1872-1853), l'institution des nomarques fut définitivement supprimée et remplacée par des fonctionnaires afin d'écarter définitivement la menace que ces potentats locaux faisaient toujours peser sur la royauté.  À l'extérieur, les souverains de la XIIe dynastie étendirent leur contrôle sur l'ensemble de la Basse-Nubie, entre Éléphantine et la 2e cataracte du Nil. Pour protéger ce territoire et les mines de Nubie des convoitises du royaume voisin de Kerma, ils aménagèrent un puissant réseau de quatorze forteresses verrouillant le Nil à hauteur de la 2e cataracte. Au Proche-Orient, ils maintinrent les relations commerciales avec Byblos et favorisèrent les échanges avec les îles de la Méditerranée orientale. Les souverains de la XIIe dynastie accueillirent des Asiatiques, enrôlés dans l'armée ou recrutés comme artisans, dans l'ouest du Delta où ils fondèrent des colonies, notamment celle d'Avaris, qui prospérèrent sous la XIIIe dynastie. Également d'origine thébaine, cette dynastie, qui vit se succéder les rois à un rythme anormalement rapide, ne cessa de s'affaiblir. Le Moyen Empire, qui prit fin avant la XIIIe dynastie elle-même, fut suivi par la Deuxième Période Intermédiaire (1710-1550) marquée par la domination des Hyksos. Installés à Avaris, où la colonie d'Asiatiques leur avaient ouvert la voie, les Hyksos, d'origine cananéenne et amorrite et de langue sémitique, étendirent leur pouvoir sur une grande partie de l'Égypte, réduisant même Thèbes au rang de vassale. À cette époque, les échanges avec le Proche-Orient et la Méditerranée orientale s'intensifièrent. Finalement, la réaction vint à nouveau des princes thébains qui entamèrent une guerre de libération qui aboutit à la prise d'Avaris et à l'expulsion des Hyksos sous Ahmosis, le fondateur de la XVIIIe dynastie et le premier pharaon du Nouvel Empire, le temps des conquérants. Le Nouvel Empire (1550/1070) Les conquêtes d'Ahmosis en Palestine, où il pourchassa les Hyksos, puis en Nubie, furent à l'origine de l'Empire égyptien. L'œuvre de ce roi fut poursuivie par Thoutmosis Ier et surtout par Thoutmosis III (1479-1425) qui, pendant une vingtaine d'années, multiplia les campagnes militaires et se rendit maître d'un territoire s'étendant de la 4e cataracte en Haute-Nubie à la Syrie au nord, région qu'il disputa à l'empire du Mitanni. Guerrier de génie, Thoutmosis III fut aussi un fin politique, un grand bâtisseur et un lettré. Il légua à ses successeurs de la XVIIIe dynastie mais aussi des XIXe et XXe dynasties un empire solide. Grâce aux tributs en nature (matières premières, troupeaux, esclaves, etc.) versés par les peuples conquis, l'Égypte connue une prospérité sans précédent. Une partie de ses revenus fut destinée aux temples et surtout à celui d'Amon hissé au rang de dieu d'Empire. Son sanctuaire de Karnak, à Thèbes devenue la capitale religieuse, concentra d'immenses richesses et vit son clergé acquérir une puissance croissante. Les souverains du début de la XVIIIe dynastie inaugurèrent une nouvelle nécropole sur la rive gauche de Thèbes, la vallée des Rois, où furent creusées les tombes de presque tous les souverains du Nouvel Empire. Profitant de ces richesses, la cour et les dignitaires adoptèrent un mode de vie des plus raffinés. Les artistes et les artisans produisirent des œuvres et des objets d'une rare subtilité, tout particulièrement sous le règne d'Aménophis III (1388-1351). Son fils et successeur Aménophis IV (1351-1334) rompit avec les croyances religieuses traditionnelles en adoptant comme divinité suprême et bientôt comme dieu unique, Aton, le disque solaire. Aménophis IV, qui changea son nom en Akhénaton, « Celui qui est utile à Aton », poussa l'idéologie concernant la divinité du roi jusqu'à ses extrêmes limites en se concevant lui-même comme la forme terrestre d'Aton, dieu qu'il cantonnait dans le ciel. Peu séduits par un dieu sourd et muet, auquel ils ne s'adressaient que par l'intermédiaire du roi, les Égyptiens balayèrent rapidement la religion atonienne après le décès d'Akhénaton. Ce furent Ay et Horemheb, deux grands dignitaires qui se chargèrent de rétablir la religion traditionnelle sous le règne du successeur d'Akhénaton, le jeune Toutankhamon. Ay puis Horemheb finirent par lui succéder. Horemheb (1319-1292) mena une œuvre importante de restauration avant de laisser le trône au général et vizir Ramsès (1292-1290) qui fonda la XIXe dynastie (1292-1186). 000200000DA7000038AD DA1,Son fils Séthi Ier (1290-1279) et son petit-fils Ramsès II (1279-1213) s'employèrent à regagner, en luttant contre l'Empire hittite, le terrain perdu en Syrie sous Akhénaton. En 1279, Ramsès II livra contre le roi Mouwatalli la célèbre bataille de Kadesh où il frôla le désastre. L'affrontement, qui eut le mérite de montrer que les deux Empires étaient de force égale, déboucha sur un traité de paix et d'assistance mutuelle qui assura une longue période de calme à la région et qui fut scellé par le mariage de Ramsès II avec une princesse hittite. Ramsès II, à la tête d'un pays riche et en paix, établi dans sa capitale de Pi-Ramsès au nord-est du Delta, profita de son long règne pour couvrir son pays et la Nubie de monuments grandioses dont les plus spectaculaires restent les temples d'Abou Simbel. Merenptah (v.) honora le traité signé par son père Ramsès II et secourut les Hittites en proie à la famine en leur livrant du blé. Il dut lutter contre les Libyens, repousser des pirates chassés des côtes d'Asie Mineure par la disette et défendre ses possessions en Palestine. La XIXe dynastie s'acheva dans la confusion provoquée par des querelles de succession. Sethnakht (1186-1183) ramena l'ordre et fonda la XXe dynastie (1186-1070). Sous le règne de son fils Ramsès III (1183-1152), l'Égypte pharaonique connut sa dernière période de grandeur. Le roi repoussa l'invasion des Peuples de la Mer, qui avaient déferlé sur les côtes de Syrie et de Palestine, après avoir provoqué la chute de l'Empire hittite en Asie Mineure et le long des côtes de Cyrénaïque. L'ordre rétabli, il se consacra à l'administration du pays et à la construction de temples. Peu avant sa mort, il échappa à une conspiration du harem. La XXe dynastie s'enfonça ensuite dans une crise économique très sévère, liée à la perte des colonies égyptiennes, et ne put endiguer le pillage des tombes royales et de leurs trésors. Le Ier millénaire av. J.-C. Après la XXe dynastie s'ouvrit la Troisième Période Intermédiaire (1070-664) qui donne la tonalité à l'ensemble du millénaire caractérisé par une succession de dominations et d'invasions étrangères, entrecoupée de quelques périodes d'indépendance. Alors que les rois-prêtres de Thèbes prenaient le contrôle de la ville et de sa région, la XXIe dynastie (1070-946) s'installait à Tanis, construite avec les monuments démontés à Pi-Ramsès située à une vingtaine de kilomètres. Les Libyens, établis dans le Delta par Ramsès III, s'emparèrent ensuite du pouvoir et fondèrent les XXIIe (946-735) et XXIIIe (756-714) dynasties. Ils ne purent empêcher la dislocation de l'Égypte en principautés et en dynasties parallèles et l'invasion du pays par les Kouchites du Soudan qui composèrent la XXVe dynastie (746-664). Ces derniers intervinrent au Proche-Orient où ils se heurtèrent à la puissance assyrienne. Les Assyriens les chassèrent du trône et donnèrent la couronne d'Égypte à Psammétique Ier (664-10), prince de Saïs, dans le Delta, qui fonda la XXVIe (664-525) avec laquelle débute la Basse Époque (664-332). Sous la XXVIe dynastie, l'Égypte bénéficia d'une véritable renaissance, tout à fait remarquable sur le plan artistique. Les Saïtes furent vaincus par les Perses qui conquirent l'Égypte en 525. Les Égyptiens secouèrent le joug perse et retrouvèrent leur indépendance pour une brève période sous les XXVIIIe (404-399), XXIXe (399-380) et XXXe (380-342) dynasties. Les Perses ne reprirent le pays en 342 que pour le céder en 332 à Alexandre le Grand. 000200000F880000464E F82,L'Égypte hellénistique, romaine et chrétienne En 305 av. J.-C., Ptolémée, fils de Lagos, l'un des généraux d'Alexandre qui s'était emparé de l'Égypte après la mort du conquérant, fonda la dynastie ptolémaïque qui régna sur le pays jusqu'à la chute de Cléopâtre VII en 30 av. J.-C. Il choisit pour capitale Alexandrie, fondée en 331 par Alexandre, qu'il dota de monuments grandioses tel le Phare, et dont il fit un foyer culturel très actif en créant le Musée et la Bibliothèque. Ptolémée Ier fut à l'origine de l'Empire lagide qui atteignit son apogée sous Ptolémée III Évergète Ier (246/221 av. J.-C.) avant d'entamer un lent déclin. Cléopâtre VII voulut reconstituer la puissance lagide avec l'aide de César puis de Marc Antoine, mais son rêve se brisa à la bataille d'Actium (31 av. J.-C.). L'année suivante, lorsque le Romain Octave débarqua à Alexandrie recueillir les fruits de sa victoire, la reine se suicida. L'Égypte, ravalée au rang de colonie, devint le grenier à blé de Rome. En 395 apr. J.-C., après le partage de l'Empire romain, elle fit partie de l'Empire byzantin. Dès le début du IIIe s. de notre ère, le christianisme s'était largement répandu en Égypte. Alors qu'aux IIIe s. et IVe s. l'Église d'Alexandrie, représentée notamment par Clément d'Alexandrie, Origène et st Athanase, pourfendeur de l'arianisme, jouait un rôle capital dans l'élaboration de la philosophie et du dogme chrétiens, l'érémitisme et le monachisme prenaient naissance en Égypte, sous l'impulsion de st Antoine et de st Pakhôme. Ce fut plus par opposition à Constantinople que pour des raisons doctrinales, que le patriarche d'Alexandrie Dioscore adhéra à l'hérésie monophysite, entraînant avec lui toute la chrétienté égyptienne. Voir ÉGLISES ORIENTALES MONOPHYSITES. Les dynasties musulmanes Après le partage de l'Empire romain (395), l'Égypte fit partie de l'Empire byzantin jusqu'à la conquête musulmane (prise d'Alexandrie en 642) qui fut assez bien accueillie par une population écrasée d'impôts et soumise à un étroit contrôle religieux de la part de Constantinople. Soumise alors aux califes omeyyades puis abbassides, l'Égypte retrouva une brève indépendance sous la dynastie des Toulounides (v.) (879/905), puis fut de nouveau soumise par les califes de Bagdad, (935). La faiblesse des émirs permit l'occupation de l'Égypte par les Fatimides (v.) en 969. En 1171, Saladin renversa les Fatimides et fonda la dynastie des Ayyoubides (v.), qui conquit un vaste empire s'étendant sur l'Égypte, la Syrie, l'Irak et l'Arabie. Après l'échec des tentatives des croisés contre l'Égypte (1213), Saint Louis débarqua à Damiette (juin 1249), mais fut vaincu et fait prisonnier à Mansourah (févr. 1250). Trois mois plus tard, le dernier sultan ayyoubide fut tué et le pouvoir passa aux mains d'un corps d'élite initialement chargé de la défense des sultans, les mamelouks (v.), qui devaient se maintenir pendant plus de deux siècles jusqu'à la conquête ottomane par le sultan Sélim Ier en 1517. Réduite en province ottomane, elle fut gouvernée par un pacha nommé annuellement par Constantinople. À la faveur de l'incurie turque s'établit en Égypte un régime faible et corrompu, et l'économie déclina rapidement. Des révoltes périodiques de mamelouks entretenaient l'anarchie. Au XVIIIe s., l'Égypte devint l'enjeu des convoitises européennes. Les Français, à la faveur du régime des capitulations (v.) appliqué dans tout l'Empire ottoman, avaient pratiquement monopolisé le commerce extérieur du pays, mais les Anglais commençaient à comprendre l'importance stratégique de l'Égypte, clé de la route des Indes. L'expédition de Bonaparte en Égypte (1798/1801) (v. ÉGYPTE, campagne d') s'inscrivit dans le cadre d'une conception déjà mondiale de la guerre. Après le départ des Français, l'Égypte retourna au désordre, mais, en 1805, un soldat albanais, Méhémet-Ali, réussit à s'emparer du pouvoir. Sous sa ferme autorité, l'Égypte allait bientôt connaître un étonnant redressement.  Des réformes de Méhémet-Ali à l'occupation anglaise (1805/82) Après avoir repoussé un débarquement anglais (printemps 1807), Méhémet-Ali mit un terme aux rébellions endémiques des mamelouks, qu'il fit massacrer en masse, après les avoir rassemblés dans la citadelle du Caire (1er mars 1811). Avec l'aide de conseillers militaires français (Sèves, Vaissière), il organisa une armée moderne et créa une marine de guerre. À la requête de la Porte, il enleva aux wahhabites les villes saintes de l'Arabie (1811/15) et acquit ainsi un prestige immense dans le monde musulman. Il fit ensuite la conquête du Soudan (1820/22) et installa un gouverneur égyptien dans la ville de Khartoum, qu'il venait de fonder. Sa puissance était désormais telle que le sultan fit appel à lui pour soumettre les Grecs (1824). La flotte égyptienne transporta en Morée une armée commandée par le fils de Méhémet-Ali, Ibrahim Pacha. Mais elle fut détruite à Navarin (20 oct. 1827) par la flotte franco-anglo-russe. Malgré sa défaite, Méhémet-Ali prétendit se faire payer ses services en exigeant du sultan la cession de la Syrie. Le sultan Mahmoud ayant refusé, les troupes égyptiennes, commandées par Ibrahim, firent la conquête de la Syrie (1831/32), bousculèrent les Ottomans à Konya (21 déc. 1832) et pénétrèrent en Anatolie. Dès 1833, sous prétexte de défendre la Turquie, une escadre russe s'installait à Constantinople, ce que l'Angleterre ne pouvait tolérer. Les pressions exercées sur Méhémet-Ali le forcèrent à signer le traité de Kutayeh (14 mai 1833), qui lui assurait au moins la Syrie. Cependant, l'Égypte continuait de renforcer sa position sur les côtes de la mer Rouge et devenait ainsi une menace pour l'Angleterre sur la route des Indes. Londres poussa le sultan à reconquérir la Syrie, mais les Ottomans subirent un nouveau désastre à Nizib (24 juin 1839). Pour la seconde fois, les puissances européennes s'interposèrent ; la France seule continuait à soutenir Méhémet-Ali, et la tension franco-anglaise fut si vive qu'on frôla la guerre. La flotte anglaise força Méhémet-Ali à abandonner la Syrie (nov. 1840) et à restituer toutes ses conquêtes ; en revanche, la Porte dut reconnaître à Méhémet-Ali la possession héréditaire de l'Égypte et du Soudan (1841). En 1849, Méhémet-Ali laissait à ses héritiers une Égypte complètement transformée. La modernisation du pays se poursuivit sous Abbas Ier (1848/54), Mohammed Saïd (1854/63) et Ismaïl (1863/79). Les Anglais construisirent la voie ferrée Alexandrie-Le Caire-Suez, Ferdinand de Lesseps obtint en 1856 la concession du canal de Suez (inauguré en 1869) et les premières années du règne d'Ismaïl virent un essor considérable des exportations de coton. En 1867, Ismaïl obtint de la Porte le titre honorifique de khédive. Mais l'effort de modernisation et la politique expansionniste poursuivie par Ismaïl en mer Rouge et au Soudan provoquèrent, après 1870, une crise financière qui tourna bientôt à la banqueroute. En 1875, Ismaïl dut vendre ses actions du canal de Suez à l'Angleterre. L'année suivante, les finances égyptiennes durent être placées sous contrôle franco-britannique. Désormais, la tutelle étrangère allait s'appesantir sur l'Égypte. Comme Ismaïl essayait de résister, la France et l'Angleterre obtinrent sa destitution par le sultan (juin 1879) et il fut remplacé par son fils, Tewfik. C'est de cette époque que date l'apparition du nationalisme égyptien moderne, qui trouva sa première expression dans la révolte d'Arabi Pacha (1882). Le khédive fut d'abord contraint de céder au mouvement national et de prendre Arabi pour ministre. Mais des massacres de chrétiens (juin 1882) fournirent à l'Angleterre le prétexte d'intervenir et, après la défaite des troupes d'Arabi à Tell el-Kébir (13 sept. 1882), l'Égypte fut occupée par les troupes britanniques, qui devaient s'y maintenir jusqu'en 1936 (à Suez jusqu'en 1955). 000200001295000064FA 128E,Du régime de tutelle à la révolution de 1952 Tout en continuant à faire partie nominalement de l'Empire ottoman, l'Égypte passa en fait sous le protectorat de l'Angleterre. Sans autre rôle officiel que celui de « conseiller », le consul général anglais devint le véritable inspirateur de la politique et de l'économie égyptiennes. Pendant plus de vingt ans (1883/1907), ce rôle fut tenu par lord Cromer. L'armée avait été reconstituée sous direction britannique et la plupart de ses officiers supérieurs étaient anglais ; par le traité de Constantinople (1888), la garde du canal de Suez fut confiée à l'armée égyptienne, c'est-à-dire à l'Angleterre ; le régime de condominium financier franco-britannique fut aboli en 1883 et, après l'incident de Fachoda (1898), la France, par l'accord du 8 avr. 1904, reconnut la suprématie britannique en Égypte. Cependant, au docile Tewfik Pacha avait succédé le khédive Abbas II Hilmi (1892/1914) qui manifesta des velléités d'indépendance. En janv. 1893, il révoqua Moustafa Fahmi Pacha, qu'il jugeait trop anglophile, pour le remplacer par Fakhri Pacha. En 1895, l'Angleterre imposa le retour de Fahmi Pacha. Pourtant, le mouvement nationaliste réapparut à cette époque, sous l'impulsion d'un avocat, Moustafa Kamil. À l'académie musulmane d'El-Azhar, depuis 1899, le mufti d'Égypte, Mohammed Abdouh, prenait l'initiative d'un mouvement de réformes inspiré par la double idée d'un retour à l'islam primitif et d'une ouverture vers la science moderne. Le khédive Abbas II Hilmi, connu pour ses sentiments antianglais, fut déposé en oct. 1914 et l'Angleterre profita du déclenchement des hostilités avec la Turquie pour établir officiellement son protectorat sur l'Égypte (18 déc. 1914). Cependant, le nationalisme égyptien était entré depuis quelques années dans une phase nouvelle. Son chef était maintenant le fils d'un fellah aisé de Basse-Égypte, disciple de Mohammed Abdouh, formé à l'université de Paris. Saad Zaghloul Pacha invoqua en 1918 les principes de Wilson pour réclamer à l'Angleterre l'indépendance de l'Égypte ; il fut mis à la tête d'une délégation (Wafd) qui se proposait d'aller discuter à Londres et à Paris le statut de l'Égypte. L'Angleterre se refusa à engager des pourparlers et fit même arrêter Zaghloul. Mais à la suite du rapport de la mission Milner (1920), le cabinet de Londres se résigna à reconnaître l'indépendance de l'Égypte (1922), tout en se réservant la charge de la Défense, des Affaires étrangères et le droit d'entretenir des troupes, notamment au Soudan, pièce maîtresse de la stratégie militaire et commerciale britannique. Hussein Kamil avait succédé à son neveu Abbas II Hilmi en 1914 ; son frère, Ahmed Fouad (1917/36), devint roi sous le nom de Fouad Ier. Une Constitution fut adoptée (avr. 1923) et les élections de janv. 1924 virent le triomphe de Zaghloul et de ses amis, groupés dans le Wafd, véritable parti politique qui devait exercer une influence prépondérante dans la politique égyptienne pendant près de trente ans. À ses origines, le Wafd fut un authentique mouvement populaire, qui se donnait pour mission, en politique étrangère, de libérer complètement l'Égypte de la domination britannique, en politique intérieure d'assurer la garde de la Constitution. Mais en face du Wafd, la politique égyptienne avait un autre pôle, le palais royal. Ni Fouad Ier (1922/36) ni son fils et successeur Farouk (1936/52) n'entendaient jouer le jeu constitutionnel et, par la corruption, ils s'efforcèrent de gagner peu à peu les dirigeants du Wafd. La lutte entre le palais et le Wafd domina la politique égyptienne, et les Anglais surent exploiter cet antagonisme. Après la mort de Zaghloul (1927), le Wafd passa sous la direction de Nahas Pacha. Celui-ci fit échouer la tentative de gouvernement personnel de Fouad Ier en 1933/35. En 1936, il obtint l'évacuation de l'Égypte par les troupes britanniques (la zone de Suez exceptée). Dans les années suivantes, le Wafd commença à relâcher son intransigeance nationaliste. Une scission intervenue dans le parti en 1939 - celle des saadistes - permit pendant quelques années au roi Farouk de tenir le Wafd éloigné du pouvoir. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre, Ali Maher Pacha, tout en appliquant l'accord militaire anglo-égyptien de 1936, déclara la nonbelligérance de l'Égypte. L'Angleterre s'accommoda d'abord de cette situation mais, en févr. 1942, lors de la grande offensive de Rommel en Libye, l'ambassadeur britannique, s'appuyant sur une démonstration militaire, lança un véritable ultimatum à Farouk, qui, menacé de déposition, dut rappeler au pouvoir le chef du Wafd, Nahas Pacha. Celui-ci montra jusqu'à la fin des hostilités un esprit de totale collaboration avec les Alliés.  Après 1945, le Wafd connut de nombreuses défections et les divers groupes politiques rivaux se mirent à faire une surenchère de nationalisme. L'Égypte commença par demander au gouvernement anglais la révision des traités relatifs au Soudan et au canal de Suez ; mais la défaite des forces égyptiennes par les Israéliens, en 1949, mit en évidence la faiblesse profonde du régime. Revenu au pouvoir en janv. 1950, Nahas Pacha dénonça en oct. 1951 les accords anglo-égyptiens de 1936 et il engagea la « bataille du canal », cependant que Farouk prenait le titre de « roi d'Égypte et du Soudan ». En agissant ainsi par démagogie, le Wafd déclenchait des forces révolutionnaires qu'il n'était plus capable de contrôler. Il se trouvait menacé non seulement sur sa droite, par le groupe puritain des Frères musulmans, mais aussi par les plus jeunes et les meilleurs chefs de l'armée, qui, à la suite des échecs de 1948, aspiraient à une politique énergique de réformes. Dans la clandestinité s'était constitué un comité d' « officiers libres », dont le chef était le colonel Gamal Abd el-Nasser. C'est ce groupe qui organisa le coup d'État militaire de la nuit du 22/23 juill. 1952 : le roi Farouk abdiqua, et le général Néguib, qui n'appartenait pas au cercle des « officiers libres », fut, en raison de sa popularité, choisi comme président du Conseil. L'Égypte nassérienne (1952/70) La Constitution monarchique ayant été abolie (déc. 1952) et les partis politiques supprimés (janv. 1953), le régime militaire proclama la république (18 juin 1953) dont le général Néguib devint le premier président. En fait, dès la chute de Farouk, le pouvoir réel étant entre les mains du groupe d'officiers conduits par Nasser, lequel représentait les tendances populaires et socialistes de la révolution. Après l'échec d'une première tentative pour éliminer Néguib (févr. 1954), Nasser écarta définitivement ce dernier et le remplaça dans toutes ses fonctions (14 nov. 1954). Il prit le titre de président de la République lorsque l'adoption de la Constitution de juin 1956 eut établi un pouvoir présidentiel autoritaire. Une répression rigoureuse se développa dès 1953 contre les adversaires les plus dangereux du gouvernement, les communistes, d'une part, qui peuplèrent les prisons, et, d'autre part, l'organisation islamiste des Frères musulmans, dont plusieurs chefs furent exécutés à la suite d'un attentat manqué contre Nasser (oct. 1954). La première tâche de Nasser fut d'entreprendre une profonde transformation économique et sociale du pays, où, en 1952, à la chute de la monarchie, les deux tiers des terres cultivables appartenaient à 6 % des propriétaires. Une première réforme agraire, encore assez modérée, fut décidée en sept. 1952 ; beaucoup plus radicale, celle de juill. 1961 limita la propriété foncière aux environs de 60 ha. L'arrivée au pouvoir de Nasser eut rapidement des conséquences dans la politique internationale. L'Égypte repoussa le pacte de Bagdad, alliance militaire animée par la Grande-Bretagne et, en avr. 1955, Nasser se fit le champion du « non-alignement » à la conférence de Bandoung ; en collaboration étroite avec Tito et Nehru, il poursuivit avec persévérance cette politique, marquée par la conférence du Caire (1964). En juin 1956, Nasser remporta un premier succès décisif avec l'évacuation du dernier soldat britannique occupant encore la zone du canal de Suez. L'aggravation rapide des rapports égypto-israéliens amena Nasser à rechercher auprès des pays communistes les armes que lui refusaient les nations occidentales. Au cours des années 1955/56, les relations commerciales entre l'Égypte et le monde communiste prirent une importance croissante, jusqu'à représenter plus du tiers des échanges égyptiens. Nasser devint ainsi le principal adversaire des milieux occidentaux anticommunistes et pro-israéliens ; le gouvernement français lui reprochait en outre, non sans raisons, d'apporter un appui total à l'insurrection algérienne.  L'irrigation et l'électrification constituant des conditions majeures du développement économique de l'Égypte, Nasser décida la construction du haut barrage d'Assouan et rechercha un prêt aux États-Unis. Ceux-ci, après s'être montrés favorables, revinrent brusquement sur leur attitude. À cette mesure, Nasser répliqua en annonçant la nationalisation du canal de Suez (26 juill. 1956) qui provoqua l'intervention militaire israélo-franco-britannique (v. SUEZ). De cette grave crise, le prestige de Nasser sortit renforcé dans tout le monde arabe qui, oubliant les défaites de l'armée égyptienne, vit désormais en lui l'homme qui avait fait reculer les anciennes puissances coloniales. Le 21 févr. 1958, Nasser put faire ratifier par référendum, à une écrasante majorité, l'union de l'Égypte et de la Syrie sous le nom de République arabe unie (RAU), à laquelle se joignit le Yémen dès le mois suivant. Nasser devint le premier président de la RAU (v.). Tout en acceptant l'aide militaire soviétique pour réparer les pertes de la guerre de 1956, tout en obtenant de Moscou le financement de la construction du haut barrage d'Assouan, tout en développant ses échanges commerciaux avec les pays de l'Est, Nasser, fidèle à son « neutralisme positif », veilla à ne pas se laisser entraîner dans le camp soviétique. À l'intérieur, il poursuivit la répression des activités communistes. À l'extérieur, il régla dès 1958/59 son contentieux avec l'Angleterre et la France et renforça ses liens économiques avec l'Allemagne fédérale et les États-Unis. Une nouvelle étape dans le socialisme nassérien s'ouvrit en mai 1962 par la publication d'une Charte nationale, qui prévoyait notamment l'extension du contrôle de l'État sur les finances et l'industrie. Le nouvel État égyptien était fondé sur le parti unique, l'Union socialiste arabe, et sur des conseils populaires, formés pour moitié de travailleurs agricoles. Cependant, le panarabisme de Nasser connaissait de nouveaux déboires : après l'avortement d'un nouveau projet de fédération entre la RAU, la Syrie et l'Irak (avr./août 1963), l'intervention militaire égyptienne en faveur de l'insurrection républicaine yéménite n'eut d'autre résultat que de détériorer les rapports entre Nasser et l'Arabie Saoudite, qui soutenait le roi du Yémen. Face à Israël, Nasser fit adopter par la conférence arabe du Caire, en janv. 1964, le principe du détournement des eaux du Jourdain, puis, quelques mois plus tard, lors d'un deuxième sommet arabe, la création d'un commandement unifié des armées arabes. Toutefois, faute de moyens militaires suffisants et faute de pouvoir réduire les réticences jordaniennes et saoudites, Nasser avait peu de moyens d'action. Nasser, sentant son prestige décliner, ranima la tension contre Israël (1966). Après avoir obtenu le retrait des forces de l'ONU qui, depuis 1956, maintenaient le calme aux frontières du Sinaï, il décida contre Israël le blocus du golfe d'Akaba (23 mai 1967), opéra un rapprochement spectaculaire avec Hussein de Jordanie et multiplia les provocations qui fournirent aux Israéliens l'occasion de déclencher, à l'aube du 5 juin, la guerre dite des Six Jours (v. ISRAÉLO-ARABES, guerres). Après avoir accepté le cessez-le-feu, Nasser annonça puis reprit sa démission ; il procéda à une épuration dont fut victime son principal adjoint militaire, le maréchal Amer, qui se suicida dans sa prison. À la conférence de Khartoum (août/sept. 1967), l'Égypte obtint une aide financière importante des États arabes. De plus en plus dépendant de l'Union soviétique en raison de sa défaite, Nasser, tout en proclamant la « guerre d'usure » contre Israël (juill. 1969), adopta une attitude relativement modérée sur le terrain diplomatique. En juill. 1970, il acceptait une longue période de cessez-le-feu avec l'État hébreu (plan Rogers).  L'Égypte de Sadate à Moubarak Après la mort de Nasser, en sept. 1970, Anouar el-Sadate, vice-président, lui succéda. Il se rapprocha de l'Arabie Saoudite et dégagea l'Égypte de l'influence soviétique, sans renoncer pour autant aux fournitures d'armes des pays de l'Est. En 1973, avec une armée réorganisée, Sadate reprit les hostilités contre Israël (v. ISRAÉLO-ARABES, guerres) et remporta un succès relatif avec le retrait israélien de Suez et la réouverture du canal en 1975 (v. SUEZ). Mais l'Égypte connaissait une grave crise économique et, pour alléger ses dépenses militaires du poids de l'effort de guerre, s'orienta bientôt vers la paix. Après une visite historique en Israël en 1977, Sadate signa en 1979 les accords de Camp David (v.). L'Égypte bénéficia dès lors d'une aide américaine importante mais fut mise au ban des nations arabes. Le 6 août 1981, Sadate était assassiné par un fanatique. Hosni Moubarak, qui succéda à Sadate, ne revint pas sur la politique pacifique de son prédécesseur. Après avoir modifié la Constitution, il se fit réélire pour six ans en 1987, lors d'élections générales qui consacrèrent l'influence croissante des islamistes. À partir de 1990, les mouvements islamistes clandestins passèrent à l'offensive et multiplièrent les attentats, notamment à l'encontre des touristes occidentaux (le 17 sept. 1997, attentat de Deir al-Bahari, 62 morts) afin de priver le régime de sa principale source de devises. Les autorités répliquèrent par un durcissement politique, des arrestations massives et l'instauration de l'état d'urgence. Lors d'un violent séisme qui se produisit au Caire en nov. 1992, détruisant surtout les quartiers les plus défavorisés, les islamistes firent preuve de grandes capacités de mobilisation et d'organisation et mirent en lumière les carences du pouvoir en la matière. L'agitation islamiste se poursuivit jusqu'à provoquer des affrontements avec la communauté copte en 1993. Le régime réprima sévèrement la contestation et multiplia les exécutions sans que la situation s'améliorât. La prise de position de l'Égypte aux côtés de la coalition durant la seconde guerre du Golfe (1990/91)ainsi que l'envoi de troupes en Arabie Saoudite en 1990 lui permirent de bénéficier l'année suivante d'une annulation de 30 % de sa dette extérieure et de mettre en place un nouveau plan d'ajustement structurel pour lutter contre une crise économique accentuée par la chute du tourisme. Forte de l'expérience de la négociation avec Israël acquise à Camp David et de l'appui américain, l'Égypte joua dans le processus de paix un rôle de médiateur entre les deux parties, israélienne et palestinienne. De nombreuses rencontres eurent lieu au Caire et à Ta àba. En politique intérieure, les élections législatives de nov.-déc. 1995 se soldèrent par un net recul de l'opposition, laquelle obtint sa plus faible représentation parlementaire en vingt ans. En 1996, Kamal al-Ganzuri remplaça Atef Sidqi au poste de Premier ministre, que ce dernier occupait depuis 1987. La lutte contre les islamistes prit un nouveau visage en avr. 1999, lorsque 427 extrémistes musulmans du Djihad furent condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à la mort, alors que 1 000 autres, membres de la Djaama Islamiya, étaient libérés. L'économie fut marquée comme ailleurs par des privatisations (télécommunications et chemin de fer), sous la pression du FMI. En sept. 1999, le renouvellement du mandat de H. Moubarak fut accepté par référendum, par 93,9 % des suffrages. Le président H. Moubarak, à peine réélu, procéda à un remaniement ministériel qui fit accéder Atef Ebeid au poste de Premier ministre. Une loi sur les organisations non gouvernementales (ONG), qui les plaçait directement sous la tutelle de l'État, fut l'enjeu d'un débat considérable, jusqu'à ce qu'elle fût annulée par la Haute Cour constitutionnelle en mai 2000. En nov. 2000, après une percée relative des islamistes aux élections législatives (17 candidats du parti interdit des Frères musulmans, qui étaient présents sans étiquette, y furent élus), l'Égypte réagit à l'escalade de la violence entre les Palestiniens et l'armée israélienne en rappelant son ambassadeur en Israël, ce qu'elle n'avait pas fait depuis 1982. À l'intérieur, pour répondre à la menace islamiste, le régime opéra un durcissement, notamment sur le plan moral, comme l'illustre la condamnation à de la prison de 23 « homosexuels » en janv. 2001, tout en continuant de lutter contre les mouvements islamistes. En septembre 2002, la Haute Cour militaire condamnait 51 membres des Frères musulmans à de lourdes peines de prison.

« file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450993.txt[14/09/2020 16:45:18] L'ÉGYPTE AU XXe SIÈCLE À compter de 1882, les forces militaires de l’Empire britannique o ccupent l’Égypte pour protéger les intérêts commerciaux et stratégiques de ce dernier dans la zone du canal de Suez.

Le protectorat britannique est officiellement proclamé en 1914.

Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, Saad Zaghloul (1860-1927) et sa « délégation » (Wafd) animent la lutte nationale et revendiquent l’indépendance du pays (révolution de 1919).

En 1922, le pouv oir britannique renonce au protectorat.

Une monarchie constitutionnelle est promulguée en 1923.

Ce n’est q u’en 1936 que l’indépendance est effective, alors que le Soudan - condominium anglo-égyptien depuis 18 21 -, reste sous souveraineté britannique jusqu’en 1956.

L’indépendance égyptienne est né anmoins soumise à une condition majeure : le maintien de l’armée britannique dans la zone du canal.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette dernière prend le contrôle de l’ensemble du territoire égypt ien.

La fin du conflit provoque une importante crise économique.

Les condi tions de vie de la population égyptienne sont difficiles.

Les gouvernements se succèdent.

Le par ti Wafd est évincé du pouvoir et Farouk Ier (1920-1965), roi d’Égypte (1936-1952), est vivement critiqué pour son train de vie luxueux et ostentatoire.

Du Mouvement des officiers libres au nassérisme.

La défaite de la coalition arabe en Palestine (1948, première gue rre israélo-arabe) est vécue par les Égyptiens comme une trahison de la part de leurs gouvernants.

De ce r essentiment naît le Mouvement des officiers libres, instigateur du coup d’État du 23 juillet 195 2.

Le roi abdique et la république est proclamée, avec, à sa tête, le général Mohammed Neguib ( 1901-1984).

Celui-ci est évincé en 1954 par Gamal Abdel Nasser, lequel interdit tous les partis politiques et instau re un régime se réclamant du socialisme.

Les nationalisations, les réformes agraires (1952-1961) , l’industrialisation du pays, l’alphabétisation, le contrôle des naissances et l’amélio ration des conditions sanitaires sont les priorités du nouveau régime.

Afin de financer la construction du barrage d’Assouan, Nasser déci de en juillet 1956 de nationaliser la compagnie du canal de Suez, gérée depuis un siècle par les Brit anniques.

Cette mesure suscite une attaque conjointe britannique, française et israélienne.

Les Ét ats-Unis et l’URSS interviennent et contraignent les forces franco-britanniques à se retirer définitiv ement du territoire égyptien.

La crise de Suez consacre l’indépendance nationale de l’Égypte après soixante-dix ans d’occupation étrangère.

Nasser, figure marquante du tiers monde, va jouer un rôle majeur dans le mouvement des pays non alignés.

Porte-parole du nationalisme arabe (arabisme, dont le nassé risme est une forme), l’Égypte crée avec la Syrie l’éphémère République arabe unie (RAU, 195 8-1961).

La défaite de la guerre des Six Jours (1967) porte un coup sans précédent au régime nassérien et au monde arabe, et place sous occupation israélienne la bande de Gaza et le Sinaï.

Nasser meurt en 1970, la issant un pays accablé par la défaite.

Militants islamistes des Frères musulmans et communistes sont en pris on, tandis que les nationalisations et les réformes agraires ont entraîné le départ de la plupar t des institutions financières internationales.

Sadate, promoteur de l’« infitah ».

Anouar al-Sadate, vice-président et compagnon d’armes de Nasser, p rend la direction du pays et s’engage dans des voies politiques et économiques radicalement opp osées à celle de son prédécesseur.

Une nouvelle Constitution est promulguée, renforçant les pouvoirs du président de la République.

Dans l’immédiat, il s’agit de reconquérir les territoires occupé s par Israël.

L’attaque égyptienne du 6 octobre 1973 crée la surprise.

Cette quatrième guerre israélo-arabe pèsera dans la signature des accords de paix de Camp David en 1979.

L’Égy pte est le premier pays arabe à s’engager dans un processus de normalisation de ses relations avec le voisin israélien, ce qui lui vaut d’être exclu de la Ligue arabe.

Elle devient, avec Israël, le p artenaire régional privilégié des États-Unis, bénéficiant chaque année de l’aide américaine, pour la mo itié militaire.

Sadate prône l’ouverture économique (infitah) et favorise les investissements privés étrangers ainsi que l’ancienne bourgeoisie libérale.

Le multipartisme est intauré e n 1977.

Écartelé entre, d’une part, une stratégie de normalisation des relations avec Israël et de rapproc hement avec les États-Unis et, d’autre. »

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