Lecture linéaire: LECTURE LINEAIRE KOLTES RETOUR AU DESERT
Publié le 20/06/2023
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«
LECTURE LINEAIRE KOLTES RETOUR AU DESERT
INTRODUCTION
Bernard-Marie Koltès est l’un des dramaturges contemporains les plus joués au monde .
Dans la
pièce , Le Retour au désert, Koltès reprend le thème de l’affrontement et du conflit en mettant en
scène un affrontement familial entre frère (Adrien) et sœur (Mathilde) ; Le cadre géographique est
la France et les circonstances historiques , le contexte de l’après-guerre d’Algérie .
Dans cet extrait , Mathilde revient en France avec la ferme intention de régler des comptes et de
récupérer la maison familiale , Une dispute éclate alors devant trois témoins , Edouard (le fils de
Mathilde) , Aziz et Mme Queuleu (les domestiques) .
Dans ces répliques , l’expression de la
violence est manifeste entre frère et sœur et nous voyons tout un passé familial ressurgir .
Problématique ; Comment le retour de mathilde provoque t-il une crise familiale ?
-L 1 à 4 ; échange entre les domestiques
-L 5 à 14 : Tirade d’Adrien misogyne
-L15 à 31 ; double tirade de Mathilde , une femme révoltée
-L32 à 38 ; conflit entre Adrien et Mathilde
Premier mouvement ; l’annonce du conflit par les domestiques L-1 à 4
Les deux premières répliques sont celles des domestiques Aziz et Mme Queuleu qui soulignent le
milieu social bourgeois dans lequel nous nous trouvons .
Ils sont des personnages secondaires qui servent de témoins , sorte de choeur antique , modérateurs ,
commentateurs qui renvoient l’image du conflit et en marquent la violence comme le prouve le
verbe d’action conjugué au subjonctif à valeur d’ordre « Qu’ils se tapent donc »
Nous entrons in medias res au coeur d’une dispute violente comme le montre la subordonnée
circonstancielle de temps « quand ils seront calmés ».
Les verbes au futur « seront » et
« ramassera » soulignent également cette idée de querelle en cours .
Le statut du domestique est
rappelé par la phrase affirmative « Aziz ramassera les morceaux » et met en évidence un Aziz «
blasé » , habitué de certaines corvées .
Mme Queuleu , tout comme Aziz semblent être spectateurs passifs et impuissants face à la dispute
entre Mathilde et Adrien ainsi que le suggèrent la réplique lyrique de Mme Queuleu entre
supplication et l’appel à l’aide d’une tierce personne en le fils de Mathilde , Edouard L3 «
Edouard , je t’en supplie , je vais devenir folle «
La didascalie qui clôt ce premier mouvement est un parallélisme : Edouard retient sa mère , Aziz
retient Adrien » annonçant un conflit des plus violents qui en viendrait aux mains
TRANSITION IGOR
Deuxième mouvement ; la tirade d’Adrien L5 à L14
L5 à 7 , le passage s’ouvre sur trois questions rhétoriques agressives , accusatrices qui visent à
rabaisser Mathilde et aussi à l’insulter comme le prouve le groupe nominal « pauvre folle « .
Il
remet en question son autorité et son attitude de dominatrice ; pour cela il utilise uen succession de
verbes à l’infinitif qui relèvent du champ lexical du déshonneur « bafouer , critiquer , accuser ,
calmonier , injurier » .
Le recours aux hyperboles « tous les gens honorables » et « le monde
entier» est une technique de persuasion qui permet de décrédibiliser Mathilde et de la réduire à
neant puisqu’elle est nocive aux autres et à l’honneur .
A partir de la ligne 8 , Adrien tient des
propos misogynes avec la négation restrictive « tu n’es qu’une femme » suivie de l’énumération
d’expansions du nom désignant ou plutôt dénigrant le statut de Mathilde qui en plus d’être une
femme est « une femme sans fortune , une mère célibataire , une fille-mère » Adrien montre par làmême sa supériorité en rabaissant de nouveau sa sœur et en l’accusant de faire une irruption
intéressée grâce à l’interrogative directe partielle « Que viens-tu revendiquer? » Il renforce son
accusation en faisant un retour en arrière, une analepse à partir de la ligne 7 grâce à l'indice
temporel « il y a peu de temps encore » et en utilisant des verbes au conditionnel passé et présent =
tu aurais été bannie, on te cracherait au visage et on t'enfermerait ».
Les temps renvoient à un irréel
du présent mais expriment une violence physique et morale de traitement à l'égard de Mathilde que
l'on retrouve juste après avec l'analepse notre père t'a forcée à dîner à genoux pendant un an à cause
de ton péché, mais la peine n'était pas assez sévère...
» Adrien se montre une fois de plus violent et
dominateur en tant qu'homme, comme l'était son père.
Il culpabilise Mathilde en évoquant la notion
de « Péché » (d'avoir eu un enfant sans être mariée) et la punition infligée par le père, jugée
insuffisante par Adrien comme le montre la conjonction de coordination ainsi que la phrase
négative.
A la 1 11, Adrien revient au présent grâce à l'adverbe de temps et d'insistance aujourd'hui
encore » qui souligne la faute de Mathilde qui est toujours d'actualité.
La répétition anaphorique de
la posture punitive
à genoux » vise à insister sur le caractère violent d'Adrien à l'égard de sa propre sœur.
Adrien
généralise
la soumission de Mathilde grâce au parallélisme devant ma femme, devant Mme Queuleu, devant
tes enfants".
La tirade du frère se clot comme elle a commencé par une question rhétorique
accusatrice Pour qui te prends-tu, pour qui nous prends-tu, pour sans cesse nous maudire et nous
défier ? qui généralise l'attitude désinvolte et supérieure de Mathilde à l'égard de tous les membres
de la famille, marqué par le passage au pronom personnel nous».
Troisième mouvement : la tirade de Mathilde 1 14 à 31
Mathilde va se montrer dans sa tirade des plus déterminée notamment grâce à la....
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