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Lecture linéaire , Juste la fin du monde ,épilogue

Publié le 26/05/2022

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« Etude d'une œuvre : Juste la fin du monde (1990) de J.L Lagarce Lecture linéaire 3 Epilogue ÉPILOGUE Louis.

- Après, ce que je fais, je pars. Je ne reviens plus jamais.

Je meurs quelques mois plus tard, une année tout au plus. Une chose dont je me souviens et que je raconte encore (après j'en aurai fini) : c'est l'été, c'est pendant ces années où je suis absent, c'est dans le Sud de la France. Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la montagne, je décide de marcher le long de la voie ferrée. Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais qu'elle passe près de la maison où je vis. La nuit, aucun train n'y circule, je n'y risque rien et c'est ainsi que je me retrouverai. À un moment, je suis à l'entrée d'un viaduc immense, il domine la vallée que je devine sous la lune, et je marche seul dans la nuit, à égale distance du ciel et de la terre. Ce que je pense (et c'est cela que je voulais dire) c'est que je devrais pousser un grand et beau cri, un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée, que c'est ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait. Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai. Etude d'une œuvre : Juste la fin du monde (1990) de J.L Lagarce Lecture linéaire 3 Epilogue Intro : J.

L Lagarce écrit cette pièce de théâtre, pour une grande part d'inspiration autobiographique, cinq ans avant de mourir du sida.

Louis, son personnage principal, a quitté la maison familiale où il est revenu après une longue absence, dans l'intention d'annoncer sa mort prochaine à sa famille. Mais il repart sans avoir rien dit.

Cet épilogue qui a pour fonction de clore la pièce, fait écho au prologue qui en est l'ouverture.

Il se présente sous la forme d'un monologue de Louis, une prosopopée, puisque le personnage est mort.

Il raconte le souvenir estival d'un cri qu'il n'a pas poussé et qu'il regrette.

L'enjeu de ce texte est très autobiographique puisque J.L Lagarce écrivait dans son Journal : « Longue marche la nuit de Anduze à Saint Jean du Gard, dans la montagne, les forêts, de minuit à 3 heures du matin.

Un long moment sur la vieille voie ferrée, à travers un long tunnel et ensuite sous les étoiles, dominant la vallée dans la nuit, sur un pont.

» (Journal, 1977-1990, tome I, 14 juillet 1983). Projet de lecture : En quoi cette fin éclaire-t-elle ( dépend-elle du) le drame familial qui a précédé ? Mouvements du texte : I) du début à « une année tout au plus » : la mort de Louis II) de « Une chose (…) du ciel et de la terre » : le souvenir III) de « Ce que je pense (…) que je regretterai.

» : le cri silencieux. I Du début à « une année tout au plus » : la mort de Louis Louis.

- Après, ce que je fais, je pars. Argument 1 : Le monologue de Louis ancre le texte dans la subjectivité du personnage -« Après » : indication de temps qui fait réf à tt ce qui précède, arrive comme une conclusion. -Vbs d'action au présent de l'indic valeur de narration (puisque le fait est passé) contribuent à l'accélération du temps et mélange la temporalité créant la confusion entre passé et présent. -Sécheresse verbe « je pars » isolé sur la ligne = mise en évidence de l’action présentée comme décisive. Cette phrase alerte le spectateur sur le statut du personnage (voir prologue) : est-ce une voix d’outre-tombe ? la perenthèse de la visite familiale est-elle terminée ? Le spectateur est dans l’indécision qui donne une idée d’irréalité pour cette voix hors du temps.. »

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