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lecture cursive Le Prenom

Publié le 28/06/2025

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« Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière sont auteurs de théâtre, scénaristes, réalisateurs, metteurs en scène et producteurs.

Après avoir écrit et co-écrit plusieurs films dont La Jungle réalisé par Matthieu Delaporte, ils se lancent dans le théâtre en 2010 avec leur première pièce :Le prénom.

Le spectacle rencontre un grand succès et sera adapté dans 45 pays.

Ils en font un film en 2012 qui vaudra le César de la meilleure actrice dans un second rôle et le César du meilleur acteur dans un second rôle masculin. Parallèlement à leurs réalisations au cinéma, ils continuent d'écrire pour le théâtre avec Un dîner d'adieu, Tout ce que vous voulez et Par le bout du nez.

1h22 avant la fin est la première pièce qu'ils n'écrivent pas à deux, elle est signée Matthieu Delaporte mais c'est le duo qui met en scène.Leur talent pour les dialogues percutants et les situations cocasses les amène à écrire et réaliser d’autres films. Leur écriture se caractérise notamment par des dialogues vifs et spirituels ainsi qu'une exploration des relations familiales et sociales sans cesse accompagnée d’un mélange d’humour et d’émotion. Ce duo incontournable du paysage culturel français allie avec brio humour et profondeur, faisant d’eux des auteurs aussi populaires que critiques. J’ai d’abord beaucoup aimé cette pièce car c’est une véritable satire sociale mordante sur les relations familiales. Le Prénom excelle dans l’art de dépeindre les tensions familiales avec un humour cinglant.

La pièce repose sur un quiproquo autour du prénom que Vincent, un père prétentieux, souhaite donner à son futur fils : Adolphe.

Ce choix provoque un déchaînement de critiques de la part de ses amis, de sous-entendus et de règlements de comptes entre les personnages, révélant l’hypocrisie de ces derniers et des non-dits. Les dialogues sont parfois percutants, en effet les répliques fusent, mélangeant ironie, sarcasme et mauvaise foi, dans un rythme digne des comédies classiques comme celles de Molière ou encore Feydeau. Le lecteur retrouve dans cette oeuvre une universalité des thèmes.

La pièce aborde des sujets dans lesquels le lecteur s’identifie (jalousie entre frères et sœurs, pression sociale, conflits générationnels) avec une modernité et une simplicité qui la rend accessible et profondément relatable.

"On ne choisit pas son prénom, mais on le porte toute sa vie."cette réplique de Pierre s’avère être une phrase-clé qui résume tout l’enjeu de la pièce en seulement quelques mots.

La pièce suit une montée en tension parfaite : ce qui commence comme un dîner banal bascule en règlement de comptes. "C’était une blague ! Enfin, presque..."(Vincent) Le mensonge initial devient le point déclencheur de la dispute. "Tu as toujours été l’enfant parfait, et moi, le boulet !" (Vincent à Pierre)Le lecteur assiste à des révélations des jalousies fraternelles. "On est une famille unie, merde !"(Claude) Cette dernière réplique est ironiquement fausse , elle apporte de là legerte grâce à son ironie.

Enfin à travers le monologue de Pierre : "Vous êtes tous des faux-culs !".

Nous comprenons que la dispute a atteint son apogée avec l’éclatement ultime de toutes les tensions accumulées. Cette pièce sert donc comme immersion pouvant se révéler jubilatoire dans les travers de la “bourgeoisie intellectuelle”, où chaque réplique faite mouche.

La pièce dépeint avec ironie les travers d’une famille parisienne cultivée, où les apparences cachent hypocrisie et rivalités, nous le remarquons grâce à la tirade de Vincent sur *"les prénoms de pédés" propos visant à choquer et déstabiliser le lecteur. Ce qui m’a également plu est la construction dramatique et presque virtuose, entre comédie et "thriller psychologique" qui vire presque en une sorte de tragédie.

Malgré son apparente légèreté, Le Prénom est une pièce parfaitement structurée ,où chaque réplique a un double sens et chaque silence pèse lourd.

Nous retrouvons l’effet "boule de neige" : Ce qui commence comme une simple discussion autour d’un dîner dégénère en crise explosive, grâce à un enchaînement de révélations et de retournements.

Les auteurs manient avec adresse l’équilibre entre rire et tension : Le texte alterne parfaitement entre éclats de rire et moments de malaise, créant un suspense lassant le lecteur redouter la prochaine réplique :"Adolphe ?! Comme Hitler ?!" montre au lecteur la réaction immédiate d'Élisabeth et révèle le malaise qui s’installe.

"C’est un prénom qui a du caractère, un prénom de chef !" répond Vincent révélant une provocation assumée servante à susciter le rire .

La pièce réunie des personnages profondément humains tous imparfaits, aucun personnage n’est totalement sympathique ou détestable, ce qui rend chacune de leurs interactions d’autant plus captivante.

Le lecteur est ainsi toujours surpris de ce qui va suivre et cherche parfois à se l’imaginer. Enfin ce que j’ai apprécié est le fait que la pièce est un texte qui gagne à être lu avant même d’être vu.

Si la pièce et son adaptation cinématographique (réalisée par les auteurs eux-mêmes) sont célèbres, la version écrite offre une tout autre richesse. Notamment grâce à de nombreuses nuances du langage.

Les didascalies et la mise en page servent à souligner l’ironie et les silences, perdus à l’écran. Mais nous retrouvons aussi la liberté d’interprétation en effet lire le texte permet d’imaginer les intonations, les regards, et de s’approprier l’œuvre différemment, laissant libre cours à l’imagination du lecteur.Et pour finir elle nous offre une dimension littéraire.

Le style des auteurs alterne, entre oralité et finesse psychologique, ce style d’écriture se savoure donc pleinement à la lecture pour le plus grand plaisir du lecteur.Ce qui fait en grande partie la force du texte est son oralité, les répliques sonnent "vraies",comme si elles étaient improvisées :"T’es con ou tu le.... »

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