L'écrivain ou l'artiste doit il souffrir pour sublimer son art?
Publié le 05/12/2021
Extrait du document
«
Essai littéraire
Séquence 2 : Lorenzaccio de Musset
Les énigmes du moi
Dans La Nuit de Mai de Musset, la Muse donne au poète le conseil suivant :
« quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s’élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur ;
Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette,
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ».
Pensez-vous que l’écrivain ou l’artiste doive souffrir pour sublimer son art ?
L’Art est la création des sensibilités particulières d’un esprit.
Unique du fait que nul ne parviendra à
représenter l’œuvre de manière identique dans son sens et dans sa forme, elle est l’objet muet sujet
aux fascinations de ceux qui osent tentés en tirer l’essence.
Concentrons-nous tout d’abord sur le therme utiliser pour désigner l’auteur d’une création artistique.
Ce que nous appelons « écrivain » n’est en mon sens qu’un titre plus spécifique donné à un artiste.
Maniant l’art des mots en les assemblant de tels sortes à ce que leurs sens soient sublimés, l’écrivain
n’est que le transmetteur entre ses pensées et la feuille.
De ce fait, il est libre de modifier la
représentation de ses émotions et de ses sentiments ce qui peut ou non résulter à une sublimation
de ses impressions.
La question qui ici se pose, est si la souffrance est un passage obligatoire pour permettre
l’amplification du sens de l’œuvre.
Tout dépend dans un premier temps de la manière dont laquelle un artiste reçois ses souffrances, ses
sentiments plus généralement.
Lorsque la Muse fait usage du verbe « endurer », elle souligne
l’impuissance du poète face aux émotions qu’il est destiné à ressentir.
En effet, lui comme chacun
d’entre nous, sommes réduit à éprouver des sentiments relatifs à notre sensibilité.
Briana Wiest, dans
son livre « 101 essay that will change the way you think », insiste sur la dissociation de l’Homme et de
ses émotions.
Elle affirme que « tu n’es pas tes pensées ni tes sentiments, mais tu es la personne qui
observe, réagit, use, produit et ressent ces choses-là » (traduit de l’anglais).
Une souffrance ne peut
donc être refouler ou bien contrôler puisque nous ne sommes pas maître des impressions que nous
recevons.
De ce fait, aussi surprenant que cela peut paraitre au lecteur, la Muse conseille à Musset de laisser sa
douleur se répandre à travers la « blessure » qu’elle avise de laisser « s’élargir ».
A nouveau, Brianna
Wiest va approfondir cette idée montrant que l’origine de nos souffrances n’est pas dans leur
présence mais dans notre volonté à les repousser.
Une douleur en elle-même est certes désagréable
mais elle n’est pas considérée comme « mal » lorsqu’elle est accepté.
Ressentir ce sentiment est un
moyen pour l’individu de se développer et de se rendre compte de sa nécessité.
Puisque l’Art passe par l’artiste, il faut tout d’abord que celui-ci apprenne à accueillir ses sentiments et
les accepter tels quels soient.
Jean d’Ormesson, écrivain et philosophe français, partageait ce même.
»
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