LE YÉMEN AU XXe SIÈCLE
Publié le 30/09/2020
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Région du sud-ouest de l'Arabie, s'étendant le long de la mer Rouge et de la mer d'Oman (golfe d'Aden). Cette région connut successivement, dans l'Antiquité, l'hégémonie des Minéens, des Sabéens, puis, à partir du Ier s. av. J.-C., des Himyarites. Après avoir subi une invasion éthiopienne (vers 340/78 apr. J.-C.), les Himyarites se rétablirent ; leurs rois subirent profondément l'influence du judaïsme, qui fut déclaré religion d'État vers 500, et les persécutions qu'ils exercèrent contre les chrétiens fournirent aux Éthiopiens le prétexte d'une nouvelle expédition. Le dernier roi himyarite, Dou Nouwas, fut renversé en 525, mais la domination éthiopienne se heurta à une résistance nationale qui reçut l'appui des Perses. Vers 575, les Perses chassèrent les Éthiopiens, qui laissaient le pays économiquement ruiné à la suite de la rupture du grand barrage de Marib. En 628, le satrape perse du Yémen se rallia à l'islam, mais ni les califes abbassides ni les Omeyyades ne parvinrent à imposer effectivement leur autorité aux montagnards yéménites, dont l'esprit d'indépendance se manifesta, à la fin du IXe s., dans le schisme (chiite) des ziyadites, formé en 897 par Ziyad ibn Ali ibn Hussein, qui se prétendait descendant du calife Ali et établit sa dynastie à Sanaa. Aux Xe/XIe s., le Yémen se morcela en principautés rivales, ce qui permit aux Fatimides d'imposer, en 1037, la domination égyptienne, laquelle devait durer près de deux siècles (à partir de 1173 sous la dynastie des Ayyoubides). Rattaché vers 1520 à l'Empire ottoman, le Yémen se souleva contre les Turcs en 1628, et les imams ziyadites de Sanaa prirent la tête du mouvement national. À partir de 1849, les Turcs tentèrent de rétablir leur domination au Yémen et, en 1871, occupèrent Sanaa ; cependant, l'imamat ziyadite, qui conservait son autorité spirituelle, se renforça en devenant héréditaire (1891). L'imam Yahya déclencha deux grands soulèvements contre les Turcs (1905 et 1911) et finit par obliger la Porte à le reconnaître comme souverain du Yémen, sous suzeraineté ottomane (1911). Devenu indépendant en 1918, le Yémen se heurta bientôt, pour des questions de frontières, à l'Angleterre (qui occupait Aden depuis 1839) et à l'Arabie Saoudite. Pour faire pièce à l'impérialisme britannique, le Yémen, qui restait à l'intérieur un État arriéré et féodal, soumis à la classe supérieure des sayyid, réputés « descendants du Prophète », noua des relations amicales avec l'Italie fasciste (1927) et avec l'URSS (1928). Une guerre avec Ibn Séoud aboutit, en 1934, à l'occupation temporaire du Yémen par les troupes saoudites. L'imam Yahya, qui avait adhéré à la Ligue arabe en 1945 et avait fait admettre son pays aux Nations unies en 1947, fut assassiné à l'âge de quatre-vingts ans, le 17 févr. 1948, au cours d'une révolution dirigée par son propre gendre ; mais son fils, Ahmed, reconquit rapidement le trône. Le nouvel imam fit appel à des experts économiques étrangers, venus d'Allemagne de l'Est et de l'Ouest et surtout d'Union soviétique, tandis que ses revendications sur le protectorat d'Aden le mettaient en conflit avec l'Angleterre. Aussi, en 1958, le Yémen se joignit-il à la République arabe unie (RAU) (v.) du colonel Nasser pour former la fédération des États arabes unis ; mais en 1961, lorsque la Syrie fit sécession de la RAU, la fédération entre l'Égypte et le Yémen fut également rompue, Nasser accusant l'imam d'encourager les forces réactionnaires. L'imam Ahmed étant mort en sept. 1962, son fils, Mohammed el-Badr, lui succéda, mais, une semaine plus tard, il fut renversé par la révolution du 27 sept. 1962, dirigée par le colonel nassérien Abdullah al-Sallal ; celui-ci proclama la République arabe du Yémen et se fit nommer président.
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Article encyclopédique
LE YÉMEN AU XXe SIÈCLE
Au début du xxe siècle, le Yémen du Nord se soulève contre les Ottomans qui
l’occupent depuis près de 400 ans.
En 1918, il obtient son indépendance, mais
tombe aussitôt dans la sphère d’influence de l’Arabie dont Abdel-Aziz Ibn Saoud
mène alors la reconquête.
L’imam Yahya, chef religieux zaydite qui règne à
Sanaa, doit concéder aux Saoudiens par le traité de Taëf (1934) les trois
provinces yéménites de l’Asir, Najran et Jizan ; son fils Ahmed ben Yahya ne
doit qu’à ces mêmes Saoudiens de monter sur le trône après l’assassinat de son
père en 1948.
Grâce aux Saoudiens encore, son successeur, Badr ben Ahmed,
parvient à résister à la guerre civile qu’un républicain, le colonel Abdallah
Sallal, déclenche contre lui dès son accession au pouvoir en 1962 et qu’il mène
pendant près de sept ans avec l’aide de l’armée égyptienne.
Yémen du Sud et Yémen du Nord.
En 1967, le Yémen du Sud s’émancipe de la protection que les Britanniques lui
imposent depuis 1839 et devient, sous le nom de République populaire et
démocratique du Yémen, un État se réclamant du socialisme sous influence
soviétique et, occasionnellement, chinoise.
Trois ans plus tard, la République
arabe du Yémen voit le jour dans le nord du pays.
Associant au pouvoir chefs de
tribus, notables bourgeois et militaires, le nouvel État bénéficie aussitôt de
la reconnaissance des puissances occidentales et de l’Arabie saoudite.
De 1972 à
1990, les relations entre les deux voisins se caractérisent par une alternance
de périodes de tensions, d’affrontements, de guerres ouvertes et de détente.
Plusieurs tentatives d’union échouent.
Chacun des deux États est par ailleurs
secoué par des luttes intestines récurrentes.
Ces dernières ont pour origine, au
Sud, les réformes autoritaires (du foncier, de l’administration…) et les
difficultés économiques engendrées par la fermeture du canal de Suez, et, au
Nord, l’irrédentisme des tribus et le désaccord sur la nature des relations à
entretenir avec le régime socialiste de l’« autre Yémen ».
En 1980, Ali Nasser Mohammed prend le pouvoir à Aden, interrompt le soutien de
son pays aux rebelles omanais du Dhofar, amorce une détente avec les monarchies
de la péninsule Arabique et, par la signature de divers accords économiques et
culturels, engage une normalisation avec le Yémen du Nord qui a pour président,
depuis 1978, le colonel Ali Abdallah Saleh (1942-).
L’unification de 1990.
En 1990, affaiblie par les luttes idéologiques et isolée par le délitement de
l’empire soviétique, la République populaire et démocratique du Yémen consent
finalement à s’unir à la République arabe du Yémen, ce qui se réalise à son
détriment.
Lors de l’invasion du Koweït par l’Irak, début août 1990, la jeune république
yéménite prend parti pour Bagdad.
Elle paye aussitôt le prix de son choix.
Le
pouvoir saoudien, qui n’a pas vu d’un bon œil se constituer sur son flanc sud un
État à la fois plus démocratique et plus peuplé que le royaume, interrompt son
soutien financier à Sanaa, renvoie chez eux près de un million de travailleurs
yéménites, et finance les séparatistes sudistes lors de la guerre civile qui
éclate en 1994.
Mais cette politique est un fiasco car le Yémen parvient, au.
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