Le sacre de Charles VIIUn miracle?

« 1 / 2 Le sacre de Charles VII Un miracle? La mort de Charles VI fait du dauphin un roi, du moins pour ses fidèles, en dé­ pit du traité de Troyes, mais Reims, la ville du sacre, est occupée par les Anglais.

Une double tentative de Char­ les VII pour s'en ouvrir la route reste vaine.

Le roi se replie alors à Bourges avec sa cour.

La vie de débauche de sa mère Isabeau de Bavière l'amène à dou­ ter toujours plus de sa légitimité.

Pour en finir avec lui, Bedford décide une expédition sur Bourges et, à cette fin, assiège Orléans.

Charles VII se réfu­ gie au château de Chinon.

C'est là que, le 25 février 1429, Jeanne d'Arc le dé­ couvre, dissimulé au milieu de ses cour­ tisans; elle s'avance directement vers lui: «Gentil dauphin, je te dis, de la part de Messire Dieu, que tu es vrai héritier du trône de France.)) Ces paroles soula­ gent Charles qui cesse de douter de lui.

Après avoir fait examiner Jeanne par une commission ecclésiastique, il lui confie une armée de 7000 hommes pour aller délivrer Orléans.

La ville prise, plusieurs possibilités s'of­ frent aux delphinaux: marcher sur Paris, prêter main-forte à leurs alliés qui opè­ rent en Normandie.

Jeanne, soutenue par le chancelier Renaud de Chartres, archevêque de Reims, propose et obtient d'aller faire couronner le roi dans la ville des sacres.

On réunit quelque 12 000 hommes à Gien.

Ce qui s'annonçait comme une entreprise périlleuse se transforme en une véritable promenade militaire: les villes, subjuguées, ouvrent leurs portes sans résistance.

D'habiles négociations permettent d'obtenir la 17 juillet 1429 neutralité d'Auxerre, puis la reddition de Troyes, de Châlons, de Reims.

Le sacre se déroule le 17 juillet, sans aucun faste du fait des circonstances.

Aucun des pairs temporels n'est présent.

Seuls trois des pairs spirituels assistent à la cérémo­ nie.

La couronne, le sceptre et le globe sont restés à Saint-Denis, en terre occu­ pée par l'ennemi.

Cependant, l'essentiel reste l'onction sainte; ce sacrement reçu, le dauphin devient pour tout croyant le roi de France légitime, surtout si l'on tient compte des circonstances quasi miraculeuses de la cérémonie.

Pour Charles VII, le sacre efface la déchéan­ ce illégalement prononcée par le traité de Troyes.

Les Armagnacs apparaissent désormais comme de loyaux sujets, tan­ dis que les Bourguignons passent pour traîtres s'ils continuent à pactiser avec l'Anglais.

Pendant la cérémonie, Jeanne d'Arc s'est tenue aux côtés du roi.

Elle porte son étendard avec les mots: «Jésus, Maria)).

En cinq mois, la bergère lorrai­ ne a réussi son incroyable mission: ren­ dre à la France son roi légitime.

Elle va maintenant disparaître, mais son marty­ re fera entrer sa geste dans la légende. 2 / 2. »