Le Rouge et le Noir de Stendhal, 1830 Parcours : « Le personnage de roman, esthétiques et valeurs »
Publié le 01/12/2023
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Le Rouge et le Noir de Stendhal, 1830
Parcours : « Le personnage de roman, esthétiques et valeurs »
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Parcours : Problématique – « Quelles sont les désillusions du jeune
héros romantique ? »
Textes et analyses linéaires détaillées
4- Benjamin Constant Adolphe 1916.
Le héros repousse le moment d’avouer à
Elléonore qu’il ne l’aime plus.
5- Alfred de Musset La Confession d’un Enfant du Siècle 1836.
Le héros
découvre, stupéfait, que sa maîtresse le trompe.
6- Honoré de Balzac Le Père Goriot 1835.
Les conseils de Madame de Beauséant
à Rastignac.
Travaux écrits pour préparer à l’oral du Bac
- Commentaire + plans détaillés des commentaires composés :
1- Extrait n°4 : Adolphe (ensemble)+ Extrait n°6 : Balzac Le Père Goriot.
2- Bac Blanc 1 : Balzac Les Illusions perdues.
Lucien et Madame de Rubempré
arrivent à Paris.
Proposition d’un plan de commentaire pour l’extrait 4 : Benjamin
Constant Adolphe 1816
25
Fil Directeur : Le portrait est-il caractéristique du héros romantique ?
I- Oui car le narrateur peint les pensées d’un personnage très sensible
30
A- Introspection = analyse de soi
- Première personne
- Verbes pronominaux + verbes d’analyse de soi.
Sujet et objet.
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B- Exacerbation des sentiments
- Exacerbation des sentiments amoureux : hyperboles l.5 « mille » + l.17.
- Timidité extrême crée contradiction, antithèse l.20 « interdit et passionné ».
Antithèse entre prévision et action l.3 et l.7.
II- Et pourtant le héros déçoit.
Le narrateur porte sur lui un regard
critique
40
A- Entre blâme
- Mise en valeur de la critique par démonstratif, l.1 et l.5 « cette fatuité ».
Négations : « sans, « rien ».
- Le parallélisme met en valeur le défaut de procrastination l.15-16.
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B- Et ironie
- Verbes d’erreur soulignent l’incapacité à s’analyser avec lucidité.
- Métaphores militaires ridiculisées par l’incapacité d’agir.
Allitération l.18 : « tr »
mime tremblement grotesque.
- Auto-persuasion remplace finalement analyse : pauvreté de l’argumentation
fait rire lecteur, l.11-12.
Justifie l’urgence d’attendre.
50
III- Il s’agit bien là, pourtant, de l’illustration du Mal du Siècle
romantique
55
A- Personnage déchiré entre être et paraître fait émerger ses doutes
- Parallélisme l.18 à 20 avec « quiconque » = impossibilité de connaître autres,
ni soi-même.
- Lutte interne l.8-9 : sujet contre objet avec répétition.
Perte unité être.
60
B- Portrait prend une valeur universelle
- 2 fois = présent de vérité générale : l.12-14 et l.21-22.
- Universalité du « nous » et du « on » : renvoie le lecteur à la vérité de cette
expérience individuelle.
65
Séance 10 et 11 :
Entraînement au commentaire composé.
Sur table, en 2 heures, les élèves
proposent une étude de l’extrait 6.
Ils rendent le brouillon et la conclusion
rédigée, puis, au propre, l’introduction et la première partie rédigée.
Evaluation = note bonus.
Les élèves collent le barème sur la première page qu’ils
laissent blanche pour les conseils.
70
75
Devoirs : Lire la suite du Rouge et du Noir, ch 9 à 18 inclus.
3 dessins à faire.
On
justifie le choix du dessin, on décrit les détails choisis, on les justifie en
interprétant le texte avec précision.
On prépare 5 questions qui portent sur tout
le passage : au moins une question ouverte, une question fermée, une question
à choix multiples.
Séquence 1 Extrait 4
Benjamin Constant Adolphe 1916
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Cet amour-propre était en tiers entre Elléonore et moi.
Je me croyais comme
obligé de marcher au plus vite vers le but que je m’étais proposé : je ne me
livrais donc pas sans réserve à mes impressions.
Il me tardait d’avoir parlé, car il
me semblait que je n’avais qu’à parler pour réussir.
Je ne croyais point aimer
Elléonore ; mais déjà je n’aurais pu me résigner à ne pas lui plaire.
Elle
m’occupait sans cesse : je formais mille projets ; j’inventais mille moyens de
conquête, avec cette fatuité sans expérience qui se croit sûre parce qu’elle n’a
rien essayé.
Cependant, une invincible timidité m’arrêtait : tous mes discours expiraient
sur mes lèvres, ou se terminaient tout autrement que je ne l’avais projeté.
Je me
débattais intérieurement : j’étais indigné contre moi-même.
Je cherchai enfin un raisonnement qui pût me tirer de cette lutte avec honneur
à mes propres yeux.
Je me dis qu’il ne fallait rien précipiter, qu’Elléonore était
trop peu préparée à l’aveu que je méditais, et qu’il valait mieux attendre encore.
Presque toujours, pour vivre en repos avec nous-mêmes, nous travestissons en
calculs et en systèmes nos impuissances ou nos faiblesses : cela satisfait cette
portion de nous qui est, pour ainsi dire, spectatrice de l’autre.
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Cette situation se prolongea.
Chaque jour, je fixais le lendemain comme
l’époque invariable d’une déclaration positive, et chaque lendemain s’écoulait
comme la veille.
Ma timidité me quittait dès que je m’éloignais d’Elléonore ; je
reprenais alors mes plans habiles et mes profondes combinaisons : mais à peine
me retrouvais-je auprès d’elle, que je me sentais de nouveau tremblant et
troublé.
Quiconque aurait lu dans mon cœur, en son absence, m’aurait pris pour
un séducteur froid et peu sensible ; quiconque m’eût aperçu à ses côtés eût cru
reconnaître en moi un amant novice, interdit et passionné.
L’on se serait
également trompé dans ces deux jugements : il n’y a point d’unité complète
dans l’homme, et presque jamais personne n’est tout à fait sincère ni tout à fait
de mauvaise foi.
Explication linéaire - Séquence 1 Extrait 4 – Manuel p316-317
Benjamin Constant Adolphe 1916
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Introduction
Né en Suisse en 1767, Benjamin Constant étudie en Grande-Bretagne et en
Allemagne, en plein milieu des vagues du Sturm und Drang qui influencent le
mouvement romantique français.
Il se marie en 1789.
En 1793 il commence une
liaison avec Madame de Staël qu’il accompagne en exil à Coppet.
En 1806 il
conclut un mariage secret, deux ans avant de rompre sa liaison avec Madame de
Staël.
Homme politique influent, il est le chef du parti libéral.
Il s’oppose à
Napoléon Ier, conteste les Ultras, sous la Restauration, au point que LouisPhilippe, après la révolution de Juillet, le nomme président du Conseil d’état.
Il
meurt en 1830.
Dans son roman Adolphe qu’il écrit en 1816, il évoque
l’ambiguïté de ses sentiments amoureux dans un roman à la première personne
et aux saveurs autobiographiques.
Le roman se passe en Allemagne.
Adolphe
tombe amoureux d’Elléonore, la maîtresse du comte de p***.
Il séduit la jeune
femme par vanité et par désoeuvrement.
Il croit l’aimer.
Elle se donne
totalement à lui.
Mais, une fois sa curiosité assouvie, il se lasse d’elle.
Il ne
parvient cependant pas à rompre.
C’est un autre qui avoue la vérité à Elléonore.
Elle en meurt et il termine sa vie seul avec ses remords.
L’extrait que je
m’apprête à lire se situe au début du roman, lors des premières approches.
I- Le premier mouvement du texte fait le portrait d’un personnage
amoureux
1- Le lecteur assiste à une scène d’introspection :
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- Narrateur homodiégétique : « Je » est au centre de l’extrait.
- L’imparfait arrête le court du récit et l’extrait est donc une pause réflexive, un
retour sur soi.
- Dédoublement dans verbes pronominaux.
« Je » est sujet et objet de
l’observation.
Le personnage s’observe et s’analyse : « Je me croyais » l.1, « je
ne me livrais » l.2, « il me tardait », « il me semblait » l.3, « elle m’occupait »
l.4.
2- Le personnage relève du romantisme par l’exacerbation de ses
sentiments :
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- Le modalisateur suggère l’impatience, « Il me tardait d’avoir parlé » l.3.
- Les hyperboles : « elle m’occupait sans cesse » l.4, « je formais mille projets »,
« j’inventais mille moyens » l.5, laissent entendre que les émotions débordent
du personnage.
3- Mais il se veut maître de ses sentiments :
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- L’emploi du démonstratif, l1 : « Cet amour-propre était un tiers entre Elléonore
et moi », est une mise à distance de ses émotions qu’il observe avec sang-froid.
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- Le personnage file la métaphore militaire : « je me croyais comme obligé de
marcher au plus vite vers le but » l.1-2, « réussir » l.3, « moyens de
conquêtes » l.5.
- Il est capable d’analyser ses sentiments au lieu de les ressentir.
La litote « sans
réserve », ajoute au sentiment de froideur et de précision dans l’auto-analyse :
« je ne me livrais donc pas sans réserve à mes impressions » l.2.
- Le refus du sentiment amoureux : « je ne croyais point aimer Elléonore » l.3-4,
donne au lecteur le sentiment que le personnage se flatte de rester maître de
ses émotions.
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4- En fait, le narrateur porte sur son personnage un regard ironique :
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- Le narrateur révèle peu d’estime pour son personnage, l.5 « cette fatuité » :
mise à distance et....
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