Le procès de Nuremberg

« Le procès de Nuremberg Le 1er octobre 1946, le Tribunal des criminels de guerre rend ses premiers jugements à l'encontre des principaux accusés du régime nazi.

Le verdict: douze condamnations à mort, sept emprisonnements à terme ou à vie et trois acquittements. Depuis le 20 novembre, dans la salle de la Cour du palais de justice de la ville de Nuremberg, le premier Tribunal international tient ses assises.

Il doit juger vingt et un accusés présents, ministres, chefs du parti et militaires.

Dès 1943, les Alliés, dans leur déclaration sur les atrocités allemandes lors de la Conférence de Moscou, ont annoncé le châtiment des criminels de guerre.

Deux ans après, en août 1945, ils signent un traité sur la poursuite des criminels et créent le Tribunal militaire international. Au cours d'un premier procès, qui sera suivi de douze autres jusqu'en 1950, on doit initialement accuser vingt-quatre membres des instances supérieures de la direction nazie.

Mais les trois principaux accusés, Adolf Hitler, Joseph Goebbels et Heinrich Himmler, se sont donné la mort.

Martin Bormann reste introuvable; il sera jugé par contumace.

Gustav Krupp, von Bohlen et Halbach ne sont pas en mesure de comparaître et Robert Ley se suicide avant le début des audiences.

Aussi, ne trouve-t-on que vingt et un hommes dans le box des accusés: Karl Donitz, Hans Frank, Wilhelm Frick, Hans Fritzsche, Walter Funk, Hermann Göring, Rudolf Hess, Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, le baron Constantin von Neurath, Franz von Papen, Erich Raeder, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Hjalmar Schacht, Baldur von Schirach, Arthur Seyss-Inquart, Albert Speer et Julius Streicher. Les quatre chefs d'accusation sont les suivants: participation au plan concerté ou au complot, crime contre la paix (guerre d'agression), crimes de guerre (atteintes aux conventions internationales) et crimes contre l'humanité, c'est-à-dire avant tout le génocide.

Tous les accusés repoussent ces accusations et plaident non coupables.

Jusqu'à l'annonce du jugement, le 1er octobre 1946, le procès de Nuremberg suscite un intérêt international considérable.

Au premier plan apparaît l'ampleur des crimes contre l'humanité; mais le génocide perpétré contre les Juifs n'est pas particulièrement dénoncé.

Ce procès sera instruit des décennies plus tard. Le tribunal condamne à la mort par pendaison douze des accusés; sept sont condamnés à la prison, les peines se situant entre dix ans et la perpétuité, et trois sont acquittés: Fritzsche, von Papen et Schacht.

Le NSDAP, la Gestapo et la SS sont condamnés comme étant des organisations criminelles. Les Alliés installent à Berlin la prison de Spandau pour les criminels de guerre.

Les quatre puissances d'occupation prennent en charge à tour de rôle la surveillance des détenus.

À l'exception de Bormann, en fuite, et de Göring, qui s'est empoisonné au cyanure, les accusés condamnés à mort sont pendus le 16 octobre. Les autres procès - à l'encontre des médecins, des juristes, des membres SS, du Groupe Flick, de I.G.

Farben, des usines Krupp et de leurs directeurs généraux, des hauts fonctionnaires des Affaires étrangères, des chefs d'entreprise et des militaires - sont faits sous la seule responsabilité des Américains.. »