Le personnage principal de l'Etranger de Camus est-il coupable ou innocent ?
Publié le 18/05/2020
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Le personnage principal de l'Etranger de Camus est -il coupable ou innocent ?
La Justice est une notion clé qui caractérise la civilisation moderne et organisée, la naissance de la culpabilité ou
même de l’innocence.
De nos jours, elles influencent nos actes.
Mais, peut -on vraiment affirmer la connaître ?
Ainsi, un coupable peut -il être victime du système ou une victime peut -elle être épargnée par ce même système ?
Nous allons donc nous intéresser à la culpabilité.
Plus précisément, la culpabilité d’un personnage célèbre de notre
littérature, Meursault, dans L’étranger de Camus.
Le roman vient ici prendre grâce à la première personne du
singulier la forme d’un journal ou le héros, Meursault nous conte lui -même sa vie.
De par la lecture, on comprend
vite que Meursault est un personnage asocial.
Il semble marginal et atypique.
Cette impression est renforcée
puisqu’il est marqué au début du roman par la mort de sa mère.
Le héros lui -même va jusqu'à commettre un crime.
Et, le lecteur assiste par la suite, dans la seconde partie du roman au procès de Meursault et à son chemin vers la
condamnation à mort.
Nous nous demanderons donc ici si Meursault est entièrement coupable ou bien si on peut
le présenter comme une victime de la Justice qui a néanmoins commis un crime ?
En premier lieu, nous ferons l’analyse de sa culpabilité, puis nous
débattrons de son innocence.
Enfin, nous nous intéresserons à la condition de Meursault et de ce qui l’entoure.
Meursault est coupable, c’est un fait.
Mais, de quoi est -il accusé ?
Tout d’abord, Meursault a accompli son crime, page 62 ; « l’arabe a tiré son couteau », Meursault réagi, il « crispe
sa main sur le revolver, la gâchette a cédé ».
Ainsi, Meursault est arrêté.
Puis, vient son procès, page 85, où il est
confronté à l’avocat général et au procureur qui font partie de l’accusation.
Pendant ce procès, l’avocat général
attaque, page 90, en disant qu’il « n’avait pas voulu voir sa mère, qu’il avait fumé, qu’il avait pris du café au lait ».
Ces affirmations confirmées par le concierge viennent donc étayer le dossier de l’accusation.
Les véritables enjeux
du procès peuvent donc être ainsi mieux saisis.
Meursault est jugé sur sa vie.
En effet, le fait que l’avocat général
ajoute au cours du procès que Meursault « aurait dû refuser le café devant le corps de celle qui lui avait donné le
jour » vient conformer notre hypothèse précédente.
On peut même ajouter à cela que l’on reproche a Meursault
d’avoir « pris un bain, commencé une liaison irrégulières, et ri devant un film comique ».
De ce fait, Meursault est
jugé sur son comportement qui semble irrecevable, immoral et insensible.
Par la suite, le procès est composé de
nombreuses interrogations.
Le procureur accuse Meursault d’avoir prémédité « cette besogne ».
Mais, l’accusation ne s’arrête pas là, on
reproche même à Meursault d’avoir au travers même de son crime d’avoir accompli un matricide.
Comme si, en
quelques sortes, il avait tué moralement sa mère au même titre que celui qui portait « une main meurtrière sur
l’auteur de ses jours ».
Par conséquent, il devait être jugé de la même façon.
En conclusion, on peut dire que la
société reproche à Meursault son insensibilité face à la mort de sa mère, une insensibilité matricide, et non son
meurtre en lui -même.
De plus, le comportement même de Meursault au cours du roman l’incrimine.
Tout d’abord, lors de l’enterrement de
sa mère, le héros, ou plutôt l’antihéros, croit avoir « somnolé un peu », page 13.
Ce comportement induit une idée
d’ennui et connote le dédain face à une situation tragique.
Une situation tragique qui le concerne au plus haut
point.
De plus, Meursault semble seulement tout au long du récit, tourné vers ses besoins personnels.
« Il aime le
café » donc « il en boit ».
Autrement dit, le héros apparaît comme un personnage égocentrique et froid.
Il se sent
seulement concerné par ses propres sensations, d’ailleurs, il dit, page 13, « il faisait doux et froid, le café m’avait
réchauffé, et par la porte ouverte entrait une odeur de nuit et de fleur ».
Cette hypothèse est
conformée par Meursault lui -même.
Ainsi, page 67, mes besoins physiques dérangent souvent mes sentiments ».
Et ce n’est pas tout, le narrateur dit même « avoir ressenti de la joie quand son autobus est entré dans Alger »
puisqu’il a pensé à « se coucher et dormir » ; alors qu’il a pris cet autobus le jour de l’enterrement de sa mère.
Il
faut donc comprendre ici que l’enterrement de sa mère apparaissait à Meursault comme une tache contraignante.
Pour cette raison, Meursault semble insensible et inhumain.
A la suite de l’enterrement, l’inhumanité arrive à son
comble, « il va voir un film de Fernandel », un film qui l’ « amuse » et qu’il trouve « drôle ».
Pire encore, il
commence une liaison irrégulière et contraire aux mœurs de l’époque ; une liaison où il l’ « a embrassée » et où
elle « est venue chez lui ».
Meursault semble donc être un personnage qui va à l’encontre de la morale et des
principes humains.
D’ailleurs, page 27, il dit : « c’était toujours un dimanche de tiré […], il n’y avait rien de
changé ».
Meursault ne différencie même pas sa vie d’avant et celle d’après sa mère.
Enfin, intéressons nous au
meurtre.
Pour sa défense au procès, lorsqu’il exprime son sentiment à l’égard du meurtre, il dit éprouver « un
certain ennui ».
Cette déclaration est aussi immorale puisque ce meurtre est une action qu’il a commise.
Et de ce.
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