Le personnage de MARA de Paul Claudel l'Annonce faite à Marie

« MARA.

Personnage du drame de Paul Clau­ del 1 'An nonce faite à Ma rie (* ) ( 1912).

Sœur de Violaine •, qui est toute transparence spiri­ tuelle, Mara incarne la résistance de la chair.

Obstinément repliée sur elle-même, elle reste étrangère à la lumière qui unit tous les autres personnages.

Noire paysanne, ancrée à sa terre, elle est la femme qui veut, qui prend et qui tient, capable d'amour certes, mais d•un amour de possession exclusive, sauvaçe, qui finira par la pousser jusqu'au meurtre.

L1ée indissoluble­ ment à Violaine, Mara ne l'est pas seulement parce que ses machinations sont à l'origine du martyre de la jeune sainte (ce qui fait d•etle, au point de vue purement théâtral, le principal ressort de l'actton) ; elle l'est aussi comme une sorte de défi constant qui contraint Violaine à donner toute sa mesure.

Lors�r7 Mara vient trouver Violaine pour lui demander de ressus­ citer l'enfant qu'elle a en quelque sorte tué par son amour égoïste et jaloux, elle ne se rend évidemment pas compte de toute la significa­ tion surnaturelle de sa démarche; elle n'obéit qu'à une réaction instinctive de haine qui lui fait tenir Violaine pour responsable de la mort de la petite Aubaine et c'est comme un dû, une réparation légitimes qu'elle exige de sa sœur et de Dieu le miracle.

Et cependant, comme Claudel l'a suggéré lui-même, il a alors dans l'attitude de Mara une sorte de oi instinctive, brutale, féroce, qui oblige en quelque sorte Dieu au miracle et sert à faire de Violaine une • satnte.

- Partni les interprétations du rôle, rappe­ lons celle de Madeleine Jouffro , en 1921, chez Dullin, et celle de Denise Noë à la Comédie­ Française en 1955.

J.

Pa.. »