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LE PÉROU AU XXe SIÈCLE

Publié le 20/09/2020

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État de l'Amérique du Sud, borné par l'océan Pacifique, l'Équateur, la Colombie, le Brésil, la Bolivie et le Chili ; capitale Lima. Les premières traces de l'homme sur l'actuel territoire péruvien se situeraient vers 10000/8000 av. J.-C. La côte du Pérou a connu plusieurs civilisations néolithiques sans céramique, dont la mieux connue jusqu'à présent est celle de Huaca Prieta, dans la vallée de Chicama. Par la suite se développèrent des civilisations beaucoup plus évoluées : sur la côte Nord, celles des Mochicas et des Chimús, dans le Sud, celles de Nazca (v.) et de Tiahuanaco. Le Pérou fut ensuite le centre de l'empire des Incas (v.). Cet empire devait être renversé en 1532/33 par une petite armée d'aventuriers espagnols commandés par Pizarre (v.). C'est depuis le Pérou que fut organisée la conquête des territoires formant aujourd'hui l'Équateur, la Colombie et le Chili. La vice-royauté du Pérou, créée en 1543 et qui eut pour capitale Lima (fondée en 1535), comprit d'abord toute l'Amérique du Sud espagnole, avec les audiencias de Lima, Panamá, Quito, Chuquisaca et Santiago ; elle fut par la suite considérablement diminuée par la création des vice-royautés de Nouvelle-Grenade (1739), du Río de la Plata (1776), et de la capitainerie générale du Chili (1742). Le système de colonisation espagnole, organisé par les vice-rois Andrès Hurtado de Mendoza (1556/61) et Francisco de Toledo (1569/81), fixait le tribut imposé aux Indiens et soumettait un sur sept de ces derniers au régime de la mita, travail forcé - généralement dans les mines. Cette dernière disposition donna lieu à des abus énormes : du fait des conditions de travail déplorables, la population du Pérou ne cessa de décroître jusqu'à la fin du XVIIe s., tandis que l'exploitation minière (gisement de Potosí surtout) faisait affluer vers la métropole d'immenses quantités d'argent. Mais la fuite des Indiens vers les villes, où la mita n'existait pas, et les procédés archaïques d'exploitation provoquèrent, au XVIIIe s., une grave crise économique. En 1778, le gouvernement espagnol dut accorder la liberté du commerce. Les Indiens tentèrent de secouer la servitude sous la conduite d'un descendant présumé des souverains incas, Tupac Amaru ; cette révolte, qui s'accompagna de nombreux massacres, fut réduite (1780/83), et le Pérou, qui était depuis le XVIe s. le centre de la domination espagnole en Amérique du Sud, fut la dernière colonie à entrer dans le mouvement d'indépendance. San Martín (v.) proclama l'indépendance à Lima (28 juill. 1821), mais il se retira en 1822 devant Bolívar (v.) et les troupes du vice-roi espagnol se virent infliger par Sucre une défaite décisive à Ayacucho (9 déc. 1824). En 1825, une scission sépara le Haut-Pérou fidèle à Bolívar, et qui prit le nom de Bolivie, et le Bas-Pérou, qui conserva l'ancien nom. Pendant tout le XIXe s., la société péruvienne resta dominée par une oligarchie de puissants propriétaires terriens ; cependant, la dictature de Ramón Castilla (1845/51, 1855/62) imposa l'abolition de l'esclavage des Noirs, qui avaient été amenés au Pérou depuis le XVIe s., et supprima le tribut des Indiens. À partir de cette époque, l'exploitation du guano donna un nouvel essor à la vie économique, mais le Pérou resta en proie à la succession des coups d'État et des dictatures. La guerre du Pacifique (1879/83), qui opposa le Pérou et la Bolivie au Chili, se termina par une victoire chilienne : au traité d'Ancón (20 oct. 1883), le Pérou dut abandonner les provinces de Tacna et d'Arica, riches en nitrates : cette cession donna lieu entre le Pérou et le Chili à de longs différends qui ne furent résolus qu'en 1929 par la rétrocession au Pérou de la province de Tacna.  La reconstruction du pays fut lente et se fit avec l'apport de capitaux étrangers (Peruvian Corporation). La dictature d'Augusto Leguia (1908/12, 1919/30) fut marquée par d'importants progrès économiques réalisés grâce à des emprunts contractés aux États-Unis, par un développement de la législation sociale et de l'instruction publique, mais aussi par une grave corruption. En 1924, Haya de la Torre fonda en exil l'APRA (Alianza Popular Revolucionaria Americana), mouvement progressiste qui trouva rapidement une puissante implantation chez les étudiants et chez les Indiens. Le problème majeur du Pérou contemporain est en effet la condition misérable de la plupart des Indiens qui représentent près de la moitié de la population, mais qui sont restés très longtemps en marge de la nation. La Constitution de 1933, plusieurs fois amendée depuis lors, réservait le droit de suffrage aux citoyens alphabétisés, qui ne formaient encore, dans les années 1960, qu'un tiers environ de la population adulte. L'APRA, qui avait fait des progrès importants, fut mise hors la loi en 1933 par Oscar Benavides, président jusqu'en 1939 (avec des pouvoirs dictatoriaux à partir de 1936). De nouveau autorisée en 1945, l'APRA soutint le président José Luis Bustamente (1945/48), mais celui-ci, incapable de maintenir l'équilibre entre les conservateurs et les apristes, fut renversé (oct. 1948) par le coup d'État militaire du général Odria, qui établit une dictature de droite (1948/56), interdit l'APRA et le parti communiste. Après le retour des civils en 1956, l'APRA redevint légale, mais son évolution conservatrice l'éloignait des aspirations des plus défavorisés, des Indiens notamment. Les guérillas paysannes renforcèrent le rôle et le pouvoir des militaires. En oct. 1968, Fernando Belaunde Terry, modéré, président depuis 1963, fut renversé par le général Velasco Alvarado. Les États-Unis interrompirent leur aide au Pérou dès que le nouvel homme fort, considéré comme progressiste, se fut opposé à leurs intérêts économiques. Velasco Alvarado, qui prétendait rejeter aussi bien le capitalisme que le communisme, se rapprocha du Chili d'Allende, de Cuba, de la Chine et de l'URSS, nationalisa les banques, tenta une réforme agraire et un gros effort d'industrialisation. L'isolement économique croissant accrut les tensions sociales, l'armée répondant aux revendications par la force. Les émeutes populaires de 1975 provoquèrent la chute d'Alvarado et l'état d'urgence fut proclamé en 1976. Les civils ne revinrent au pouvoir qu'après la grève générale de 1979. L'ancien président de centre droit Belaunde Terry, de nouveau mandaté, échoua à redresser l'économie et à vaincre la guérilla du Sentier lumineux. Il prépara le retour au pouvoir de l'APRA, qui avait su se donner une nouvelle image avec son jeune dirigeant Alan García, élu président de la République en 1985, à l'âge de trente-six ans. Celui-ci allait décevoir les espoirs que les Péruviens avaient mis en lui. Diverses mesures hasardeuses (notamment la limitation brutale du remboursement de la dette extérieure, en 1985, qui provoqua la suspension des prêts du FMI, et la tentative de nationalisation du secteur bancaire, en 1987) lui firent perdre tout crédit, à droite comme à gauche. En 1989, le pays connaissait la crise économique la plus grave de son histoire marquée par une hyperinflation, une chute du PNB et du pouvoir d'achat, tandis que se développait le trafic de drogue dans un pays qui assurait 60 % de la production mondiale de feuilles de coca. La guérilla du Sentier lumineux, contrôlait un quart du territoire (au prix de 14 000 morts en dix ans).  Déçus par les partis politiques, les Péruviens élurent à la présidence, en 1990, un indépendant, Alberto Fujimori. Le nouveau gouvernement réussit dès 1991 à juguler l'hyperinflation, grâce à l'application d'un programme d'un libéralisme économique brutal qui engendra de nombreuses grèves et renforça en milieu urbain le Sentier lumineux. Le Parlement refusant d'augmenter les pouvoirs de l'exécutif, Fujimori, soutenu par l'armée, proclama le 5 avr. 1992 la dissolution du Parlement, la suspension de la Constitution et la reprise en main du pouvoir judiciaire. S'octroyant les pleins pouvoirs, Fujimori chargea l'armée et les services secrets commandés par Vladimiro Montesinos d'éradiquer les mouvements de guérilla (le Sentier lumineux et le mouvement révolutionnaire Tupac Amaru). La situation des droits de l'homme se détériora fortement mais l'arrestation, en sept. 1992, du chef du Sentier lumineux, Abimaël Guzman, renforça la popularité du chef de l'État qui réussit à faire adopter de justesse, par référendum, en déc. 1993, une nouvelle Constitution lui permettant de briguer un nouveau mandat en 1995. En janv. et févr. 1995, un bref conflit frontalier opposa le Pérou à l'Équateur. S'il fallut attendre 1998 pour que cette querelle vieille de 56 ans prît fin, Fujimori fut accusé de l'avoir réactivée dans une optique nationaliste, à l'approche de l'élection présidentielle d'avr., qu'il remporta dès le premier tour. Malgré la « victoire » du président lors de la prise d'otages à l'ambassade du Japon, par le Tupac Amaru, en 1997, la politique de Fujimori continua d'être fortement contestée. Sa réussite économique fut aussi handicapée par une série de catastrophes naturelles, un terrible séisme au sud du pays (nov. 1996), des inondations dramatiques (févr. 1997) et les ravages climatiques d'El Niño (1998). En 1999, après avoir procédé à un remaniement du gouvernement qui fit accéder Joy Way Rojas au poste de Premier ministre, il annonça sa décision de briguer un mandat supplémentaire. L'élection présidentielle de mai 2000, qui opposait au président Fujimori un candidat d'origine indienne, Alejandro Toledo (centre gauche), se déroula dans de telles conditions que ce dernier refusa de participer à un second tour. A. Fujimori fut donc réélu à la tête de l'État faute d'un autre candidat et investi en juill. 2000 dans un climat de violence et de répression. Mais, déstabilisé par l'opposition d'une partie de l'armée et par les révélations de V. Montesinos sur l'étendue de la corruption et de la fraude électorale, Fujimori fut destitué en nov. 2000. Quechua formé aux États-Unis, Alejandro Toledo, élu avec 52 % des voix, a été le premier président d'origine indienne dans un pays qui ne compte pourtant que 15 % de Blancs. En poursuivant la politique libérale de son prédécesseur et l'assainissement de l'économie, il a obtenu une réelle croissance économique et le Pérou a enregistré en 2002 son premier excédent commercial depuis 1990. Sa lutte pour l'éradication de la culture du coca lui a assuré la bienveillance des États-Unis mais aussi l'hostilité souvent violente des paysans producteurs. La situation sociale très préoccupante (la moitié des Péruviens vivait en dessous du seuil de pauvreté) et la résurgence en 2003 des activités du Sentier lumineux ont par deux fois abouti à la proclamation de l'état d'urgence (juill. 2002, mai 2003). Toledo, qui avait proposé un « Accord national », sorte d'union sacrée pour la démocratie, a nommé en juill. 2003 un nouveau Premier ministre, Beatriz Merino.

« Article encyclopédique Le Pérou, centre de l’Empire inca aux xve et xvie siècles, obtint son indépendance en 1821.

Tout au long du xixe siècle, une série de caudillos militaires président au destin du pays.

Le boom du guano, principale exportation du Pérou avec la laine et le nitrate, permet à une forte oligarchie de propriétaires terriens exploitant une main-d’ œuvre semi-servile de diversifier ses investissements, entraînant un début de modernisation du pays.

Cet essor économique est interrompu par la défaite du Pérou dans la guerre du Pacifique contre le Chili (1879-1883).

De 1895 à 1919, période connue comme la « République aristocratique » et marquée par une très forte croissance des exportations, se succèdent une série de gouvernements constitutionnels jusqu’à la dictature civile d’Augusto Leguía (1919-1930), dont la chute ouvre une période d’instabilité politique. En cette première moitié du siècle, l’économie péruvienne est essentiellement fondée sur les exportations agricoles, le caoutchouc et la laine.

Les capitaux américains, succédant aux britanniques, s’investissent surtout dans le pétrole et les mines, qui deviendront ultérieurement la principale source d’exportation. L’histoire du Pérou au xxe siècle est marquée par le mouvement cyclique des prix des matières premières, dont la chute a souvent engendré de graves conflits sociaux et politiques, des coups d’État, et alimenté une corruption récurrente. À compter des années 1930, les gouvernements militaires et civils alternent au pouvoir en nombre presque égal. La crise de 1929 et les fortes inégalités sociales et régionales accentuent la polarisation politique entre, d’une part, les forces de l’oligarchie et de l’armée, liées aux intérêts latifundistes et capitalistes, et, d’autre part, les nouvelles forces de tendance socialisante, en particulier l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA) de Victor Raúl Haya de la Torre, qui se bat jusque dans les années 1940 pour une économie fortement planifiée et collectivisée sous l’égide d’un État fort et anti-impérialiste, avant d’évoluer vers des positions plus modérées. Après les velléités réformatrices du centriste Fernando Belaunde Terry (1963-1968), le coup d’État du général Juan Velasco Alvarado (1968-1975) rompt le pacte avec l’oligarchie en étatisant ou collectivisant une grande partie de l’économie et en impulsant la réforme agraire la plus radicale d’Amérique latine. Le retour à la démocratie en 1980 avec l’élection de F.

Belaunde, puis celle de l’apriste Alan Garcia (1985-1990) - dont le mandat s’achève sur une débâcle économique et des accusations de corruption - voit les actions terroristes de deux groupes armés, le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), guévariste, et surtout le Sentier lumineux, maoïste, mettre gravement en danger l’économie et le système politique péruviens.

En 1990, un inconnu, Alberto Fujimori (1938-), triomphe aux élections.

Malgré ses victoires contre le terrorisme et ses succès dans la lutte contre l’hyperinflation, sa politique d’ajustement néo-libéral aux effets fortement récessifs élargit le fossé qui sépare les riches de la majorité pauvre.

En s’accrochant au pouvoir avec l’aide de l’armée et sur la base de violations de la Constitution, de fraude électorale et de persécution de ses rivaux politiques, il finit par recréer un fort climat. »

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