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LE PARAGUAY AU XXe SIÈCLE

Publié le 20/09/2020

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État de l'Amérique du Sud dépourvu d'accès à la mer, borné au N.-O. et au N. par la Bolivie, à l'E. par le Brésil, au S. par l'Argentine ; capitale Asunción. Découverte par Juan Diaz de Solis en 1515, cette région fut explorée par Diego García (1525) et par Sébastien Cabot (1527/28) pour le compte de l'Espagne. En 1535, Pedro de Mendoza fonda la ville d'Asunción, et le Paraguay fut rattaché à la vice-royauté du Pérou. C'est surtout comme pays de transit par la voie fluviale entre la Plata et le Pérou qu'il présentait une importance pour les conquérants espagnols. Les indigènes Guaranis, d'abord groupés sous des chefs espagnols dans des encomiendas, montrèrent une hostilité croissante à la colonisation, et, vers la fin du XVIe s., le pays était pratiquement abandonné en raison de l'insécurité, lorsque arrivèrent les premiers missionnaires jésuites (1585). • Les « réductions » du Paraguay • Le Paraguay indépendant Les « réductions » du Paraguay Le Paraguay devint alors le théâtre d'une des plus belles réalisations de l'histoire des missions catholiques : l'expérience des réductions (1610/1767), le terme signifiant que les indigènes y sont « ramenés » à la vraie foi. Ayant reçu de Philippe III l'administration du pays (1604), les jésuites organisèrent la défense des Indiens contre les marchands d'esclaves portugais venus du Brésil et établirent une véritable république chrétienne dont l'unité de base était la réduction, village fortifié, dans laquelle l'administration appartenait à un conseil élu, composé uniquement d'Indiens. L'organisation économique, inspirée à la fois des mœurs antérieures des Guaranis et de l'idéal évangélique, était fondée sur une organisation sociale communautaire. Les missionnaires firent du guarani une langue écrite ; ils créèrent même plusieurs imprimeries, préservant ainsi une culture indigène qui s'est maintenue au Paraguay jusqu'à nos jours. Toutefois, cette république chrétienne restait empreinte de paternalisme ; elle laissait aux jésuites la direction suprême de la communauté et excluait les indigènes du sacerdoce (en un siècle et demi de mission, pas un seul Guarani ne fut ordonné prêtre). Armés par les missionnaires, les Guaranis avaient repoussé victorieusement une attaque de Portugais venus de São Paulo (1641), mais, dès 1750, alors que la Compagnie de Jésus se voyait déjà menacée en Europe, l'œuvre des jésuites au Paraguay se trouva vouée à la destruction par la conjonction des impérialismes espagnol et portugais. L'Espagne ayant cédé au Portugal sept réductions du bassin supérieur de l'Uruguay, les Guaranis défendirent leur liberté par les armes, et il fallut une guerre de six ans pour venir à bout de leur résistance (1750/56). En 1767, l'expulsion des jésuites entraîna la ruine des autres réductions, dont beaucoup d'habitants furent exterminés ou réduits en esclavage. Rattaché en 1776 à la vice-royauté du Río de la Plata, le Paraguay conquit son indépendance en 1811 par une révolte sans effusion de sang. Le Paraguay indépendant Le nouvel État fit de rapides progrès économiques sous ses deux premiers dictateurs, José Gaspar Rodriguez Francia (1816/40) et Carlos Antonio López (1844/62). Mais le fils et successeur de ce dernier, Francisco Solano López (1862/70), lança son pays dans une guerre désastreuse contre l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil (1865/70). Vaincu par la coalition, le Paraguay fut ravagé : les deux tiers de la population disparurent, et, sur 300 000 individus restants, on comptait un homme pour vingt-huit femmes ! Le redressement fut encore ralenti par une extrême instabilité politique due à l'affrontement des deux partis, colorados et azules, et à de nombreux coups d'État militaires.  La découverte de gisements pétrolifères dans la région du Chaco (au N. du Paraguay) provoqua entre la Bolivie et le Paraguay la guerre du Chaco (1932/35), au cours de laquelle les armées paraguayennes conquirent la quasi-totalité des territoires contestés. Le traité du 21 juill. 1938 reconnut au Paraguay la plus grande partie du Chaco. Soutenu par une junte militaire et par des éléments nationalistes de gauche, les « févriéristes », le colonel Rafael Franco s'empara du pouvoir (17 févr. 1936) ; il inaugura une politique de réformes sociales, mais fut renversé dès août 1937. Le renforcement des pouvoirs présidentiels par la Constitution de 1940 ne préserva pas le Paraguay d'une nouvelle période d'instabilité (cinq présidents successifs dans les seules années 1948/49). Cette situation prit fin en mai 1954, avec un coup d'État qui porta au pouvoir le général Stroessner, chef de l'armée. Son gouvernement dictatorial et corrompu fut confirmé pour la septième fois en févr. 1988, au terme d'une nouvelle parodie électorale. Un an plus tard, le général Andres Rodriguez l'écartait du pouvoir et se faisait élire en mai 1989, à sa succession, dans des conditions tout aussi frauduleuses. Alors que 75 % de la population vivait encore de l'agriculture, produisant du coton et du soja pour l'exportation, 80 % des terres appartenaient à 1 % des propriétaires. L'exode des habitants pendant la période Stroessner avait été massif ; depuis 1988, le Paraguay n'honorait plus sa dette internationale et les arriérés s'accumulaient. A. Rodriguez, dès son entrée en fonctions et bien qu'il eût été un proche collaborateur de Stroessner, rétablit les libertés fondamentales. Grâce à sa popularité et au soutien du tout-puissant parti Colorado, il poursuivit une politique d'ouverture économique, rompant avec l'interventionnisme pour se concilier les milieux d'affaires : libération des taux de change et garantie pour les investissements étrangers. Une nouvelle Constitution, adoptée en août 1992, permit l'arrestation de militaires corrompus et interdit de réélire le président sortant. Juan Carlos Wasmosy, dauphin de Rodriguez, également soutenu par les forces armées, fut élu président en mai 1993. La libéralisation de l'économie en prévoyant notamment des privatisations suscita, le 2 mai 1994, une importante grève générale. Les tentatives de coups d'État militaires (avril 1996, mai 2000), les assassinats politiques et la corruption n'encouragent pas la reprise économique ni les investissements dans un pays devenu, avec la Bolivie, le plus pauvre de l'Amérique du Sud. Cependant, l'élection (août 2000) qui a porté à la vice-présidence, pour la première fois depuis quarante ans, un membre de l'opposition libérale, Julio Cesar Franco, puis l'arrivée à la présidence, le 15 août 2003, de Nicanor Duarte, qui a commencé à épurer la police, l'armée et la Cour suprême de justice de ses membres les plus corrompus, ont provoqué un grand espoir, même si les élections générales du 27 avr. 2003 avaient encore une fois été remportées par le parti Colorado, au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle.

« Article encyclopédique Sans accès à la mer, le Paraguay (indépendant depuis 1811) a longtemps souffert de son isolement continental et de ses relations avec ses voisins.

Argentine, Brésil et Uruguay, par ambition économique et territoriale, lui mènent de 1864 à 1870 une guerre impitoyable : 65 % de sa population est décimée, dont 85 % des hommes.

Le pays ne doit alors sa survie qu’aux rivalités brésilo-argentines. Malgré l’adoption en 1870 d’une Constitution progressiste, plusieurs coups d’État se succèdent.

Le Parti national républicain, dit « colorado », fondé en 1887, domine le pays jusqu’à ce qu’éclate, en 1904, une guerre civile débouchant sur un régime libéral.

Les années 1920, marquées par les réformes économiques d’Eligio Ayala, forment une courte - et la seule - période de stabilité et de démocratie du xxe siècle.

En 1932, la convoitise de compagnies étrangères pour l’exploitation du pétrole de la région du Chaco entraîne une guerre avec la Bolivie.

L’armistice de 1935 (le Paraguay gagne 120 000 km2 du Chaco) donne à l’armée la légitimité qui lui manquait.

En 1936, des militaires, soutenus par des pro-nazis et des sociaux-démocrates, s’emparent du pouvoir.

Mais leurs dissensions idéologiques et leurs ambitions personnelles entretiennent une forte instabilité.

En 1947, un soulèvement populaire, unissant les libéraux, les communistes et des officiers progressistes, est vite vaincu par les troupes conservatrices et les milices du Parti colorado qui reçoivent l’appui de l’Argentin Juan Domingo Perón.

Il s’ensuit une épuration de l’armée, de la police et de l’administration.

Pour y être recruté, il est nécessaire d’adhérer à un Parti colorado de plus en plus prébendier et conservateur. La dictature d'Alfredo Str œssner. Mais c’est l’armée qui garde la maîtrise du jeu politique et la renforce encore avec le régime de droite quasi totalitaire qu’impose en 1954 le général Alfredo Str œssner.

De tous les dictateurs latino-américains et d’Europe du xxe siècle, il est celui qui restera le plus longtemps au pouvoir.

A.

Str œssner s’empare du Parti colorado, neutralise les organisations ouvrières.

En 1962, il mate une éphémère guérilla et des mouvements paysans.

Des terres domaniales sont redistribuées, mais à ses seuls partisans.

La corruption et la répression se généralisent.

Avec les concessions minières accordées aux compagnies américaines et la construction du grand barrage d’Itaipú qui ne profite guère à l’industrialisation, la dépendance économique du pays s’accroît.

Le Paraguay devient une plaque tournante du trafic de drogue.

Si l’Église catholique condamne la dictature dès 1969, la société civile ne s’émancipe du Parti colorado que dans les années 1980.

Un soulèvement militaire et populaire évince, sans violence, A.

Str œssner en 1989 (il se réfugie au Brésil).

Un civil modéré est élu président en 1993, Juan Carlos Wasmosy (1939-).

Mais une tentative de coup d’État en 1996 et le nombre des assassinats politiques témoignent, malgré la manne financière qu’apporte la participation du pays au Mercosur (Marché commun du sud de l’Amérique), des difficultés de cette jeune démocratie à se consolider. Stéphane MONCLAIRE. »

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