Le mouvement surréaliste
Publié le 09/12/2021
                             
                        
Extrait du document
En 1916 naquit à Zurich, dans le tumulte de la guerre mondiale, le mouvement Dada, qui se donna pour programme une subversion totale des valeurs morales, sociales, esthétiques, reconnues par le monde moderne. Quatre ans plus tard, Tristan Tzara l'implanta à Paris, avec le concours d'André Breton, de Paul Éluard, de Louis Aragon, de Philippe Soupault, de Francis Picabia. Les dadaïstes se signalent, dans les années 192o-1923, par une activité tapageuse et par des déclarations d'un nihilisme absolu : « Plus de peintres, plus de littérateurs, plus de musiciens, plus de sculpteurs, plus de religions, plus de républicains, plus de royalistes, plus d'impérialistes, plus d'anarchistes, plus de socialistes, plus de bolcheviques, plus de politiques, plus de prolétaires, plus de démocrates, plus de bourgeois, plus d'aristocrates, plus d'armées, plus de polices, plus de patries, enfin assez de toutes ces imbécillités, plus rien, plus rien, rien, RIEN, RIEN, RIEN. »
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                                                                                                                            LA RÉVOLTE DADA
En 1916 naquit à Zurich, dans le tumulte de la guerre mondiale, le mouvement Dada, qui se donna pour programme unesubversion totale des valeurs morales, sociales, esthétiques, reconnues par le monde moderne.
                                                            
                                                                                
                                                                     Quatre ans plus tard,Tristan Tzara l'implanta à Paris, avec le concours d'André Breton, de Paul Éluard, de Louis Aragon, de Philippe Soupault, deFrancis Picabia.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les dadaïstes  se signalent,  dans les années  192o-1923,  par une  activité  tapageuse  et par  desdéclarations d'un nihilisme absolu : « Plus de peintres, plus de littérateurs, plus de musiciens, plus de sculpteurs, plus dereligions,  plus de républicains, plus de  royalistes, plus d'impérialistes,  plus d'anarchistes,  plus de socialistes, plus debolcheviques,  plus de politiques,  plus de prolétaires, plus de démocrates, plus de bourgeois, plus d'aristocrates, plusd'armées, plus de polices, plus de patries, enfin assez de toutes ces imbécillités, plus rien, plus rien, rien, RIEN, RIEN, RIEN.»
L'AMBITION SURRÉALISTE
Sur les ruines  de Dada, voué à disparaître  par l'intransigeance radicale de sa négation,  s'édifia sous l'impulsion des mêmeshommes le mouvement surréaliste, aussi violent dans sa lutte, mais animé d'intentions constructives.
Les surréalistes, survivants désabusés d'une jeunesse sacrifiée, n'attendent aucun secours de la religion ni de la société : « 	Le	salut, pour nous, n'est nulle part.
                                                            
                                                                                
                                                                    » Leur protestation traduit une « révolte supérieure » de la conscience individuelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussirefusent-ils toutes les règles qu'on voudrait leur imposer au nom d'un idéal d'ordre ou de beauté.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Parmi les poètes, Valéry	et Claudel, leurs aînés de trente ans, leur paraissent avoir bâti leur oeuvre sur un système de préjugés et d'erreurs.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Claudel leur	inspire une aversion particulière, à cause de son conformisme bourgeois : « On ne peut être à la fois ambassadeur deFrance et poète.
                                                            
                                                                                
                                                                     » Mais Valéry  est encore plus loin d'eux, s'il est possible : nourri  d'hellénisme, il résume  en lui lesraffinements d'une culture qu'ils rejettent en bloc.
Ces aventuriers  de l'esprit,  anarchistes  par tempérament  comme par doctrine,  ne forment  pas une  école 	à la façon  des	parnassiens ou  des symbolistes.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le souci de créer une oeuvre littéraire ou artistique est secondaire  à leurs yeux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ilsdéfinissent avant tout une attitude devant l'existence et se donnent pour objet « une nouvelle déclaration des droits del'Homme ».
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'activité poétique est un moyen, parmi d'autres, de reconquérir une liberté perdue; 	elle doit donner occasion à	l'homme de cheminer  dans les régions  obscures  de la conscience  et de prendre  ainsi possession  de lui-même  : «L'exploration de la vie inconsciente fournit les seules bases d'appréciation valable des mobiles qui font agir l'être humain.
                                                            
                                                                                
                                                                    »(André Breton.) Cette aventure eut son héros en Lautréamont, que les surréalistes découvrent et proclament leur uniquemaître; mais ils saluent aussi le Rimbaud des 	Illuminations, 	celui qui s'est habitué à « trouver sacré le désordre de son	esprit »; ils reconnaissent leur dette envers Guillaume Apollinaire.	
LE CHAMP POÉTIQUE DU SURRÉALISME	
Les surréalistes ont voulu renouveler la matière de toute poésie grâce à une exploration méthodique du mystère intérieur.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Pour	mener à bien cette entreprise, ils ont ouvert un « bureau de recherches », une Centrale où tous les membres du groupecollaboraient dans  l'enthousiasme.
                                                            
                                                                                
                                                                    Selon l'exemple  donné par  Freud, ils notaient  les associations spontanées  qui seforment dans les songes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils s'intéressaient à tous les états de la conscience antérieurs ou extérieurs à la pensée logique: mythes des primitifs, illusions des fous, hallucinations des névrosés.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils étudiaient avec passion les phénomènes que lespsychiatres appellent hypnose, dédoublement de la personnalité, hystérie.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'une façon générale, ils dénonçaient l'inanitéde l'opposition traditionnelle entre la vérité et l'erreur, le rêve et la réalité, la raison et la folie.	
LA MÉTHODE DU SURRÉALISME	
Dans  leur poésie,  les surréalistes écartent  toute tentation d'exprimer des idées, car «  un poème doit  être une débâcle del'intellect »; et même toute  intention de faire oeuvre littéraire : «  La poésie est le contraire de  la littérature.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Ils veulent	maintenir leur esprit dans cet état de disponibilité absolue qui lui permettra d'accueillir indistinctement les associationslibrement formées.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ils se proposent seulement de transcrire, dans un désordre révélateur, sans se soucier de leur inconvenance	ou de leur absurdité, toutes les propositions qui se pressent dans leur conscience libérée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Tel est le sens de la définition que	donne André Breton  de l'activité surréaliste :  « Automatisme psychique pur par lequel  on se propose d'exprimer,  soitverbalement, soit par  écrit, soit de toute autre  manière, le fonctionnement réel de la pensée.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dictée de la pensée enl'absence de tout contrôle exercé par la Raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.
                                                            
                                                                                
                                                                    » Ainsi se dégagemécaniquement une réalité supérieure, une « surréalité », qui se substitue aux fragiles constructions de l'entendement etfournit la matière d'une connaissance véritable.	
LE LANGAGE SURRÉALISTE	
Naturellement, cette théorie de la création poétique implique la suppression des contraintes dont les doctrinaires des diversesécoles, y compris les symbolistes, avaient plus ou moins reconnu la nécessité.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le recours à des formes fixes de strophes, la	recherche d'effets rythmiques  ou harmoniques, l'usage de la rime et jusqu'aux règles ordinaires  du langage sont desartifices qui compromettent la pureté originelle de l'élan créateur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussi l'un des procédés les plus familiers aux poètessurréalistes est-il l'écriture automatique, c'est-à-dire l'enregistrement incontrôlé des mots qui affleurent à la conscience etcorrespondent à des états obscurément vécus.
                                                            
                                                                                
                                                                    La fidélité de la notation garantit l'authenticité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les surréalistes s'efforcentde montrer la vertu  suggestive des textes  ainsi obtenus par une juxtaposition de termes qui  donne l'apparence d'unassemblage fortuit et qui est cependant l'image d'une nécessité vivante : « Dans le surréalisme, tout est rigueur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Rigueurinévitable.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le sens se forme en dehors de vous.
                                                            
                                                                                
                                                                    » (Aragon)..
                                                                                                                    »
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