LE MALI AU XXe SIÈCLE

« LE MALI AU XXe SIÈCLE Le Mali emprunte son nom au prestigieux empire mandingue (xiie-xive siècles) illustré par les figures de son fondateur Soundiata et du célèbre souverain Kankan Mussa, seul héritage pour ce pays issu du découpage colonial.

La conquête française opposa les colonels Galliéni (1849-1916) et Archinard (1850-1932) au sultan toucouleur Ahmadou (1831-1898), à l’almami (« imam ») Samory Touré (1830 ?-1900) et aux Touaregs.

Les étapes importantes en furent la prise de Bamako (1883), de Ségou (1889) et de Tombouctou (1893), tandis qu’au nord, la convention de Niamey établit la frontière avec l’Algérie en 1909.

Successivement dénommée Haut-Sénégal, Haut-Sénégal-Niger, Soudan français, la colonie connut de nombreux remaniements territoriaux jusqu’en 1944 et fut placée sous l’autorité du gouverneur général de l’Afrique occidentale française (AOF). Les résistances anticoloniales s’expriment dès la révolte touarègue de 1916, menée par Fihrun ag El Insar (1890 ?-1916), mais ne s’organisent politiquement qu’après la Seconde Guerre mondiale.

Le Soudan envoie en 1945 un représentant, Fily Dabo Sissoko, à l’Assemblée constituante française, et la vie politique se cristallise en 1946 autour du Parti soudanais progressiste (PSP) - ayant les faveurs de l’administration française - et des indépendantistes rassemblés dans l’Union soudanaise (US), branche du Rassemblement démocratique africain (RDA), né au congrès de Bamako en octobre.

L’US-RDA prend l’ascendant et forme en 1957 le premier Conseil de gouvernement du Soudan. Après l’épisode avorté de la Fédération du Mali, constituée avec le Sénégal et qui éclate en août 1960, le Soudan proclame seul son indépendance, le 22 septembre, en gardant le nom de « Mali ».

Modibo Keita, qui en devient le premier président, engage le pays dans l’option socialiste, sort de la Zone franc et participe à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963.

Mais les problèmes intérieurs (rébellion touarègue en 1963-1964, difficultés économiques du franc malien, bureaucratisation excessive) aboutissent au coup d’État de novembre 1968, au cours duquel M.

Keita est renversé par le colonel Moussa Traoré (1936-). Ce dernier prend la tête d’un régime militaire, appuyé par le parti unique UDPM (Union du peuple malien).

Il ne parvient pas à relever l’économie, affaiblie par deux guerres avec la Haute-Volta/Burkina Faso (1974, 1985) et l’éclatement d’une nouvelle rébellion touarègue en juin 1990.

Fortement contesté par la montée d’une opposition démocratique, il est à son tour renversé en mars 1991 par un militaire, Amadou Toumani Touré (1949-), qui rend le pouvoir aux civils dès l’année suivante.

Alpha Oumar Konaré (1946-), fondateur de l’ADEMA (Association pour la démocratie au Mali) devient en avril 1992 le premier président démocratiquement élu du Mali.

Le nouveau pouvoir réussit à ramener le calme au Nord (Pacte national en 1992, Flamme de la paix en 1996), à engager une vaste décentralisation et à redresser progressivement la situation économique.. »