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Le malade imaginaire,Acte II,scène5

Publié le 03/04/2022

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« Le malade imaginaire, Acte II, scène 5 Dans l’acte I du Malade imaginaire, Argan a annoncé à sa fille, Angélique, sa volonté de la marier à Thomas Diafoirus, pour se procurer ainsi un gendre médecin.

Malgré la résistance de celle-ci et l’appui que lui apporte la servante Toinette, la visite de présentation du jeune homme, accompagné de son père, a lieu dans la scène 5 de l’acte II, en présence de Cléante, celui qu’Angélique souhaite épouser par amour, déguisé en maître de musique.

Après un échange de salutations, qui révèlent toute la gaucherie de Thomas Diafoirus, l’amabilité d’Argan amène le père à se lancer dans un vibrant éloge de son fils.

Comment le portrait mis en œuvre par Molière lui permet-il de développer sa satire des médecins et, plus généralement, de la médecine ? Un éloge paradoxal (lignes 1 à 25 : de "Monsieur, ce n'est pas..." à "...

de même farine.") La longueur de la tirade de Monsieur Diafoirus traduit tout l’enthousiasme d’un père, médecin, qui a la joie de voir son fils suivre le même chemin.

Elle se construit en trois étapes : après une introduction, il évoque la jeunesse de son fils avant d’en arriver à sa formation médicale. Pour introduire Le rythme ternaire qui ouvre la tirade est habile puisque, après une protestation d’objectivité (« ce n’est pas parce que je suis son père »), forme de précaution oratoire pour répondre par avance à une objection, il pose clairement son opinion, « j’ai sujet d’être content de lui », qu’il justifie en invoquant un consensus général : « tous ceux qui le voient en parlent comme d’un garçon qui n’a point de méchanceté ».

Mais cette formulation est déjà intéressante, car, au lieu de lui attribuer une qualité, il souligne l’absence d’un défaut, ce qui semble évident à dire quand il s’agit d’un futur époux.

De plus, ce que ce père présente comme une qualité, est aussi une preuve de sa propre sottise, car dire « il n’est pas méchant » est, très souvent, une façon polie – notamment face à un père – de dire que quelqu’un est borné… La suite surprend encore davantage, par le redoublement négatif, « Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit qu’on remarque dans quelques-uns », qui introduit davantage une critique qu’un éloge.

Nous parlons donc ici d’un éloge paradoxal, car ce père, certes lucide, mais excessivement indulgent, transforme les défauts en qualité, d’où l’emploi du connecteur d’opposition : « mais c'est par là que j’ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise pour l’exercice de notre art.

» La lenteur d’esprit devient ainsi une forme de prudence, aidant à mieux juger.

Mais il révèle aussi son désir de voir son fils suivre ses traces et devenir médecin, profession qualifiée d’« art », de façon méliorative.

En allant plus loin, nous voyons déjà là la satire de Molière,. »

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