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Le Malade imaginaire (I, 1) : Molière. L’exposition (l. 1-22)

Publié le 20/05/2023

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« Le Malade imaginaire (I, 1) : Molière.

L’exposition (l.

1-22) (Amorce) Le XVIIe siècle est surnommé le « Grand siècle » en raison de son rayonnement culturel et politique stimulé par Louis XIV, qui accorde une grande importance aux arts. (Présentation) C’est dans ce contexte que Molière écrit Le Malade imaginaire, qui devait être la pièce maîtresse du carnaval de 1673.

Cette comédie-ballet, représentée pour la 1ère fois en février 1673, marquera l’histoire en raison de la mort du dramaturge au cours de la 4 e représentation.

Après un prologue assorti de musique et de danse dans lequel Molière flatte le roi, le protagoniste Argan entame un monologue dans lequel il se livre à un examen de la facture dressée par son apothicaire, M.

Fleurant.

L’acte I scène 1 constitue la scène d’exposition de la pièce. (Projet de lecture) En quoi le monologue d’Argan brosse-t-il de ce personnage un portrait original ? (Annonces des mouvements)… l.

1 - 5 : une entrée rapide dans le thème de la médecine - Ouverture de la pièce sur une didascalie qui installe le décor : « chambre » d’Argan. - Quelques mots-clefs informent déjà sur le contenu de la scène : « seul », « compte » « apothicaire ».

Donc introduction des thèmes de la médecine, de l’argent et mise en avant de la solitude du personnage. - ambiguïté : scène = monologue mais annonce de « dialogues » donc interrogation possible sur le caractère du personnage. une ordonnance travaillée - l.

2 : entrée in medias res : Argan déjà installé au début de la pièce. - 1ère phrase du personnage = déclarative, assez brève, centrée sur une addition, ce qui montre que le protagoniste sait compter, ce qui, au XVIIe siècle, n’est pas courant.

Argan fait ses comptes. - Double anadiplose + polysyndète de « et » : «…font cinq, et cinq… » « …font dix, et dix… » qui entraîne une augmentation rapide de la facture due. - Rythme ternaire. - Répétition du début de la 1ère phrase, comme un écho : « trois et deux font cinq ». - Personnage assez riche pour se faire soigner mais contrôle ses dépenses. - Lecture de l’intitulé de la facture élaborée par son apothicaire, d’où le recours aux guillemets.

Laissent entendre 2 voix dans le monologue : le texte de la facture + les propos et commentaires d’Argan.

Cela justifie l’emploi du nom « dialogue » dans la didascalie initiale alors qu’il s’agit d’un monologue.

L’ordonnance semble très travaillée. - Connecteur d’addition « plus », qui rallonge la facture et introduit la liste des traitements pris par Argan. - Evocation chronologique des traitements, grâce aux indicateurs de temps : « vingt-quatrième ». - Rythme ternaire : 3 adjectifs « insinuatif, préparatif et rémollient » (l.

3) en écho avec 3 verbes : » amollir, humecter, et rafraîchir ».

D’emblée vocabulaire médical. - L’exagération dans les termes employés et la tournure périphrastique apportent un caractère comique à la scène : « rafraîchir les entrailles de Monsieur » (= l’envoyer aux toilettes). - Enchainement du dialogue par la reprise d’expression : « les entrailles de Monsieur ». - Politesse de l’apothicaire soulignée par l’emploi du nom « Monsieur » et par un commentaire d’Argan qui vante le style employé par l’apothicaire : « parties toujours fort civiles ». - Introduction du nom d’un autre personnage de la pièce : « Monsieur Fleurant » qui est à l’origine de la facture, et de sa fonction : « mon apothicaire ».

→ fonction informative de l’exposition. - Idée d’habitude, de répétition, exprimée par l’emploi de l’adverbe « toujours » qui montre qu’Argan a l’habitude des factures de l’apothicaire donc des traitements.

Inscription dans la durée de sa maladie. l.

5 - 8 : mais refus de payer le prix fort - Dialogue imaginaire d’Argan avec son apothicaire, avec utilisation de l’apostrophe « Monsieur Fleurant ». - Alternance des marques de la 1ère personne : « je, me », et de la 2e personne « votre, vous » qui confortent l’impression de dialogue. - Argan s’indigne du coût excessif des honoraires, ce qu’introduit le connecteur d’opposition « mais », dans un raisonnement concessif : « oui, mais… aussi ».

Révèle une forme d’avarice du personnage ? N.B.

: Les apothicaires étaient réputés pour surfacturer leurs prestations d’où l’expression « en langage d’apothicaire ». - L’expression ironique « je suis votre serviteur » révèle aussi ce refus de payer le prix fort.

Argan va alors se livrer à une réduction systématique des sommes réclamées.

Là encore, il est coutumier du fait, ce que suggère l’adverbe « déjà » et la référence au passé : « dans les autres parties » qui montre qu’Argan est un habitué de la médecine. - Gradation descendante exprimée par les chiffres : « trente sols, vingt sols, dix sols ».

Insistance sur le prix retenu par l’épiphore « dix sols » qui montre l’obstination d’Argan.

C’est lui qui semble avoir le dernier mot sur le règlement de la facture, donc cela lui confère une certaine autorité. l.

9 - 13 : l’accumulation des remèdes - Le connecteur « plus » crée un comique de répétition par le rallongement répété de la facture à régler et crée une énumération de remèdes dans cette scène. - Suite de la lecture des honoraires avec évocation d’un 2e remède : « un bon clystère »… mais qui est le même que le premier évoqué. - Même vocabulaire pharmaceutique.

C.L.

de la médecine et de la pharmacie / des traitements : « clystère, lavement, julep hépatique, médecine, potion ».

Le nombre de traitements et la reprise des mêmes remèdes laissent douter de leur efficacité et de la maladie d’Argan… N.B.

: à chaque fois.... »

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