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Le malade imaginaire est il une comédie testamentaire ?

Publié le 16/05/2024

Extrait du document

« En réalité c’est aussi une comédie testamentaire.

En effet la mort est la thématique première, donnant une dimension tragique même si elle est totalement dédramatisée.

Cette peur de la mort qui hante Argan est l’expression des multiples maladies qu’il s’invente.

Ce que Molière raille dans le personnage d’Argan que mourant il remplissait lui-même, un comédien malade jouant le faux malade.

C’est la crainte immodérée de la mort, comme s’il eût voulu fortifier son âme contre cette crainte pressante.

Il peint les travers ridicules, l’endurcissement de cœur, l’égoïsme tyrannique, l’asservissement pitoyable où tombe l’homme que possède l’amour excessif de la vie et que tourmente le soin craintif de sa santé.

Argan devient un despote domestique.

Il se laisse duper par Béline, qui le dorlote en le détestant ; il sacrifie le bonheur de ses enfants à la préoccupation qui le travaille sans cesse.

Il est exploité par des étrangers cupides qui s’enrichissent de ses terreurs ; il s’humilie lâchement devant les ordonnances de M.

Purgon et les clystères de M.

Fleurant.

Il y a surtout un moment où cette dominante inquiétude se trahit dans un mouvement presque tragique : c’est celui où, (3,11)voulant faire le mort pour sonder les dispositions de sa femme, il se ravise: « N’y a-t-il point quelque danger à contrefaire le mort ? » Il aboutit, enfin, à la plus risible extravagance, et obtempère la 2eme fois et va jouer le mort.

Ce qui lui permet de mettre la mort à distance et ainsi de surmonter sa phobie. Cette œuvre à caractère autobiographique de par le personnage de Béralde qui est le porte parole de l’auteur.

Beralde est le porte parole de Molière, parfait représentant de l’honnête homme.

Il est celui qui sait se conduire en toute circonstance, fuyant l’excès en tout genre. Avec (3,3) une critique très sérieuse de la médecine où c’est la nature qui l’emporte sur la connaissance humaine.

Béralde donne donc une leçon d’humilité, qui démontre qu’il est capable de raisonner et argumenter ce qui en fait la voix de la raison.

Cependant il rentre dans une dimension comique à la fin.

Béralde devient un metteur en scène, dramaturge en créant le dénouement (3,14) « et l’on.... »

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