LE MALADE IMAGINAIRE Acte II, scène 5
Publié le 31/12/2021
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«
LE MALADE IMAGINAIRE
Acte II, scène 5
Dans cette scène, Argan reçoit M.
Diafoirus et son fils Thomas pour la présentation de ce
dernier à Angélique et sa demande en mariage.
L’extrait, très efficace à la représentation, mêle
le comique de situation, de caractère et de parodie.
Mais il est plus sérieux qu’il n’y paraît car
Molière y fait la satire des mœurs de son temps et de certains de ses contemporains.
I.
Une rencontre théâtrale et comique.
a) Une scène animée propice à la représentation.
Ce qui est tout d’abord notable dans cet extrait ce sont les nombreux personnages, très
variés, qui vont animer la scène : des vieux et des jeunes, des maîtres et une servante.
Ces
protagonistes sont divisés en deux camps bien distincts ; de fait, d’un côté on trouve les deux
pères, à savoir Argan et M.
Diafoirus, ainsi que le jeune prétendant Thomas Diafoirus, de
l’autre, Angélique, fille d’Argan, et la servante Toinette.
Ainsi, tout est en place pour mettre
en valeur les oppositions naturelles sous-jacentes.
De plus, le comique de la scène repose également sur des gestes ; en effet, les didascalies
externes et internes indiquent les gestes autoritaires et directifs de M.
Diafoirus : « Il se
retourne vers son fils et lui dit » ou « Allons, Thomas, avancez » l.
1, ainsi que ceux d’Argan
l.
18 « Allons, saluez monsieur ».
Mais il est aussi possible de noter les hésitations de ce «
grand benêt » l.
3 de Thomas Diafoirus lorsqu’il demande « Baiserai-je ? » l.
19 ou encore
« Où donc est-elle ? » l.
24 ; il est alors possible d’imaginer un salut mal assuré de la part du
jeune homme et contraint ainsi que forcé de la part d’Angélique.
De même, la didascalie
externe de Toinette « en le raillant » l.
37 indique à la fois son impertinence, puisqu’en tant
que servante elle devrait respecter un médecin, mais aussi le ridicule du discours de Thomas
Diafoirus.
Elle entraîne ainsi avec elle le rire du spectateur.
b) Un prétendant ridicule
Il est notable que tous les autres personnages mettent en exergue les ridicules de Thomas
Diafoirus.
D’emblée, les impératifs utilisés par M.
Diafoirus dès sa première réplique,
« avancez » l.
1, « faites » l.2, ainsi que ses approbations : « Oui » l.
6, « Optime », l.
17,
« Oui, oui » l.
20 infantilisent clairement le jeune homme qui, non seulement ne semble pas
libéré de l’emprise paternelle, mais paraît incapable d’agir de façon autonome.
Par ailleurs, les remarques impertinentes de Toinette, qui commente les faits et gestes du
jeune homme par des antiphrases ironiques telles que : « Habile homme » l.
15, « belles
choses » l.
37-38, soulignent le décalage entre ses discours, sa prétendue science et sa
situation de prétendant.
Enfin, le silence d’Angélique face au « compliment » de Thomas
montre clairement l’inefficacité oratoire de ce dernier.
c) Un comportement qui tient de la caricature
D’emblée, le nom Diafoirus, qui combine des éléments savants comme le préfixe grec
« dia » et le suffixe latin « us » avec le terme vieilli très réaliste « foire » signifiant diarrhée,
est une étrange composition qui souligne le ridicule du personnage qui, d’ailleurs, « fait
toutes choses […] à contretemps ».
D’autre part, il agit comme un enfant, car il semble avoir besoin de l’approbation de son père
quelle que soit la situation.
En effet, il pose des questions non seulement avant d’agir :
« N’est-ce pas par le père qu’il convient de commencer ? » l.
4-5, « Baiserai-je ? » l.
19,
« Attendrai-je, mon père, qu’elle soit venue ? » l.
26, mais aussi après « Cela a-t-il bien été
mon père ? » l.
16..
»
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