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LE LIBÉRIA AU XXe SIÈCLE

Publié le 18/09/2020

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État de l'Afrique occidentale, borné au S. par l'océan Atlantique, au N. par la Sierra Leone et la Guinée, à l'E. par la Côte-d'Ivoire ; capitale Monrovia. Visité dès les XIVe/XVe s. par des marins dieppois puis portugais, le Liberia a pour origine l'initiative d'une organisation philanthropique américaine, l'American Colonization Society, qui, à partir de 1822, y installa d'anciens esclaves noirs. En 1847, le Liberia devint une république indépendante, dont la Constitution fut modelée sur celle des États-Unis ; sa capitale, Monrovia, reçut son nom en l'honneur du président Monroe, et sa langue officielle fut l'anglais. La majorité de la population libérienne étant constituée par les descendants des Noirs autochtones (Vais et Mandingues), le problème majeur du pays a toujours résidé dans l'antagonisme entre ces natives et les 4 % d'Afro-Américains qui forment la classe dirigeante. De 1943 à 1971, le Liberia connut une vie politique stable, sous la présidence de W. Tubman, puis, jusqu'en 1980, de W. Tolbert, tous deux « Américains ». Le coup d'État de 1980 mit au pouvoir les natives. La nouvelle constitution de 1984 dut préserver certaines formes démocratiques, prix de l'aide des États-Unis. L'auteur du coup d'État, S. K. Doe, se fit donc élire en 1985, mais dans des conditions contestées, et gouverna par décrets sur fond de corruption, de tribalisme et de violences. Après 1987, la Banque mondiale et le FMI fermèrent leurs bureaux de Monrovia. La seconde moitié des années 1980 fut marquée par d'importantes difficultés économiques, aggravées par la corruption : mévente du fer et du caoutchouc (principales exportations du pays), sécheresse, creusement du déficit extérieur. C'est dans ces conditions que débutait, en déc. 1989, dans le nord-est du pays, une rébellion conduite par Charles Taylor, un Afro-Américain, ancien haut fonctionnaire. À la tête du National Patriotic Front of Liberia (NPFL), il parvint à s'emparer, en quelques mois, de la quasi-totalité du territoire. La violence des combats et les nombreux massacres de civils commis de part et d'autre poussèrent 700 000 personnes - soit près d'un tiers de la population - sur les routes de l'exil. L'ONU et l'OUA soutinrent les efforts de médiation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dont le Liberia était membre. En 1990, la CEDEAO dépêchait à Monrovia une force d'interposition, l'ECOMOG, composée de 3 000 soldats, pour la plupart nigérians. Mais, si l'ECOMOG empêcha le NPFL de s'emparer de la capitale, elle ne réussit pas à éviter l'assassinat du président Doe, en sept. 1990. Le pays sombra alors dans la plus grande confusion. Après cinq années de guerre et deux accords de paix, en juill. 1993 et en août 1995, des élections présidentielle et législatives purent être tenues en juill. 1997, qui virent la victoire de Charles Taylor et du NPFL. Cependant, de nouvelles violences embrasèrent le Liberia en sept. 1998, faisant des dizaines de morts. La situation économique du pays continuait à se dégrader, aggravée par l'expulsion des réfugiés de Monrovia, au début de 1999. En outre, les relations du Liberia avec la Sierra Leone et la Guinée s'étaient dégradées : Ch. Taylor, soupçonné d'aider le Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone permit, par sa médiation, de libérer 500 casques bleus capturés par les rebelles (mai 2000). En oct., des combats éclatèrent à la frontière avec la Guinée, que Ch. Taylor accusait d'entraîner différents groupes d'opposants actifs dans le nord du pays. En févr. 2002, une offensive des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) menaçait Monrovia, où l'état d'urgence fut décrété. Un cessez-le-feu fut signé en juin 2003, et en juill., Ch. Taylor acceptait de quitter le pays, au moment même où un tribunal spécial de l'ONU l'inculpait pour crimes de guerre en Sierra Leone. L'annonce par les États-Unis de l'envoi d'une unité de marines au large du pays (juill. 2003), l'avancée des rebelles (prise de la deuxième ville du pays, Buchanan) et la résolution de l'ONU autorisant l'envoi d'une force multinationale (août 2003) précédèrent de quelques jours le départ de Ch. Taylor pour le Nigeria, le 11 août 2003. De 1989 à 2000, le bilan de la guerre civile était estimé à 200 000 morts.

« Article encyclopédique LE LIBÉRIA AU XXe SIÈCLE État souverain depuis 1847, le Libéria, ancienne Côte des graines où ont été renvoyés les « Noirs libres » d’Amérique, d’un commun accord entre esclavagistes du Sud et abolitionnistes du Nord, est le seul pays du continent à avoir été colonisé par des Africains revenus de la traite.

Pendant plus d’un siècle, le Libéria, amputé en 1902 par la France d’un tiers de son territoire au profit de la Côte-d’Ivoire, a été gouverné par l’infime minorité des Afro-Américains, environ 3 % de la population.

L’antagonisme entre les « freemen », descendus d’un bateau, et les « natives » s’est violemment déchargé le 12 avril 1980, lors du coup d’État du sergent-chef Samuel K.

Doe (1950-1990), alors âgé de trente ans.

L’exécution publique, sur la plage de Monrovia, de dignitaires de l’ancien régime a scellé cette révolution.

Ensuite, le sang a été abondamment versé, d’abord sous la dictature ubuesque de S.

Doe ; puis pendant les sept années d’une guerre civile, à partir de Noël 1989, qui a fait quelque 200 000 morts et chassé de leurs foyers 2,5 millions de Libériens, soit la moitié de la population ; enfin, sous la nouvelle dictature de Charles Taylor (1948-), l’ancien chef de guerre devenu président en juillet 1997 à la faveur d’un vote de résignation qu’il a remporté haut la main, avec 75 % des voix.

Ces deux décennies éclipsent une longue période de stabilité et un « miracle économique ».

Pendant vingt-sept ans, sous le président William Tubman (1899-1971), constamment réélu de 1944 jusqu’à sa mort en 1971, puis sous son successeur, William Tolbert (1917-1980), auparavant vice-président, un système bicaméral à l’américaine a parfaitement fonctionné, haut-de-forme et redingote étant de stricte mise dans les circonstances officielles.

En 1926, la compagnie américaine Firestone a acquis une concession de 400 000 hectares pour une plantation d’hévéas.

Cela a assuré de très importants revenus en devises pendant la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle le Libéria a d’ailleurs pris position contre les puissances de l’Axe.

À partir de 1963, l’exploitation des gisements des monts Nimba par un consortium américano-suédois a fait du pays le quatrième exportateur mondial de minerai de fer.

C’est ainsi qu’entre 1944 et 1970, le Libéria a vu multiplier par 200 les investissements étrangers et qu’il a connu, entre 1950 et 1960, le taux de croissance le plus élevé du monde, 11,5 % en moyenne.

Or, rattrapé par son inégalité constitutive et ruiné par une « décolonisation » sanglante, l’État libérien n’était plus guère, à la fin du xxe siècle, que le symbole d’un pavillon de complaisance. Stephen SMITH. »

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