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Le journaliste P. Lepape écrivait en 1982 dans Télérama qu'en tant que critique il était « gavé de confidences autobiographiques dont il n'avait que faire », faisant ainsi allusion à la masse de livres de ce type lancés sur le marché depuis quelques années, et à leur qualité souvent médiocre. En évoquant de façon précise vos réactions de lecteur d'oeuvres et de fragments d'oeuvres autobiographiques, vous direz si vous partagez la sévérité du critique.

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Le journaliste P. Lepape écrivait en 1982 dans Télérama qu'en tant que critique il était « gavé de confidences autobiographiques dont il n'avait que faire », faisant ainsi allusion à la masse de livres de ce type lancés sur le marché depuis quelques années, et à leur qualité souvent médiocre. En évoquant de façon précise vos réactions de lecteur d'oeuvres et de fragments d'oeuvres autobiographiques, vous direz si vous partagez la sévérité du critique.. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Si l'on en croit le succès obtenu par les ouvrages de ce genre parus récemment en librairie, par les nombreuses interviews d'écrivains et d'artistes diffusées par la radio et la télévision, la confidence autobiographique, fût-elle de qualité douteuse, se vend bien. Cette abondance peut cependant provoquer l'écoeurement et poser la question de l'utilité de ce genre de production, puisqu'un critique a pu s'en irriter et dire qu'Il était « gavé de confidences autobiographiques dont il n'avait que faire ». En fait, et même si l'on ne considère que les productions d'une qualité littéraire reconnue, le débat sur l'intérêt de l'autobiographie — en particulier pour mieux comprendre l'oeuvre d'un écrivain — est un débat déjà ancien : « Actuellement ceux qui croient encore que la connaissance de la vie d'un homme n'est peut-être pas inutile pour comprendre son oeuvre ont tous mauvaise conscience. La tendance actuelle est de dissocier l'oeuvre et l'homme » écrivait Marie-Jeanne Durry en 1928 (Réponses). Quant à Henri Laborit, en 1976, il déclare catégoriquement : «De toute façon, au milieu des remaniements bouleversants qui s'amorcent au sein de notre société moderne, je suis persuadé que l'histoire d'un homme et sa finalité n'ont aucun intérêt. » (Éloge de la fuite.) Faut-il alors rejeter les oeuvres autobiographiques ou ne voir en elles qu'une lecture de divertissement ? Ou le succès qu'elles rencontrent ne prouve-t-il pas leur intérêt et leur utilité ?

« Le journaliste P.

Lepape écrivait en 1982 dans Télérama qu'en tant que critique il était « gavé de confidencesautobiographiques dont il n'avait que faire », faisant ainsi allusion à la masse de livres de ce type lancés sur lemarché depuis quelques années, et à leur qualité souvent médiocre.

En évoquant de façon précise vos réactions delecteur d'oeuvres et de fragments d'oeuvres autobiographiques, vous direz si vous partagez la sévérité du critique. Introduction Si l'on en croit le succès obtenu par les ouvrages de ce genre parus récemment en librairie, par les nombreusesinterviews d'écrivains et d'artistes diffusées par la radio et la télévision, la confidence autobiographique, fût-elle dequalité douteuse, se vend bien.

Cette abondance peut cependant provoquer l'écoeurement et poser la question del'utilité de ce genre de production, puisqu'un critique a pu s'en irriter et dire qu'Il était « gavé de confidencesautobiographiques dont il n'avait que faire ».En fait, et même si l'on ne considère que les productions d'une qualité littéraire reconnue, le débat sur l'intérêt del'autobiographie — en particulier pour mieux comprendre l'oeuvre d'un écrivain — est un débat déjà ancien : «Actuellement ceux qui croient encore que la connaissance de la vie d'un homme n'est peut-être pas inutile pourcomprendre son oeuvre ont tous mauvaise conscience.

La tendance actuelle est de dissocier l'oeuvre et l'homme »écrivait Marie-Jeanne Durry en 1928 (Réponses).

Quant à Henri Laborit, en 1976, il déclare catégoriquement : «Detoute façon, au milieu des remaniements bouleversants qui s'amorcent au sein de notre société moderne, je suispersuadé que l'histoire d'un homme et sa finalité n'ont aucun intérêt.

» (Éloge de la fuite.)Faut-il alors rejeter les oeuvres autobiographiques ou ne voir en elles qu'une lecture de divertissement ? Ou lesuccès qu'elles rencontrent ne prouve-t-il pas leur intérêt et leur utilité ? I.

L'autobiographie en question. 1.

La vie et la personnalité du créateur se dévoilent suffisamment dans son oeuvre.A la vérité, l'écrivain nous parle souvent de lui en dehors des oeuvres purement autobiographiques.

La poésie lyriquepar exemple sublime la confidence, la transforme en oeuvre d'art.

Du Bellay nous parle de son impuissance à créerdans Les Regrets, et une image poignante clôt son sonnet :«Et les Muses de moi, comme étranges, s'enfuient »(« Las, où est maintenant...

») Apollinaire crée le désespoir du « mal-aimé » après son échec avec Annie Playden etnous entraîne dans son errance amère : « Juin ton soleil ardente lyreBrûle mes doigts endolorisTriste et mélodieux délireJ'erre à travers mon beau ParisSans avoir le coeur d'y mourir » (« La chanson du mal-aimé.

») La confidence autobiographique atteint rarement cette force poignante : «Dans celivre atroce, j'ai mis tout mon coeur, toute ma tendresse, toute ma religion (travestie), toute ma haine » nous ditBaudelaire à propos des Fleurs du Mal.On connaît la célèbre boutade de Flaubert : « Madame Bovary, c'est moi ».

L'écrivain est toujours présent, plus oumoins directement dans son oeuvre.

Beaucoup de contes fantastiques de Maupassant (dont La Chevelure, Lui ?, LeHorla) témoignent de l'angoisse de l'approche de la folie et nous la font partager ; La Bête humaine et Germinal nous renvoient à l'image fantasmatique du tunnel chez Zola ; et même un auteur comme Racine, qu'on imagine mals'épanchant lyriquement, laisse apparaître dans son théâtre ses propres obsessions : sentiment de la faute qu'ilhérite du jansénisme, conflit père/fils, opposition ombre/lumière.Un auteur contemporain, Jack-Alain Léger, analyse ainsi la situation de l'écrivain qui se livre inconsciemment dansses oeuvres : «A trente-trois ans, je suis l'auteur de douze livres déjà [...].

Dans leur apparente diversité, tousracontent la même histoire cependant : mon histoire.

Mais jusqu'ici je l'avais ignoré.

J'avais ignoré que je décrivais,que j'écrivais en quelque sorte ma maladie mentale.

Je m'avançais masqué — aux autres comme à moi-même.

Je nevoulais pas voir la vérité en face, je ne voulais pas savoir qui j'étais.

» (Autoportrait au loup, 1982.) 2.

Les autobiographies peuvent être un obstacle à la lecture approfondie de l'oeuvre.Les informations que nous y recueillons sur tel événement de la vie de l'auteur peuvent occulter le sens générald'une oeuvre à la traduction d'une anecdote.

C'est ce que redoutait d'ailleurs Julien Green qui, au début de sessouvenirs d'enfance, déclare qu'il a peur de « tomber dans l'autobiographie» c'est-à-dire dans l'anecdote.Et de fait nous ne saurions nous contenter de voir dans Le Chandelier de Musset l'écho d'une aventure qui lui arrivaavec Mme Jaubert, ni dans « Remords posthume » (Les Fleurs du Mal) le ressentiment de Baudelaire contrel'infidélité de Jeanne Duval, ni dans Huis clos le petit drame du « trio » Sartre-Olga-Simone de Beauvoir qui apparaîtdans leurs écrits autobiographiques. 3.

Un miroir infidèle. a) La défaillance de la mémoire.Le premier obstacle que rencontre celui qui entreprend d'écrire son autobiographie est celui que peut lui opposer samémoire.

Elle peut être défaillante et laisser des périodes entières dans le vague ou l'oubli total.

Ayant entrepris sesMémoires d'Outre-Tombe, Chateaubriand fait en 1836 cette amère constatation : «Il faut compter trente-six ans. »

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