«Le Globe»De la littérature à la politique.

« 1 / 2 ~--------------~ --- -- - - «Le Globe» De la littérature à la politique Fondé par le typographe Pierre Leroux et le professeur Dubois, Le Globe pa­ raît pour la première fois le 15 septem­ bre 1824.

A l'origine, feuille d'informa­ tion géographique, il devient très vite un journal philosophique et littéraire.

N'ayant pas de cautionnement, Le Globe ne peut aborder directement les sujets politiques en raison des lois qui régissent la presse.

Cependant, les consi­ dérations philosophiques, sociales ou religieuses ont des répercussions inévita­ bles sur la vie civique.

L'équipe du Globe est formée de jeunes gens qui, selon Jouffroy, «ont dépassé leurs pères et senti le vide de leurs doctri­ nes».

Dubois, Jouffroy, Rémusat ont été auparavant aux Tablettes, un organe libéral auquel Thiers collaborait.

D'au­ tres, Vitet, Duchâtel, Damiron, Duver­ gier de Hauranne, Ampère, Sainte­ Beuve, sont nouveaux dans la carrière.

Les journalistes du Globe sont proches de Royer-Collard et de Victor Cousin.

Monarchistes constitutionnels ou libé­ raux assez tièdes, ils se déclarent enne­ mis des excès, rejettent le sensualisme du XVIII< siècle, les traditions voltairien­ nes ou encyclopédistes, et sont fort res­ pectueux de la religion.

Ils encouragent un romantisme mesuré et de bon goût.

Le Globe prétend s'adresser à l'intelli­ gence du public et ses concurrents lui reprochent une certaine pédanterie de ton: «Il ne parle qu'à un cercle très cir­ conscrit qui manque d'écho et n'a point de retentissement politique», note Béranger.

Le Globe n'a en effet pas d'audience populaire; c'est le journal d'une élite.

1824 Après la loi sur la presse du 18 juillet 1828, Le Globe se transforme en jour­ nal d'action politique.

De nouveaux col­ laborateurs, Barthélemy-Saint- Hilaire, Auguste Blanqui, Dejean, contribuent à lui donner un ton plus vif.

Son libéralis­ me devient exigeant.

Il prédit de terri­ bles épreuves lorsque Polignac arrive au pouvoir.

En février 1830, Le Globe de­ vient quotidien.

Ses attaques virulentes contre le régime de Charles A: se multi­ plient.

Lorsque Charles X, reft:sant le verdict des élections, publie les Ordon­ nances de juillet 1830, Rémusat aide Thiers à rédiger la fameuse protesta­ tion: «Le régime légal est inter­ rompu ...

», que seuls quatre journaux, dont Le Globe, osent publier.

Le jour­ nal participe activement au combat en­ gagé contre le régime en publiant plu­ sieurs éditions par jour pendant l'insur­ rection.

Avec Le National, il prépare l'avènement de Louis-Philippe en écar­ tant la branche aînée des Bourbons, «déshonorée», et la République,. »