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Le film musical

Publié le 15/05/2020

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« Art & Littérature i*—Ïi, riii r m 11 Telili iilii MUSIQUES POUR L'IMAGE Antagonistes ou complémentaires ? Le cinéma et la musique entretiennent, depuis plus d'un siècle, des relations parfois discordantes, mais le plus souvent harmonieuses.

Si le septième art ne devint parlant qu'en 1929, il fut d'entrée musical.

Bien entendu avec les fameux accompagnements au piano, complétés, très tôt, par des partitions spécialement écrites pour petit, voire grand orchestre. Mais aussi grâce à des procédés de sonorisation I synchronisés g sur disques.

I Ce qui permit I à la fois la I parole - en j 1900, Sarah Bernhardt déclamait Hamlet, et Coquelin, Cyrano, dans le cadre de l'Exposition universelle - et, surtout, la musique.

Très logiquement, l'opéra fut aux avant-postes. Puis le genre se diversifia : adaptations d'opérettes, films à scénarios issus du catalogue lyrique, biographies de grands compositeurs ou d'interprètes, mises en scène de chanteurs dans des œuvres spécialement scénarisées à leur intention.

Dans tous les cas, le film musical se caractérise donc par l'utilisation de la musique comme élément narratif et non comme simple apport illustratif ou complémentaire.

OPÉRA : PREMIÈRE DU MUET AU PARLANT • L'opéra fut un des premiers genres cinématographiques. Dès 1897, Georges Méliès proposa une Damnation de Faust d'après Berlioz.

En 1900, on put voir (et entendre) la chanteuse Cossira dans un air de Roméo et Juliette, tandis que Victor Maurel interprétait deux extraits de s Don Juan.

j Suivirent 1 un Faust, de I Gounod, cette j fois, par Méliès j en 1903, puis S celui d'Arthur Gilbert, i (Grande- Bretagne) en 1907. Avec leur propre procédé sonore, les Américains tournèrent, en 1913, un Paillasse en trois bobines, tandis que les grands opéras italiens étaient filmés par Ambrosio et Pineschi, entre 1908 et 1912, et que l'Allemagne proposait un Lohengrin en 1916.

• À l'avènement du parlant, les techniques sonores devinrent enfin lusical efficaces et fidèles. Le genre se diversifia entre l'enregistrement direct d'un spectacle (ce que les sceptiques nomment « théâtre en conserve ») et la transposition en utilisant la technique cinématographique. Le premier opéra avec son sur pellicule fut italien : La Serva padrona (Giorgio Mannini, 1932).

LA RENAISSANCE • Ces tentatives primitives se heurtaient à une dichotomie fondamentale entre un art lyrique statique, corseté dans sa tradition, et le langage naissant du cinéma, fait de mouvement et d'ubiquité des points de vue. L'un et l'autre accomplirent leur révolution, tandis que le public mélomane devenait plus populaire. Délesté de ses décors en carton-pâte et de ses interprètes musicalement parfaits mais dramatiquement faibles - voire, parfois, aux portes du ridicule -, l'opéra gagnait en audience. Certains avaient ouvert la voie de ces livrets dépoussiérés, comme Michael Powell et Emeric Pressburger (Les Contes d'Hoffmann, 1951) ou Clemente Fracassi (Aida, 1953).

• Mais le meilleur exemple de cette métamorphose est sans doute l'immortelle Carmen, qui comptait déjà neuf versions entre 1910 et 1918 ! Imaginée par Mérimée et mise en musique par Bizet, la fatale cigarière fut interprétée par les plus grandes vamps dans des versions non chantées (Theda Bara, Dolores Del Rio, Viviane Romance, Rita Hayworth). Cecil B.

De Mille, lui, confia le rôle à une véritable cantatrice (Geraldine Farrar, en 1915). Mais il fallut attendre la seconde moitié du siècle pour que l'œuvre donne lieu à des traductions plus originales. Otto Preminger fut le premier, en 1954, avec son Carmen Jones interprété par des Noirs (Dorothy Dandridge et Harry Belafonte). Puis, au classique Carmen de Grenade (Tullio Demicheli, 1957, avec Sarita Montiel) succédèrent La Tragédie de Carmen (Peter Brook, 1982), en trois volets et avec trois interprètes (Hélène Delavault, Eva Saurova, Zehava Gai), une version dansée (Carlos Saura, 1983) et, surtout, la Carmen de Francesco Rosi, en 1984.

Musicalement fidèle à la partition, tournée en extérieurs, servie par des mouvements de caméra lyriques et des interprètes dynamiques (Julia Migenes-Johnson et Placido Domingo), cette superbe adaptation confirme la venue des productions de prestige.

• Avec La Flûte enchantée (Ingmar Bergman, 1974), La Tosca (Gianfranco De Bosio, 1976), Wozzek (Joachim Hess, 1976), Don Giovanni (Joseph Losey, 1979), ou l'Ofe//o de Franco Zeffirelli (1986), le film d'opéra est devenu un genre majeur.

MODES MUSICALES LE JAZZ AL JOLSON sfe JAZZ SINGER • Patrie du jazz, l'Amérique s'est, d'entrée, située à la croisée des influences européennes et du folklore noir. En glissant du chant évangélique (gospel) au spiritual, puis au blues, au jazz enfin, les musiques originales du Nouveau Monde s'imprégneront des unes et des autres. Compositeurs « classiques », George Gershwin, Irvin Berlin ou Jerome Kern paieront leur tribut à l'inspiration des Noirs américains. Il n'est donc pas innocent que le premier film « chanté et parlé » ait été Le Chanteur de jazz (Alan Crosland, 1927). Très peu parlée (les dialogues synchrones n'occupent que deux minutes - très exactement 354 mots !), mais abondamment chantée, l'œuvre oppose la culture yiddish à la musique contemporaine. Cet affrontement du sacré et du profane, ce destin d'un jeune chanteur juif qui se grime en Noir pour triompher sur scène contiennent l'essentiel des scénarios à venir, musicalement et dramatiquement. Techniquement, le film est encore sonorisé sur disque, mais le procédé va très vite être supplanté par le son optique gravé directement sur la pellicule.

La progression est foudroyante : en octobre 1929,16 salles à Paris sont équipées, 312 en France l'année suivante.

• Le Chanteur de jazz inaugure l'utilisation de cette forme musicale comme symbole de modernité et de transgression (en argot des Noirs américains, jazz désigne l'acte sexuel sous tous ses aspects). Le cinéma va ensuite osciller entre le respect des formes originelles et les standards contemporains. Si Hallelujah (King Vidor, 1929) ou Les Verts Pâturages (Connelly et Keighley, 1936) reviennent aux chants primitifs et folkloriques, la constitution des grands orchestres et l'arrivée des grands solistes vont élargir la palette.

Pour ce qui concerne le seul Louis Armstrong, on le verra intervenir dans de nombreux films (pas toujours musicaux) comme La Ruelle du péché (Raoul Walsh, 1952), La Route du bonheur (Maurice Labro, 1956), Haute Société (Charles Walters, 1956) ou encore Hello Dollyl (Gene Kelly, 1969), où il interprétait la chanson titre en duo avec Barbra Streisand.

Une rencontre symbolique de l'influence (mais aussi d'une certaine dégénérescence) du jazz au cinéma.

• Cependant, une veine plus réaliste, voire directement biographique, s'ancrait dans la vie propre des grands interprètes. La Symphonie magique (Andrew Stone, 1943) retrace la vie d'un chanteur de Harlem (avec Fats Waller, Cab Calloway, Lena Horne) ; La Femme aux chimères (Michael Curtiz, 1950) montre les origines raciales du jazz à travers le destin tragique du trompettiste blanc Bix Beiderbecke (interprété par Kirk Douglas).

D'autres suivront : The Glenn Miller Story (Anthony Mann, 1954) ou The Benny Goodman Story (Valeritine Davies, 1955), sans compter les enregistrements de concerts tel le célèbre Jazz à Newport (Bert Stem, 1960), où jouaient les meilleurs solistes de l'époque.

• Plus récemment, les plus grands réalisateurs s'intéressèrent aux artistes disparus : Bird, de Clint Eastwood (1988), sur la vie de Charlie Parker, ou Autour de minuit, de Bertrand Tavernier (1986), qui s'inspire des relations du chroniqueur de jazz Francis Paudras avec le pianiste Bud Powell (à l'écran : Dexter Gordon, saxophoniste). Toutes œuvres récentes, abordant sans concessions les problèmes de sexe ou de drogue, et se terminant par la mort des protagonistes.

DU ROCK À LA POP • Le rock, le swing et le twist, issus (et, pour certains puristes, bâtards) du jazz inspirèrent les réalisateurs et chorégraphes des années 60 et 1 FT H K . I il JJ 1 ^ suivantes. Si Blues Brothers (John Landis, 1980) rend hommage au blues éternel avec James Brown, Cab Calloway ou Ray Charles, le cinéma LA COMEDIE MUSICALE Héritière des grands spectacles de Broadway, née avec le parlant, la comédie musicale américaine constitue un genre à part entière.

Avec ses chorégraphes (de Busby Berkeley à Bob Fosse), ses réalisateurs spécialisés (Vincente Minnelli, Stanley Donen...), ses stars (Fred Astaire, Gene Kelly, Cyd Charisse, Judy Garland...), son influence fut considérable.

Joyeusement chantée et dansée, elle fut aussi sociale (Chercheuses d'or, 1933), pacifiste (Hair), politique (Cabaret), satirique (La Belle de Moscou) ou dramatique (West Side Story).

Pour leur importance ici simplement évoquée, les comédies musicales au cinéma font l'objet d'une Mémo-fiche complète sur ce sujet '/if -f ¡H MR des années 50 fit grand usage des modes effervescentes, plus ou moins fugaces. Apparu comme symbole d'une Amérique désenchantée par la guerre de Corée, le rock exprime la révolte latente d'une génération.

C'est dans un film non musical (Graine de violence, Richard Brooks, 1955) que s'impose le célèbre Rock Around the Clock de Bill Haley, tandis que, symboliquement, des élèves délinquants y brisent les 78 tours d'un malheureux professeur de musique amoureux de jazz...

Pourvu qu'y figure le « mot magique », de nombreux films (généralement médiocres, hormis la qualité de leur chanteur vedette) fleurissent alors : Rock and Roll (Bill Haley), Don't Knock the Rock (Little Richard), Let's Rock (Paul Anka) ou Mister Rock and Roll (Chuck Berry).

• Un seul grand interprète passera à la postérité : « The King », Elvis Presley. Avec près de trente films, il est le recordman des chanteurs comédiens, et ses films cimenteront son mythe - celui d'un rebelle et d'un artiste solitaire (James Dean et Marlon Brando sont passés par là).

S'il interprète avec conviction un métis indien (Les Rôdeurs de la plaine, Don Siegel, 1960) ou un cavalier solitaire (Charro, Charles Warren, 1969), ces films « non chantants » rencontreront peu de succès. En revanche, ses prestations musicales seront des triomphes internationaux, naïves bluettes où il interprétait à la guitare les tubes qui ravissaient ses fans. Dans ce domaine, ses meilleurs films demeurent les premiers comportant des scénarios solides et un Les Oscars 1951 Un Américain à Paris (Vincente Minnelli) 1961 West Side Story (Robert Wise/ Jerome Robbins) 1964 My Fair Lady (George Cukor) W i 1984 Amadeus (Milos Forman) Les plus gros succès français au box-office Les Choristes (2004, 1T) mà Violettes impériales (1952, 19e) Nous irons à Paris (1950, 41e) Andalousie (1951, 61e) La Cage aux rossignols (1945, 87e). »

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