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Le concept de francophonie répond à la prise de conscience de la communauté établie entre un grand nombre de peuples, sur les cinq continents, par la pratique d'une langue, le français, unique, en dépit des inévitables diversifications qui s'observent entre ses nombreuses réalisations.

Publié le 08/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Le concept de francophonie répond à la prise de conscience de la communauté établie entre un grand nombre de peuples, sur les cinq continents, par la pratique d'une langue, le français, unique, en dépit des inévitables diversifications qui s'observent entre ses nombreuses réalisations.. Ce document contient 2002 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie
Le concept de francophonie répond à la prise de conscience de la communauté établie
entre un grand nombre de peuples, sur les cinq continents, par la pratique d'une langue, le
français, unique, en dépit des inévitables diversifications qui s'observent entre ses
nombreuses réalisations. Mais les aspects linguistiques de la francophonie ne sont pas
exclusifs : au-delà de la défense - certes nécessaire - de la pratique du français comme
langue internationale, les institutions francophones se donnent aussi des objectifs culturels,
voire économiques et politiques.
La notion de francophonie a été originellement mise en place pour caractériser la spécificité
des sujets parlants utilisant la langue française. Elle s'est élargie par la suite pour désigner les
aspects géographiques, culturels, éventuellement idéologiques de la pratique du français dans
un grand nombre d'États et de communautés.

Histoire d'un mot et d'une notion
De même que ses équivalents - et concurrents - anglophonie, hispanophonie, lusophonie
(pour le portugais), etc., le mot francophonie est construit de façon transparente :
l'élément franco- (dont il convient de rappeler l'étymologie... germanique) désigne la
langue française, et l'élément d'origine grecque -phonie signifie le fait de parler. Il semble
que le mot soit apparu pour la première fois en 1880 dans les travaux du géographe
français Onésime Reclus (1837-1916) : entreprenant une classification des peuples selon
le critère de la ou des langues qu'ils pratiquaient, ce chercheur eut l'idée judicieuse de
forger le néologisme francophonie, apte à désigner commodément la pratique d'une même
langue par plusieurs communautés. Mais, si l'adjectif francophone fut utilisé, quoique
sporadiquement, dès les premières années du XXe siècle (il donna lieu à une entrée, en
1932, dans le Larousse du XXe siècle), le nom francophonie connut une longue éclipse.
Après un emploi quelque peu ludique dans Zazie dans le métro - où Raymond Queneau, en
1959, décrit « une assemblée dont la francophonie était dispersée « -, il ressurgit de façon
spectaculaire en 1962 dans le numéro de la revue Esprit consacré au « français langue
vivante «. L'emploi qu'en a fait notamment Léopold Sédar Senghor dans son article sur
« Le français, langue de culture « est pleinement significatif de l'extension qu'a connue dès
ce moment le sens du mot : « La francophonie, c'est cet humanisme intégral, qui se tisse
autour de la terre : cette symbiose des "énergies dormantes" de tous les continents, de
toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire. (...) Nos valeurs font
battre, maintenant, les livres que vous lisez, la langue que vous parlez : le français, soleil
qui brille hors de l'Hexagone. «
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Les corrélats
Queneau Raymond
Reclus Élisée
Senghor Léopold Sédar
Les livres
francophonie - Léopold Sédar Senghor, page 2058, volume 4

Géographie de la francophonie
Contrairement aux apparences, il n'est pas facile d'établir la géographie de la pratique d'une
langue comme le français. Il convient, en effet, de tenir compte de plusieurs distinctions,
dont certaines peuvent donner lieu à des difficultés d'appréciation. Le français est-il la
langue maternelle des sujets parlants ou une langue seconde ?
Dans le cas du français langue seconde, à partir de quel niveau de pratique de la langue
peut-on parler de francophonie ?
La pratique du français est-elle voisine de l'exclusivité, ou le français est-il en
concurrence avec une - ou plusieurs - autre langue ?
Dans le cas de concurrence entre langues, quel est le statut de la pratique du français

par rapport aux autres langues ? Le français est-il langue nationale ? langue officielle ? Sa
pratique est-elle encouragée, ou déconseillée, voire interdite ?
En tenant compte de ces divers paramètres - qu'il est d'ailleurs possible de raffiner
-, on distinguera ici les cinq types suivants de situations francophones.
1) Le français, langue maternelle, est pratiqué quotidiennement par la quasi-totalité de
la population. Il est la langue officielle unique du pays. Ce cas est celui de la France et de la
principauté de Monaco (sur les légères modulations qu'il convient d'apporter à cette
description, voir français).
2) Le français, langue maternelle, est pratiqué par une partie plus ou moins importante
de la population. Il est l'une des langues officielles du pays. On observe cette situation pour
la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Canada.- Belgique : la Région wallonne
(3 256 000 habitants) est une région unilingue française. Bruxelles (1 840 000 habitants),
officiellement bilingue, est cependant pour l'essentiel francophone. Le français est, avec le
flamand (et l'allemand), l'une des langues officielles du royaume. La coexistence entre les
francophones et les néerlandophones n'est pas toujours absolument pacifique, et des
périodes de crise se produisent fréquemment.- Luxembourg : le français est, avec
l'allemand et le luxembourgeois, l'une des trois langues officielles du grand-duché (environ
400 000 habitants).- Suisse : langue officielle unique de quatre cantons (Vaud, Genève,
Neuchâtel, Jura), le français l'est aussi, mais au même titre que l'allemand, dans les trois
cantons bilingues de Fribourg, du Valais et de Berne. Dans la Confédération, le français est,
avec l'allemand et l'italien, l'une des trois langues officielles (le romanche ayant le statut de
langue nationale). Le nombre des francophones est de l'ordre de 1,3 million. Le
plurilinguisme n'est pas toujours vécu dans la plus grande sérénité.- Canada : le français
est, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles. Le Québec est la deuxième
communauté francophone dans le monde (plus de 5 millions de personnes), mais le
français est également pratiqué en Acadie (Nouveau-Brunswick), dans l'Ontario et dans
quelques autres secteurs, notamment au Manitoba. Là encore, on observe que la
coexistence de deux langues détermine des tensions que ne parvient pas à éliminer
totalement une législation de plus en plus scrupuleuse.
Le français se maintient de façon diversement énergique en Italie dans le Val d'Aoste,
en Angleterre dans les îles Anglo-Normandes (où il a toutefois perdu son statut de langue
officielle), aux États-Unis en Louisiane et en Inde à Pondichéry.
3) Le français est pratiqué en concurrence avec un créole d'origine française.
Linguistiquement soutenue par la parenté historique des deux langues, la pratique du
français et le statut qui lui est accordé varient selon des données politiques. Dans les
départements d'outre-mer que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion,
le français - langue officielle au même titre que dans la métropole - est, de ce fait, très
fortement implanté. Des situations diverses s'observent dans les petits États indépendants
que sont les Seychelles et l'île Maurice dans l'océan Indien, la Dominique et Sainte-Lucie
dans les Antilles, caractérisés par la coexistence, dans des proportions variées, du français,
du créole et de l'anglais. La République d'Haïti (7 200 000 habitants) s'est donné le créole
comme langue officielle au même titre que le français, aussi largement enseigné que le
permet l'état économique du pays.
4) Le français est utilisé plus ou moins communément comme langue seconde,
notamment pour la communication interethnique et pour la publication ; il a, en outre, le
statut de langue officielle. C'est la situation qu'on observe dans de nombreux pays
d'Afrique subsaharienne, anciennes colonies françaises (ou belges). Le Bénin, le Burkina
Faso, la République centrafricaine, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Mali, le
Niger, le Sénégal, le Togo et le Zaïre ont le français pour unique langue officielle. D'autres
États lui font partager ce statut avec une autre langue : le kirundi au Burundi, l'anglais au
Cameroun (séquelle de l'histoire coloniale du pays), l'arabe à Djibouti, en Mauritanie et au
Tchad, le kinyaruanda au Rwanda. Dans l'océan Indien, la situation de Madagascar (français
et malgache) et des Comores (français et arabe) est du même type. La pratique réelle du
français est variable selon les pays, et évolue de façon diverse selon des données socioéconomiques et politiques. C'est ainsi, par exemple, que le français a cessé, en Guinée, de
1968 à 1984, d'être la langue d'alphabétisation et d'enseignement : d'où un net recul de

sa pratique pendant cette période.
Il faut faire une place à part aux trois États du Maghreb : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.
Très fortement implantée à l'époque de la colonisation, la pratique du français y subsiste de
façon généralement vivace. Cependant, en concurrence avec l'arabe - et avec l'anglais,
parfois choisi comme langue seconde -, le français est désormais soumis aux aléas de
l'histoire.
5) Le français est pratiqué de façon plus ou moins sporadique à titre de langue seconde
par des minorités diversement importantes. Cette situation - fréquemment héritée de la
période coloniale - présente des variantes considérables selon les pays, du Cambodge -
où le français a connu des sorts divers, au gré des événements politiques - au Liban - où
le français est pratiqué par près de 50 % de la population.
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Les corrélats
Acadie
acadien
belgicisme
Belgique - Géographie - Les aspects humains
bilinguisme
centrafricaine (République) - Géographie
créoles (langues)
emprunt - 2.LINGUISTIQUE
français
Louisiane
outre-mer (départements et territoires d')
Québec - Littérature
Suisse - Géographie - Les aspects humains
Les livres
francophonie - bilinguisme dans la publicité en Belgique, page 2058, volume 4
francophonie - la situation linguistique en Martinique, page 2059, volume 4
francophonie - l'Afrique francophone, page 2059, volume 4
francophonie - le français au Cambodge, page 2059, volume 4
Québec - l'université francophone Laval, page 4199, volume 8

Une francophonie quantitative ?
Est-il vraiment possible, dans les conditions qui viennent d'être décrites, d'évaluer avec
précision le nombre des francophones ? L'entreprise est périlleuse. Les évaluations
repérées dans différents ouvrages publiés entre 1980 et 1991 varient entre 70 et
264 millions ! Des arrière-pensées idéologiques expliquent sans doute ces considérables
divergences. Il semble qu'il soit raisonnable de situer autour de 100 millions - sans doute
légèrement au-dessus - le nombre réel des francophones. À vrai dire, cette appréciation
- selon laquelle le français est distancé par une bonne dizaine d'autres langues - ne donne
pas une idée exacte du statut du français dans le monde. Il faut tenir compte, en outre,
des spécificités des cultures véhiculées par le français - elles sont nécessairement
susceptibles d'être appréciées de façon diverse par les non-francophones... - et, plus
simplement, du rôle conservé par le français dans de nombreuses institutions
internationales, où il maintient, parfois non sans difficultés, un rôle de brillant second (après
l'anglais, mais avant l'espagnol et l'arabe, pourtant pratiqués par un plus grand nombre de
sujets parlants). C'est dans le domaine de la production scientifique - des sciences exactes
aux sciences humaines en passant par l'informatique - que la situation du français est le
plus gravement menacée : dans certains secteurs, il devient impossible - ou inutile - de
publier en français. Et force est de constater que la révolution cybernétique, à l'heure du
passage à Internet, se fait très largement en l'absence du français.
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Les corrélats
français

La francophonie institutionnelle
Depuis la prise de conscience des problèmes de la francophonie, on a vu se créer et se
développer, en France et dans les pays francophones, de nombreuses institutions,
nationales ou internationales, dont la visée commune est de contribuer à la défense et à
l'expansion de la francophonie - dans tous les sens du mot - dans le monde. Largement
précédée par l'Alliance française, qui date de 1883, l'AUPELF (Association des universités
partiellement ou entièrement de langue française) a été créée en 1961. L'institution qui, en
France, se donne les visées les plus générales et les plus ambitieuses est sans doute le
Haut Conseil de la francophonie, créé en 1984. Au Canada, c'est l'Agence de coopération
culturelle et technique qui préside au sort de la francophonie.
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Les corrélats
Alliance française
Les médias
francophonie - le Haut Conseil de la francophonie
Les livres
République (V) - première réunion, en mars 1985, du haut-conseil de la
francophonie institué par François Mitterrand, page 4337, volume 8
francophonie - carte de la francophonie, page 2060, volume 4
francophonie - carte de la francophonie, page 2061, volume 4
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Les indications bibliographiques
R. Chaudenson, la Francophonie : représenta tions, réalités, perspectives, DidierÉrudition, Paris, 1991.
X. Deniau, la Francophonie, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1992 (1983).
D. Gallet, Pour une ambition francophone : le désir et l'indifférence, l'Harmattan,
Paris, 1995.
Haut Conseil de la francophonie, État de la francophonie dans le monde, la
Documentation française, Paris, 1994.

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