Databac

Le choc pétrolier une rupture dans l'économie mondiale

Publié le 08/05/2025

Extrait du document

« Introduction : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les économies occidentales connaissent une période de forte croissance appelée les Trente Glorieuses, soutenue notamment par une énergie bon marché : le pétrole. Mais en 1973, un événement majeur vient bouleverser cet équilibre.

Le premier choc pétrolier, provoqué par l’embargo des pays membres de l’OPEP en réaction au soutien occidental à Israël durant la guerre du Kippour, entraîne une flambée spectaculaire des prix du baril.

Ce bouleversement énergétique marque le début d’une crise économique durable, remettant en cause les modèles de croissance des pays industrialisés.

Il s’accompagne d’un rééquilibrage des rapports de force à l’échelle mondiale.​ En quoi les chocs pétroliers des années 1970 ont-ils marqué une rupture dans l’ordre économique et géopolitique mondial ?​ Pour répondre à cette question, nous verrons d’abord comment ces chocs ont provoqué une crise économique majeure, avant d’analyser leurs conséquences sur les équilibres internationaux et l’émergence d’un nouvel ordre mondial. Le Choc Pétrolier : Une Rupture dans l'Économie Mondiale I.

Le choc pétrolier : une rupture dans l'économie mondiale A.

Le contexte du premier choc pétrolier de 1973 Le premier choc pétrolier s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu au Moyen-Orient.

La guerre du Kippour, déclenchée le 6 octobre 1973 par l'attaque de l'Égypte et de la Syrie contre Israël, constitue l'événement déclencheur immédiat. Toutefois, ce choc résulte également de facteurs structurels plus profonds. Les accords de Téhéran signés le 14 février 1971 avaient déjà modifié l'équilibre des forces entre les compagnies pétrolières occidentales et les pays producteurs.

Ces accords avaient établi une augmentation des prix du pétrole et des taux d'imposition sur les bénéfices des compagnies, marquant une première étape vers la reprise en main par les pays producteurs de leurs ressources naturelles. En réaction au soutien occidental à Israël pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP décident, le 17 octobre 1973, de réduire leur production pétrolière de 5% par mois et d'imposer un embargo sur les livraisons aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Cette décision provoque une hausse spectaculaire du prix du baril, qui a quadruplé en quelques mois, passant d'environ 3 dollars à 12 dollars. B.

Des conséquences économiques majeures Les répercussions du premier choc pétrolier sur l'économie mondiale sont considérables et multiples. Sur le plan macroéconomique, la hausse brutale des prix du pétrole engendre une forte inflation dans les pays industrialisés.Cette situation inédite de "stagflation" combine ralentissement économique et inflation élevée, remettant en question les politiques économiques keynésiennes traditionnelles. Les entreprises et les ménages subissent directement l'augmentation des coûts énergétiques.

Les secteurs industriels fortement consommateurs d'énergie, comme la sidérurgie ou la chimie, voient leur compétitivité se dégrader.

Les ménages, confrontés à la hausse des prix des carburants et du chauffage, réduisent leur consommation d'autres biens, accentuant le ralentissement économique. C.

Un second choc en 1979 aggravant la situation Alors que l'économie mondiale commençait à s'adapter aux conséquences du premier choc pétrolier, un second choc survient en 1979, dans un contexte encore plus tendu. La révolution islamique en Iran, qui renverse le régime du Shah en janvier 1979, perturbe considérablement la production pétrolière iranienne.

Cette situation est aggravée par le déclenchement de la guerre Iran-Irak en septembre 1980, qui réduit davantage l'offre mondiale de pétrole. En conséquence, le prix du baril connaît une nouvelle envolée, passant d'environ 13 dollars en 1978 à plus de 35 dollars en 1981.

Cette seconde hausse intervient dans une économie mondiale déjà fragilisée par le premier choc, amplifiant considérablement ses effets négatifs.. Face à cette situation, les politiques économiques connaissent un tournant majeur. Les gouvernements occidentaux, notamment sous l'impulsion des États-Unis et du Royaume-Uni, abandonnent progressivement les politiques keynésiennes au profit de politiques monétaristes visant prioritairement à réduire l'inflation, quitte à accepter temporairement une hausse du chômage. II.

La Restructuration des Économies Face aux Chocs A.

Les politiques de rigueur et leurs conséquences sociales Dans les principales économies industrialisées, les banques centrales ont significativement relevé leurs taux d'intérêt directeurs.

La Réserve Fédérale américaine, sous la présidence de Paul Volcker, a porté ses taux à près de 20% au début des années 1980.

Cette politique monétaire restrictive cherchait à réduire la masse monétaire en circulation et à maîtriser l'inflation, même au prix d'une récession temporaire. Les conséquences sociales de ces politiques ont été considérables.

Le chômage a connu une hausse sans précédent dans la plupart des pays industrialisés, dépassant 10% de la population active dans plusieurs pays européens au début des années 1980.

Les jeunes et les travailleurs peu qualifiés ont été particulièrement touchés par cette montée du chômage structurel. La précarisation de l'emploi s'est également intensifiée avec le développement des contrats temporaires, du temps partiel subi et de l'intérim.

Ces évolutions ont contribué à un accroissement des inégalités sociales et à l'émergence de nouvelles formes de pauvreté, y compris parmi les travailleurs. B.

La réorientation des.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles