LE BHOUTAN AU XXe SIÈCLE

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État asiatique situé sur le versant méridional de l'Himalaya, entre le Tibet (Chine) et l'Inde ; capitale Timphu. Conquis vers le milieu du XVIe s. par les Tibétains, le Bhoutan devint un État bouddhiste gouverné, jusqu'en 1907, par un chef spirituel, le Dharma Rajah, et un chef temporel, le Deb Rajah. À partir du XVIIIe s., les Britanniques essayèrent vainement d'entrer en relations commerciales avec les Bhoutanais qui se livraient à de fréquentes incursions dans les provinces voisines de l'Assam et du Bengale. En 1865, les Anglais annexèrent le Bhoutan. En 1907, le gouverneur de la province de Tongsa, Ugyen Wangchuk, appuyé par les Britanniques, renversa et se fit élire premier maharajah héréditaire, réunissant pour la première fois les pouvoirs spirituel et temporel. Ses descendants ont régné sur le Bhoutan jusqu'à nos jours. Par le traité de 1910, les Britanniques se sont assuré le contrôle de la politique étrangère du Bhoutan, en échange d'une subvention annuelle et d'un engagement de non-intervention dans la politique intérieure du pays ; ce traité fut renouvelé par l'Inde en 1949, et, lorsque les Chinois, après avoir occupé le Tibet, revendiquèrent la partie orientale du Bhoutan, le président Nehru déclara que toute attaque contre ce pays serait considérée comme une agression à l'égard de l'Inde. En 1975, l'Inde, qui venait d'annexer le Sikkim voisin, confirma ses engagements. La diversité ethnique du Bhoutan s'avéra source de conflit à partir des années 1980. En 1990, une rébellion armée apparut au sein de la minorité d'origine népalaise dans le sud du pays. Outre la reconnaissance de sa spécificité culturelle et religieuse (les Népalais sont hindous, les Bhoutanais bouddhistes), ce mouvement revendiquait l'instauration du multipartisme. Sa répression entraîna l'exode, à partir de 1992, de 100 000 Bhoutanais d'origine népalaise. Les discussions sur leur sort n'avaient pas encore abouti fin 2000. Par ailleurs, le Bhoutan subit des incursions de rebelles d'Assam, qui y installèrent leurs bases.