LE BÉNIN AU XXe SIÈCLE

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État de l'Afrique occidentale, sur le golfe de Guinée, qui jusqu'en 1975 portait le nom de Dahomey ; la capitale est Porto-Novo mais la ville principale est Cotonou. Le Bénin a pour origine les principautés adjas qui se constituèrent au XVIe s., entre les Ashantis et les Yoroubas. Dakodonou, prince d'Abomey, commença vers 1625 une expansion que poursuivit son fils, Ouegbadja (vers 1645/85). Ainsi fut créé, au cours du XVIIe s., le royaume de Dan-Homé, qui, sous le règne d'Agadja (1708/32), s'empara des royaumes d'Allada (1724) et de Ouidah (1727), et établit un quasi-monopole de l'approvisionnement en esclaves des comptoirs établis sur la côte des Esclaves par les Portugais, les Français, les Hollandais et les Anglais. Les Portugais créèrent parallèlement un petit royaume côtier, Porto-Novo, qui se maintint grâce à la traite jusqu'en 1863. Le Dahomey, un moment menacé par les Yoroubas, connut un renouveau sous Ghézo (1818/58), qui reconstitua l'armée, créa le corps des Amazones et libéra le pays de la tutelle des Yoroubas. Bien administré, le pays délaissa le commerce des esclaves et se reconvertit dans les plantations (huile de palme, maïs, tabac). Les Français, qui avaient rouvert plusieurs comptoirs, signèrent un traité de commerce avec le roi Glé-Glé (1858/89), mais les relations avec ce dernier se détériorèrent à la fin de son règne. Sous son fils Béhanzin (1889/94) commencèrent les hostilités ouvertes : l'expédition française du colonel Dodds occupa Abomey (1892) et mit sur le trône le frère de Béhanzin. Celui-ci fit sa reddition en janvier 1894 et fut déporté en Algérie. Devenu une colonie incluse en 1899 dans l'Afrique-Occidentale française, territoire français d'outre-mer en 1946, État membre de la Communauté (déc. 1958), le Dahomey adhéra au Conseil de l'Entente et acquit son indépendance totale le 1er août 1960. La vie politique du nouvel État allait connaître de nombreux troubles : junte militaire, coups d'État de toutes tendances, jusqu'à ce que Nicéphore Soglo, ancien administrateur de la Banque mondiale devenu Premier ministre puis président (1991), pût rétablir la démocratie. Ses compétences économiques et les réformes engagées conduisirent les États-Unis à annuler la totalité de leur créance et le Club de Paris à alléger la dette de moitié. Malgré ces aides, la dette extérieure atteignait encore 1,5 milliard de dollars en 1993. La dévaluation du franc CFA provoqua une forte inflation. Aux élections d'avr. 1996, Mathieu Kérékou, chef de l'État de 1972 à 1991, reprit le pouvoir, forma un gouvernement de coalition qui dura jusqu'en 1998. La victoire de l'opposition en mars 1999 n'a pas apporté de solution à la crise profonde dont souffre actuellement le Bénin. Le déficit budgétaire ne cessait d'augmenter et, selon des sources officielles béninoises, la fraude et l'évasion fiscale faisaient perdre au pays 25 % de ses revenus internes. Sur le plan diplomatique, le Bénin a participé, en janv. 1999, à l'élaboration d'une force interafricaine de maintien de la paix en Guinée-Bissau, équipée par la France.