Le bas clergéL'inégalité dans l'EgliseD ans l'ancienne France, seule la
Publié le 18/05/2020
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1 / 2 Le bas clergé
L'inégalité dans l'Eglise
Dans l'ancienne France, seule la religion
fait l'unité de l'ordre clérical, car, en fait,
les gens d'Eglise
se divisent en deux
classes bien distinctes: le haut clergé,
représenté par les évêques, les archevê
ques, les cardinaux, les abbés et la plu
part des chanoines,
se recrute dans la
noblesse; le bas clergé, qui rassemble les
curés, les vicaires, les «habitués», prê
tres sans titre et attachés à la paroisse,
les diacres et les sous-diacres, relève du
tiers état.
A la veille de la Révolution, on trouve
dans
le royaume environ 60000 curés,
vicaires et «habitués».
De quoi vivent
ils? d'un impôt, la dîme, qui représente
la dixième partie du produit des récol
tes; c'est la
part du curé, dite «portion
congrue», sorte de pension.
Elle est par
fois bien insuffisante selon les provinces
et les paroisses.
Dans les plus riches
d'entre elles, les gains et bénéfices occa
sionnels,
le «casuel», permettent aux
ecclésiastiques de connaître l'aisance.
Pendant les années 1780-1785, les con
gruistes disposent de
750 livres, et de 300 s'ils ne sont que vicaires.
Pour ces
derniers, et surtout les prêtres sans char
ge et sans casuel, c'est un état voisin de la misère.
Pourtant, quelle que soit leur charge,
tous les membres du bas clergé ont fait
des études supérieures au séminaire.
Au
sein d'une population souvent analpha
bète, eux seuls sont capables de lire, de
s'informer, de réfléchir.
Pour eux, issus
de la petite et moyenne bourgeoisie,
à
Ancien Régime
peine au-dessus des paysans et artisans,
la carrière religieuse est une promotion
sociale
à laquelle ils tiennent.
Pourtant, on les relègue au second plan;
leur voix n'est jamais entendue du haut
clergé dont
le dédain les humilie.
Vers le milieu du XVIUC siècle, l'irritation gran
dissante du bas clergé le pousse aux
revendications: il réclame le droit à une
représentation équitable dans les assem
blées diocésaines, une
part dans les déci
sions du clergé de France.
En 1789, pendant la préparation des
états généraux, les vœux des paroisses
se confondent tout naturellement, dans
les
«cahiers de doléances», avec ceux
des corporations.
En juin et juillet 1789,
la première Assemblée nationale verra
la plupart des curés soutenir de leur vote
les députés du tiers état et contribuer
ainsi à son triomphe.
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