L'automne

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ALPHONSE DE LAMARTINE L’AUTOMNE Alphonse de Lamartine né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869 est un poète, romancier, dramaturge français.  En 1816, Lamartine se dispose à publier un recueil de mélodieuses élégies où il évoque une morte inconnue qu’il appelle Elvire. Mais c’est une autre femme, Julie Charles, qu’il va immortaliser sous ce nom d’ Elvire.  MÉDITATIONS POÉTIQUES (1820) Pour le public de 1820, ce mince recueil de 24 poèmes provoqua l’effet d’une révolution en poésie. Les poèmes tels que Le Lac, L’Immortalité, le Désespoir, L’Isolement, Le Soir, Le Vallon, L’Automne expriment aux lecteurs les émotions d’une sensibilité blessée. L’automne est l’avant-dernier poème du recueil.  HARMONIES POÉTİQUES ET RELIGIEUSES (1830) • Certains considèrent ce recueil de 48 poèmes comme le chef d’œuvre lyrique de Lamartine par la magnificence du sentiment de la nature, la spontanéité de l’émotions religieuse, la richesse des images, la variété des rythmes.  La terme romantisme n’a jamais reçu de définition précise, mais il sert à désigner l’état d'âme, la pensée et l’art de l’époque 1820-1850.  La publication de ces poèmes lyriques en vers, Méditations poétiques de Lamartine, signe l'acte de naissance du romantisme en France LE ROMANTİSME  L’état d’ âme romantique présente un aspect passif qui se caractérise : • Par une crise de la raison et de la volonté et une hypertrophie de la sensibilité (Mal du siècle) qui provoquent chez les Romantiques déséquilibre et inquiétude. • Par la tentative d’exister alors dans la passion, dans le lyrisme de la nature, dans la religion. • Par les échecs qui en résultent et qui engendrent désespoir et mélancolie. • Par le sentiment aigu de la fatalité, de la souffrance, de la solitude , du moi qui développe l’individualisme •Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! L’automne • Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! • Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui ! • Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; L'air est si parfumé ! la lumière est si pure ! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau ! Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice (vase sacré) mêlé de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel ? • Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ... La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ; A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ; Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale (dégage) comme un son triste et mélodieux.