« L'aube frissonnante » : tel pourrait bien être le titre de ces seize vers que Victor Hugo. Commentaire
Publié le 19/12/2021
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«
SUJET DÉVELOPPÉ
Et devant l'inconnu, vaguement étoile,
Le soir tremblant ressemble à l'aube frissonnante.
« L'aube frissonnante » : tel pourrait bien être le titre de ces seize vers que Victor Hugo
écrivit clans cet état indécis de passage du sommeil à la veille, et qui, dans l'Art d'être
grand-père, est l'un des plus caractéristiques de son génie.
Développement
1870 ou 1873 : Victor Hugo a autour de soixante-dix ans.
Il a beaucoup souffert et
beaucoup travaillé.
La mort, la folie l'ont atteint dans sa famille, dans ses enfants.
Il a
acquis la fortune, une gloire immense, mais l'envie et la haine ne l'épargnent pas.
En
juillet 1870, il attend la suite d'événements qui dans quelques jours l'amèneront, en
Belgique, à la frontière où il guettera l'heure qui mettra .
fin à un exil de dix-huit ans.
En
juillet 1873, il reviendra pour la dernière fois, avec ses petits-enfants, à Hauteville-House
qui fut son refuge et l'un des lieux où il entendait « dans le jardin les petits enfants rire
».
C'est alors qu'il jette sur le papier ce court poème auquel il n'apportera qu'une seule
correction, assez révélatrice d'ailleurs.
En effet, la version primitive des deuxième et
troisième vers était la suivante :
A la pourchaine mess.
A bêtot, vésin Pierre.
Cris des baigneurs.
Quelqu'un parle à son chien : ici !
Mais le caractère d'improvisation de cette page ne doit pas nous voiler la virtuosité des
rythmes variés et expressifs, ni l'originalité et la hardiesse des rimes presque toutes
suffisantes ou riches, « truelles » et « ruelles » étant les plus remarquables à ce sujet.
C'est une de ces pages comme en révèle l'étude des manuscrits de Hugo, celles où, sans
vergogne et sans crainte, une main enfantine a trace'' un dessin.
Et le grand-père en
sourit :
Un rond couvre une page.
Est-ce un dôme ? Est-ce un œuf ? Une belette en sort qui
peut-être est un b œuf.
Et, s'éveillant, le poète transcrit ce qu'il voit à peine, « lueurs à travers ma paupière », et
surtout ce qu'il entend confusément : une cloche, le gazouillement des oiseaux auquel se
mêle celui de ses petits-enfants, comme les cris des baigneurs ou des voyageurs
s'unissent à tous les bruits qui traduisent l'activité humaine et cet humble labeur de
chaque jour que le poète célèbre si souvent.
On chercherait en vain dans cette page un plan, une Construction rigoureuse.
La plume
note — et même souvent en phrases nominales ou d'un seul mot — ce que l'oreille
perçoit à peine : le raclement de la truelle succède au chant des coqs ; aux pas des
couvreurs « sur la maison » répondent les bruits du port.
Et dans ce désordre à la fois spontané et calculé, involontaire et très évocateur, il y a
l'indication dé toute une philosophie:
(...) un beau désordre est un effet de l'art.
Boileau a souvent raison, et Hugo le sait.
Mais par ce parti pris de tout confondre, le
poète fait bien plus que de transcrire les fugitives et inconscientes notations du «dormeur
éveillé » ; il illustre ce qui est un de ses dogmes : l'union, la fusion de tout ce qui respire
et palpite ; le travailleur répond à l'oisif ; chaque corps de métier s'accouple à un autre,
et dans cet immense hymne au travail et à la fraternité, on sent une profonde joie de
vivre.
Gela procède peut-être d'un optimisme béat dont certains se gaussent à propos de
Hugo.
Il n'empêche que la journée ainsi commencée sera belle et heureuse : n'a-t-elle
pas été annoncée au poète encore endormi par le chant de « son » rouge-gorge, celui qui
vient chaque matin chanter tout près de lui ?.
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