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L'art peut il se passer de règles?

Publié le 22/04/2021

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« L’art peut-il se passer de règles ? On pense généralement que l’artiste invente des œuvres en toute liberté sans se préoccuper des règles techniques.

L’art contemporain nous fournit des exemples qui vont dans ce sens comme en témoignage la « pissotière » ou « l’urinoir » de Marcel Duchamp et d’autres œuvres relevant de l’art conceptuel.

Pourtant, l’artiste semble respecter des règles de son art, son œuvre est le produit d’un savoir-faire et d’une maîtrise technique particulière.

D’ailleurs les œuvres les plus réussies sont celles qui ne souffrent d’aucune insuffisance technique ou celles qui font preuves d’un respect scrupuleux des règles en vigueur. L’art peut-il se passer de règles ? Est-ce que l’artiste crée indépendamment de toute règle ou respecte t-il une certaine règle ? L’artiste qui brise des conventions en vigueur n’invente t-il pas de nouvelles règles ? L’improvisation dans l’art peut- elle faire l’économie du rapport à la règle ? Nous montrerons, dans un premier temps, que l’art semble se passer de règles car le pouvoir de création se fait en toute liberté.

Nous verrons, dans un second temps, que ce pouvoir de création ne s’effectue pas n’importe comment et qu’il suppose une certaine maîtrise des règles techniques.

Cependant l’art n’est pas uniquement fondé sur la maîtrise des règles sinon il se confondrait avec l’artisanat.

Nous verrons, dans la dernière partie, que l’artiste qui brise des conventions en invente de nouvelles règles.

Et que l’improvisation par exemple n’est pas le hasard total. L'art au XX ème siècle déclare une rupture formelle avec les règles artistiques en vigueur.

Il se présente comme porteur d'un pouvoir de destruction du consensus formel qui, à un moment donné, définit ce qui mérite le nom de l'art.

Or ce qui est frappant, c'est que tout au long du siècle on est allé de rupture en rupture, toujours plus loin dans l'éradication par exemple de la ressemblance et du représentatif.

On voit apparaître une logique anti-réaliste qui ramène la force du côté du geste expressif et de la subjectivité pure.

Il entend rompre avec toute idée de règle formellement élaborée.

Il s'agit d'en finir avec l'idée de règles apprise dans les institutions officielles.

Ainsi l'art contemporain semble se déployer en dehors de toute maîtrise technique. L'art semble donc se passer des règles existantes.

L'artiste ne se contente pas de reproduire les règles en vigueur ; il doit briser les conventions pour créer quelque chose de nouveau.

Avec « la pissotière », Marcel Duchamp a fait un incroyable saut dans le vide.

Dans un monde où l'on vivait encercler de certitudes, des règles établies, dans un univers artistiquement sérieux, il a donné naissance à une façon d'envisager l'art.

Il n'y a pas plus belle leçon de liberté que le travail effectué par lui dans le domaine de l'art.

Duchamp a pris une fusée et a découvert une autre planète. Il est sorti de l'univers artistique dans lequel il baignait pour aller ailleurs, dans un monde que personne n'avait envisagé avant lui.

Et il faut le dire, depuis il n’y a presque rien eu de fondamentalement nouveau.

On est encore à explorer toutes les possibilités artistiques ouvertes par Duchamp.

Mais un tel saut avait-il besoin, pour s'accomplir, de ce type de « pissotière» ? Ce n'est pas innocent qu'il ait choisi, pour ce faire, un objet révoltant, dégoûtant, où l’on jette une partie de ses excréments.

Choisir l’impur, c’etait marquer une rupture, briser définitivement le formatage ambiant, les conceptions que l'on avait de l'art.

II n’y a rien de pire que ce formatage, que ces incessantes tentatives de formatage.

En prenant un urinoir, Duchamp réhabilite un objet que que l'on juge infâme.

Lorsqu'on voit la pissotière, notre interrogation de l’infâme est interrogée, et c'est passionnant. Il n'y a pas que nos sens qui sont questionnés, titillés par l'urinoir, il y a également. »

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