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"L'art de faire attention, qui est le grand art, suppose l'art de ne pas faire attention, qui est l'art royal" Alain ?

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "L'art de faire attention, qui est le grand art, suppose l'art de ne pas faire attention, qui est l'art royal" Alain ? Ce document contient 2088 mots soit 5 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Définition des termes du sujet : Le mot « art » n'est pas ici à prendre dans son sens lié à l'idée de création, de recherche de la beauté ou de laforce artistiques, mais dans son sens plus ancien, traduisant le grec « technê », de technique, de savoir-faireéventuellement sous-tendu par une attitude plus générale, par une certaine éthique par exemple.

L'une desdifficultés de cette citation est qu'elle emploie à quatre reprises ce mot « art », dans son sens de « technê », mais,à deux reprises, dans des expressions figées : « grand art » et « art royal ».

Il y a une hiérarchie entre ces deuxexpressions, l' « art royal » étant supérieur au « grand art » : le roi est celui qui ne se préoccupe de l'essentiel etdoit donc ne pas faire attention à toutes les petites contingences qu'il rencontre, son esprit doit immédiatementdistinguer l'essentiel de l'inessentiel, sans avoir besoin de fixer son attention sur toutes les choses. « Faire attention » est également une expression figée.

Elle correspond à une certaine attitude d'éveil et d'écoutepar rapport au monde, qui demande d'avoir l'esprit concentré sur tout ce qui arrive, y compris sur les moindresdétails, fussent-ils inutiles ; « ne pas faire attention » peut signifier être distrait, mais aussi, et c'est plusprobablement le cas ici, être détaché du monde, avoir une attitude de distance, qui n'implique pas forcément uneinconscience du monde mais laisse simplement supposer que l'on en se trouve pas continuellement dans un état detension attentive, ce qui peut libérer l'esprit pour d'autres choses. Comment enfin comprendre le verbe « supposer » ? Il met en place ici un lien entre l'art de ne pas faire attention etl'art de faire attention, comme si l'un n'était pas le contraire de l'autre.

L'art de faire attention contient l'art de nepas faire attention.

C'est paradoxal et surprenant, et il faudra interroger cette surprise. Que révèle cette citation ? Quel est son intérêt, et quelles questions philosophiques pose-t-elle ? C'est ce à quoi ilfaut répondre en premier. Ce qui est concerné ici, c'est la conduite de notre vie, c'est l'attitude générale et le rapport au monde que l'on a.

Laportée de la citation est pratique plus que spéculative.

Alain définit une bonne manière de se rapporter au monde,composée d'attention et de non attention, comme si le bon usage de l'attention supposait de pouvoir se passer del'attention.

Comment parvenir à cette double aptitude ? Faut-il s'éduquer, s'entraîner ? Il faudrait envisager lesmodalités d'une pareille éducation.

Et qu'implique, pour la compréhension du rapport au monde, le caractère doublede cette citation ? Elle implique une grande complexité de ce rapport.

Or cette complexité peut être remise encause : l'attention ne pourrait-elle p as comprise comme la base de toute connaissance, et son usage comme cequi doit être le plus instinctif et le moins élaboré ? On peut alors critiquer le fait qu'Alain considère ce qui a rapportà la manière dont doit s'exercer l'attention comme relevant d'un « art ». Références utiles : Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience Descartes, Méditations métaphysiques Textes à utiliser Kant « Ainsi, chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutescommencent.

Mais si toute notre connaissance débute AVEC l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute DEl'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nousrecevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par desimpressions sensibles) produit de lui-même : addition que nous ne distinguons pas de la matière première jusqu'à ceque notre attention y ait été portée par un long exercice qui nous ait appris à l'en séparer.

» Leibniz « L'origine de toutes les erreurs est, en un certain sens, la même que celle des erreurs de calcul, qui arrivent auxarithméticiens.

En effet, il arrive souvent qu'à défaut d'attention ou de mémoire, nous faisons ce qu'il ne faut pasfaire ou que nous omettons ce qu'il faut faire, ou bien que nous croyons avoir fait ce que nous n'avons pas fait, ouque nous avons fait ce que nous croyons n'avoir pas fait.

Ainsi, il arrive que, dans le calcul (auquel correspond leraisonnement dans l'esprit), on oublie de poser certains signes nécessaires ou qu'on en mette qu'il ne faut pas ;qu'on néglige un des éléments du calcul en les rassemblant, ou qu'on opère contre la règle.

Lorsque notre esprit estfatigué ou distrait, il ne fait pas suffisamment attention aux opérations qu'il est en train de faire, ou bien, par uneerreur de mémoire, il accepte comme déjà prouvé ce qui s'est seulement profondément enraciné en nous par l'effetde répétitions fréquentes, ou d'un examen prolongé, ou d'un désir ardent .

». »

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