L'art de Derain

« L'art de Derain 1880-1954 C'est au cours d'une formation tout à fait classique (atelier Carrière, puis Académie Julian) que Derain rencontreVlaminck qui, comme lui, habite Chatou.

Ensemble, ils se livrent à l'expérience de la couleur pure et se passionnentpour “ l'art nègre ”, découvert chez des brocanteurs.

La lumière méditerranéenne l'attire, et c'est à Collioure qu'ilpasse l'été en compagnie de Matisse.

Quelques mois plus tard, il présente ses œuvres au Salon d'automne, dans lafameuse “ cage aux fauves ”.

Vollard lui achète son atelier et l'engage en 1905.

Puis, Kahnweiler s'intéresse à lui etle suit de 1907 à 1914.

Installé à Montmartre en 1908, il fréquente les peintres cubistes du Bateau-Lavoir.

Sapremière exposition personnelle a lieu en 1916 à la galerie Paul Guillaume, qui lui signe un contrat en 1923.

Le prixCarnegie lui est décerné en 1928.

L'un des artistes les plus talentueux du fauvisme, l'un de ceux qui ont su trouverun rare équilibre entre la valeur constructive de la couleur et sa résonance émotionnelle, Derain suit une trajectoiresingulière au sein de l'art moderne.

Dès l'époque du cubisme, son travail affirme une recherche distincte : soncézannisme de 1908 se nourrit bientôt d'un intérêt pour les primitifs du XVe siècle, sensible en particulier dans sesfigures étirées et hiératiques.

L'alternative qu'il fournit au cubisme, à ce qui du moins en lui apparaît hermétique, luivaut l'intérêt admiratif d'une jeune génération, déroutée par l'évolution des recherches de l'avant-garde.

Aulendemain de la Première Guerre mondiale, le contexte du “ retour à l'ordre ” conforte ce succès et porte la critiqueà reconnaître en lui “ le plus grand peintre français vivant ” (Lhote).

Contre la perte du sens classique de l'art, dontles avant-gardes sont jugées coupables, Derain — qui parallèlement poursuit une féconde activité de décorateurpour le ballet et l'opéra — interroge dans ses toiles les maîtres du passé, remettant en cause, voire reniant, lesvaleurs et les acquis de la modernité.

Ses efforts de restauration et de synthèse, accompagnés d'un abondanttravail théorique, le portent à une attitude solitaire, de plus en plus intransigeante.

André Derain (1880- 1954) Le refus de l'impressionnisme et de l'académisme orienta Derain vers le fauvisme ; comme son ami Vlaminck, ilprivilégiea une peinture laissant libre cours à l'émotion et basée essentiellement sur la couleur. Les années "fauves".C'est à Chatou, en Seine-et-Oise, où il naquit, que Derain fit la connaissance de Vlaminck.

Les deux peintres, dureste, travaillèrent pendant un temps dans le même atelier.

En 1901, à l'occasion d'une exposition des œuvres deVan Gogh, ils furent présentés à Matisse.

Derain peignait déjà des œuvres très personnelles e-t fortes, notammentpar leurs couleurs expressives.

Au salon d'Automne de 1905, il exposa avec les "fauves" (Matisse, Rouault, Vlaminck,Manguin) ; la même année, le marchand Ambroise Vollard lui acheta toutes les toiles de son atelier et, deux ans plustard, il était pris sous contrat par Kahnweiler.

Derain porta le fauvisme à son apogée dans ses toiles peintes àLondres (Hyde Park, 1906). Du cubisme à la figuration.A partir des années 1910, Derain se consacra également à la gravure et à la sculpture, tandis qu'en peinture, ilcherchait une simplification des formes, s'intéressant de plus en plus aux volumes et à la composition.

Toutnaturellement, il se rapprocha des cubistes, comme en témoignent Les Baigneuses (1908), une toile nettementinfluencée par Cézanne.

Abandonnant les couleurs pures, il se distança du fauvisme.

C'est en Espagne, auprès dePicasso, qu'il affirma son intérêt pour la composition et qu'il peignit ses premières natures mortes.

Toutefois, en1914, avec La Cène, il rompit avec les influences cubistes et il inaugura une période dite "gothique", marquée par lastylisation.

Après la première guerre mondiale, Derain s'orienta vers une peinture plus réaliste et plus classique,prônant même un retour au figuratif.

En plus de ses bois gravés, pour des textes d'Apollinaire, de Pétrone{Satiricon), d'Artaud, de Rabelais {Pantagruel, avec A.

Skira), il créa également des costumes et des décors dethéâtre, par exemple pour Diaghilev. Repères chronologiques.1874 : exposition des impressionnistes - 1888 : Gauguin à Pont-Aven -1894 : le Douanier Rousseau expose au salondes Indépendants - 1905 : consécration du fauvisme - 1906 : Picasso, premières esquisses pour Les Demoisellesd'Avignon.. »