L'année 1900 en littérature

« L'année 1900 Est-ce la Belle époque? En ce lundi 1" janvier 1900, tout le monde, cocottes et viveurs, et l'ouvrier parisien, chante dans les caf'conc'.

Emile Zola, Léon Daudet ou Pierre Loti sont parfois dans la salle.

Henri de Toulouse-Lautrec peint les artistes du Moulin-Rouge, des Folies-Bergère et de Ba-Ta­ Clan.

La jeune romancière Colette, qui signe avec son mari Willy le premier volume de la série des Claudine, fait scandale sur les scènes du music-hall et affiche ses liaisons féminines.

D Mais demain, c'est mardi, et tandis que le Tout-Paris regagne en fiacre les beaux quartiers, les ouvriers pointent à l'usine.

Guettés par le chômage, m�K=V de leur seule capacité de travail, ils s'unissent en syndicats.

Affluant des campagnes vers les villes, ils provoquent les spéculations sur le logement et s'installent dans ces "banlieues tentaculaires» qu'é­ voque Verhaeren.

D Cependant les inventions destinées à améliorer demain leurs conditions de vie se développent : l'aéroplane, le métropolitain, le cinématographe, l'électricité, le radium.

D L'Art nouveau, le Modernstyle, parent les façades, les bibelots, les reliures, les limonaires, les stations de métro, de libellules et de grenouilles, de liserons et de nymphéas.

Les affiches de Mucha, les vases de Gallé et de Lalique, témoignent du goût de cette époque pour les lignes tourmentées et les surcharges ornementales.

D Emile Zola a 60 ans.

Anatole France, 56.

Pierre Loti, 50.

Henri Bergson, 41.

Paul Claudel, 32.

André Gide, 31.

Paul Valéry, 29.

Charles Péguy, 27.

Et Guillaume Apollinaire n'a que vingt ans.. »