L'ange gardien
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
L’Ange Gardien
1
« Il n’est pas nécessaire
d’avoir l’esprit dérangé
pour entendre sa voix.
»
C.G.JUNG – L’Âme et le Soi
Dans la grisaille endormie d’une fin d’après -midi, un très
vieil homme pousse la grille bleue du jardinet à l’entrée de son
immeuble.
Il gravit le s marches du perron, lentement, s’arrête souvent
en s’appuyant à la main -courante pour souffler un peu, une main
serrée sur son cœur.
Il pousse la porte d’entrée.
Les murs du couloir
sont couverts de tableaux, de miroirs, d’étagères encombrées de
statuette s, de fleurs séchées, de livres.
Il pousse la porte du salon.
La
pièce est un capharnaüm indescriptible de dessins épars, de tableaux
en désordre, de poèmes et de textes qui s’amoncèlent par terre comme
les poussières du temps et qui chantent dans le silence d’une solitude
amère, les douleurs inexpiables d’une vierge en larmes de sang.
Après avoir rangé quelques papiers épars sur son bureau et
classé des livres en souffrance dans les étagères d’une bibliothèque, le
vieux bonhomme s’installe à sa table.
Il s ort une liasse de feuilles
blanches d’un tiroir et réfléchit longuement en décapuchonnant son
stylo plume.
Puis, il se met à écrire.
Pendant des heures, il couvre ses pages d’une écriture
consciencieuse et régulière, numérotant soigneusement chaque
nouvel le page, en haut à droite, avant de commencer à écrire dessus.
Il
écrit lentement, sans rature et sans lever le nez de ses pages.
Il garde
l’air grave des hommes qui énoncent d’implacables vérités et
mesurent l ’importance de l eurs actes dans l’accomplissem ent de leur
destin.
Ce vieil homme sage, imperturbable et résolu, abîmé dans cet
exercice interminable d’écriture, rédige sa confession.
Grave décision
que cet accouchement de soi dans la révélation de ses fautes, de
regarder en face l’effrayante vérité de son âme : le bonhomme libère
sa conscience d’une ombre qu’il n’a que trop longtemps voulu
ignorer.
Elle coule entre ses doigts, fluide et calme, parfaitement
impassible comme un long fleuve tranquille.
Cette épouvantable vérité qui le ronge depuis l’enfa nce du
fond de sa conscience jusqu’à l’insupportable, cette vérité muette qu’il
porte comme une croix sur le calvaire de sa pauvre vie, il la dépose
sur ces pages qui s’empilent, pour s’en libérer.
Et il respire ! Il.
»
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