Lamartine

« L'oisiveté culturelle N é à Mâcon le 21 octobre 1790, Alphonse de Lamartine ne vécut qu'à partir de 1797 dans la fa­ meuse propriété de Milly, où son père, rescapé des cachots de la Terreur, exploite un petit domaine agricole.

Sa mère, très pieuse, lui donne une éducation catholique qui lui insuffle une grande ferveur reli­ gieuse.

Après des études solides au collège des jésuites de Belley (de 1803 à 1807), il mène à Milly la vie d'un aristocrate oisif, partageant son temps entre les mondanités, les voyages (en Italie) et la lecture.

Comme tous les jeunes aristocrates de son temps, nés avec la Révolution, il se nourrit des regrets d'une no­ blesse déchue et désemparée et adopte un comportement blasé face à une destinée étroite.

Il lit les œuvres d'idéalistes insatisfaits : Rousseau, Chénier, les poètes la­ kistes.

A toute occasion qui se présente, il se rend à Paris, où il fait au jeu de lourdes pertes.

L'explosion poétique A l'automne 1816, sur les bords du lac du Bourget, il rencontre une jeune femme, Julie Charles, avec qui il se lie d'un amour vite spiritualisé.

Ils se retrouvent à Paris ; mais, deux ans après leur pre­ mière entrevue, Julie Charles meurt de phtisie.

La douleur de cet amour brisé inspire à Lamartine Le Lac, l'une des plus célèbres Méditations (1820), où Julie prend les traits d'Elvire.

Ce premier recueil connaît un succès immédiat (sept éditions en neuf mois).

Pour la première fois dans l'histoire de la poésie française, le « moi » est objet et sujet du poème.

Lamartine dit à propos de ses Méditations:« Je n'imitais plus per­ sonne.

Je m'exprimais moi-même pour moi-même.

»Du jour au lende- ALPHONSE DE MARTINE Le château de Saint-Point, en Bourgogne, propriété de Lamartine Avec Les Méditations (1820), Lamartine a inauguré l'une des grandes voies de la poésie romantique, l'élégie: il s'agit d'une Portrait de Lamartine par H.

de Caisne Marianne-Élisa Birch, son épouse, pleine d'admiration et de dévouement pour lui plainte amoureuse qui trouve son épanchement et sa pleine expression dans la contemplation de la nature.

L'importance donnée aux thèmes de la destinée et de l'infini répond à l'attente de la génération romantique.

Les œuvres de Lamartine ponctuent son itinéraire intérieur, qui va de son échec sentimental à son échec politique: avec Méditations, c'est l'expression du lyrisme intime; avec Les Harmonies, c'est un lyrisme mystique ; Jocelyn est une épopée qui révèle les étapes de la construction de l'homme intérieur ; enfin, Les Recueillements poétiques contient des poèmes écrits à diverses époques.

XIX" Slt ·:cu : Lamartine, un des premiers poètes romantiques, est à la fois la voix du mal du siècle sous la Restauration et un homme actif dont la vraie passion fut la politique.

main, Lamartine est un poète célèbre : il est en­ voyé comme attaché d'ambassade à Naples et épouse une jeune An­ glaise, Marianne-Élisa Birch.

Après la publi­ cation des Nouvelles Méditations (1823), il est nommé secrétaire d'ambassade à Florence, où il passera trois ans avant de rentrer en France.

Une double carrière : homme politique et poète E n 1830, il est reçu à l'Académie et pu­ blie les Harmonies poétiques et reli­ gieuses, qui sont une contemplation silencieuse de l' œuvre du Créateur.

Parallèlement, de légitimiste, il de­ vient libéral.

Élu conseiller général puis député à Mâcon, il commence une grande carrière politique qui lui permettra d'être chef du gouverne­ ment provisoire de 1848.

Son ambi-. »