L'ALGERIE

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« LES DIFFICULTES ACTUELLES L'industrialisation accélérée s'accompagne de problèmes difficiles dans les villes : crise du logement, bidonvilles, pertes de terres agricoles, migrations quotidiennes entre domicile et lieu de travail, longues et très importantes. Depuis le milieu des années 1980, de nouvelles difficultés sont apparues lorsque s'est amorcée une forte baisse du prix des hydrocarbures. La nouvelle conjoncture mondiale a porté un rude coup au commerce extérieur algérien qui semble déficitaire aujourd'hui. Les événements de l'automne 1988 ont par leur gravité {des centaines de morts) révélé l'ampleur de l'inadaptation des structures de l'Etat et du parti unique, le FLN, sur le plan politique, et l'incapacité sur le plan économique à faire disparaître pénuries et spéculations. LA_RELANCE_DE_L'AGRICULTURE L'agriculture a décliné dangereusement. L'Algérie n'assure plus qu'une faible part de son approvisionnement alimentaire : la moitié des céréales, un cinquième de l'huile, les deux tiers des produits laitiers. Mais les conditions naturelles restent défavorables: la surface agricole est de huit millions d'hectares seulement dont une part importante de qualité médiocre, les progrès de l'irrigation se heurtent à la rareté des ressources en eau. Il est prévu que 45 % des terres cultivables, et qui sont propriété d'Etat, doivent être confiées à des agriculteurs coopérateurs sous contrat : une façon de tourner le dos aux domaines autogérés collectifs des années 1970. Les événements de 1988 ne peuvent que conduire à un renforcement de ces orientations. LE FREINAGE DÉMOGRAPHIQUE L'autre grave problème est celui de la croissance de la population, l'une des plus fortes du monde. L'accroissement naturel est de 3,2 % par an, faisant doubler la population en une vingtaine d'années. 12 millions en 1966, 24 millions en 1986 dont 48 % de moins de quinze ans. Malgré un très gros effort sur le plan scolaire, l'Algérie a du mal à scolariser aujourd'hui plus de six millions d'enfants {mais 88 % des 6-11 ans le sont quand même!). L'Algérie a tardé à appliquer officiellement une politique de limitation des naissances. Aujourd'hui, elle est inscrite dans la charte de 1986 et s'est traduite par l'ouverture en deux ans de 2000 centres de propagande en faveur de la contraception. La natalité s'est déjà sensiblement abaissée en milieu urbain. APRÈS_I988,_UNE_PÉR1ODE_D'ATTENTE Faire disparaître les pénuries, augmenter la consommation et élever le niveau de confort n'est pas facile en un moment où l'industrie algérienne, toujours en pleine édification, dépend fortement de l'étranger: il lui faut vendre ses hydrocarbures {98 % des exportations en valeur) pour, en échange, acquérir des denrées alimentaires, ainsi que les biens et les services nécessaires à ses usines modernes. ...»