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Lajos Kossuth

Publié le 16/05/2020

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« Lajos Kossuth La vie de Kossuth couvre à peu de chose près tout le XIXe siècle.

Sa carrière politique atteint son apogée, en 1848-1849, lors de larévolution bourgeoise en Hongrie et de la guerre d'indépendance qui lui succéda.

C'est à ces événements que la postérité associe enpremier lieu le nom de Kossuth, malgré le rôle important qu'il joua avant et après.

En effet, la révolution qui éclata en Hongrie en 1848 etqui fut la première à liquider les privilèges féodaux en Europe orientale, avait été précédée, dès 1830, par un mouvement de réformeslibérales, tandis que la guerre d'indépendance contre la monarchie des Habsbourg fut suivie, après sa défaite, par des tentatives d'actionpolitique amorcées dans l'émigration. Kossuth naquit en 1802 dans une famille de la noblesse moyenne ne possédant pas de propriétés terriennes.

Son père était avocat dansun comitat de la Hongrie septentrionale, et son fils lui succéda dans cette carrière.

Il ne se retourna jamais contre sa classe socialed'origine.

Or en Hongrie, pays arriéré au point de vue du développement industriel, le mouvement pour les réformes bourgeoises futconduit non pas par une bourgeoisie peu évoluée, mais par une noblesse moyenne relativement nombreuse, par les couches moyennesde la classe féodale privilégiée qui s'étaient rendu compte, de par leur propre expérience, que l'ancien système économique féodal étaiten pleine crise : il entravait le passage à une agriculture capitaliste moderne et en même temps rendait de plus en plus menaçant lemécontentement de la paysannerie dépouillée de tous ses droits.

Si cette expérience ne suffisait pas par elle-même à transformer lesnobles en bourgeois, elle n'en augmenta pas moins de jour en jour le nombre de ceux qui, ralliés à l'opposition réformiste, s'apprêtaientà mettre en pratique en Hongrie les idées et les expériences des Etats de l'Occident. A la première Diète réformiste (1832-1836), le jeune Kossuth, partisan de l'opposition conduite par le baron Miklos Wesselényi, s'acquitune certaine réputation en tant que rédacteur d'un journal manuscrit, intituté Orszàggyülési Tudositàsok (Gazette de la Diète), qu'il faisaitparvenir à ses abonnés sous forme de lettres privées.

A défaut d'une presse politique libre, l'entreprise eut une importance capitale.

Aprèsla Diète, Kossuth, défiant l'interdiction officielle, poursuivit son activité de journaliste, en rédigeant les comptes rendus des discussionspolitiques des comitats.

Arrêté au printemps 1837 avec un certain nombre d'autres membres de l'opposition, il fut condamné à quatre ansde prison.

A la faveur d'une détente politique transitoire, il sortit de prison au printemps 1840 et, en 1841, le gouvernement autrichien luiconfia même la rédaction d'un journal, croyant pouvoir mieux contrôler ainsi son activité.

Kossuth, cependant, ne tarda pas à faire du PestiHirlap (Journal de Pest) un puissant organe politique d'opposition.

Il se mit en devoir d'expliquer à la noblesse qu'elle ne pourrait garderson rôle politique dirigeant qu'en renonçant à ses privilèges féodaux surannés et en conciliant ses intérêts avec ceux du peuple.

Ilsouhaitait à la fois des réformes sociales, une autonomie nationale, la création d'une industrie hongroise et des droits protecteurs.

Quantà la noblesse, elle croyait assurer son rôle dirigeant en transformant la Hongrie en un État national, sans être disposée à reconnaître quela population de l'ancienne Hongrie multinationale était formée non seulement de groupes de langues maternelles diverses, mais encorede nations différentes.

A cette époque, Kossuth adoptait aussi cette vue erronée.

Le comte Istvan Széchenyi, grand propriétaire etpionnier de la réforme libérale et de la navigation sur le Danube, qui cherchait à éviter le conflit avec Vienne et les autres peuples deHongrie, attaqua vivement la politique de Kossuth.

Celui-ci, par contre, ne croyait pas (et, en vérité, n'avait pas trop de raisons de croire)à la bienveillance de Vienne et des conservateurs, et il savait ce qui pouvait maintenir l'unité de l'opposition hongroise.

A l'automne 1844,il fonda l'Union de Défense (Védegylet) qui, tout en étant destinée en premier lieu à assurer le boycottage des articles industrielsautrichiens, représentait une forme préliminaire de l'organisation politique de l'opposition.

Enfin, en 1847, il put rédiger un programmepour le Parti de l'opposition entre-temps constitué. A la dernière Diète féodale réunie à l'automne 1847, il sembla d'abord que l'opposition dirigée par Kossuth, député du comitat de Pest,n'obtiendrait pas beaucoup de résultats, à cause des hésitations de la noblesse et de la tactique du gouvernement, qui entendait diviserses adversaires par des promesses de demi-réformes.

C'est alors que les révolutions de Paris d'abord, le 24 février 1848, puis de Vienne,le 13 mars et enfin de Pest, le 15 mars, vinrent modifier les rapports de forces.

La Diète vota les lois qui devaient ouvrir le champ auxtransformations révolutionnaires ; l'affranchissement des serfs, l'égalité des droits pour les citoyens, etc.

Vienne se vit contrainte desanctionner ces réformes et de nommer le premier cabinet responsable de Hongrie, présidé par le comte Lajos Batthyany, dans lequelKossuth obtint le portefeuille des Finances.

Face à la résistance grandissante de la Cour de Vienne, Kossuth fit voter la levée de deux centmille recrues et commença à faire émettre les premiers billets de banque hongrois.

A l'automne 1848, une fois que le conflit eut éclatéouvertement et que le gouvernement de Batthyany eut démissionné, c'est Kossuth qui, à la tête de la Commission de Défense nationale,prit en main l'organisation de la lutte nationale.

Au printemps 1849, les Hongrois ayant chassé du territoire les troupes autrichiennes,l'assemblée nationale proclama dans le Manifeste d'Indépendance la déchéance de la maison des Habsbourg et élut Kossuth président-gouverneur (14 avril 1849).

Attaquées par les armées réunies de Vienne et du tsar de Russie, les forces hongroises furent finalementvaincues.

Quant aux nationalités qui s'étaient ralliées les armes à la main aux Autrichiens, Kossuth n'avait cherché à les gagner en leurassurant quelques droits de minorités que peu de temps avant la défaite, alors qu'il était déjà trop tard. En août 1849, Kossuth, accompagné de nombreux compatriotes, franchit la frontière sud du pays pour gagner la Turquie.

Il fut d'abordinterné à Kutakhia, en Asie Mineure.

C'est là que, tenant compte des enseignements du passé, il rédigea son nouveau projet deconstitution, qui concédait aux nationalités une autonomie non territoriale suivant le modèle de l'Eglise En 1851, Kossuth réussit à quitterla Turquie pour se rendre d'abord en Angleterre, puis aux États-Unis, où il fut reçu avec enthousiasme.

Établi à Londres, il chercha, encollaboration avec des émigrés français, italiens, allemands et polonais, à trouver une possibilité de libérer la Hongrie en vain, puisque lasituation révolutionnaire appartenait au passé.

En 1859, à l'époque de la guerre franco-italienne contre l'Autriche, Kossuth s'orienta versNapoléon III et Cavour et organisa une Légion hongroise en Italie.

Après la conclusion inattendue de la paix, il essaya de rattacher lacause de l'indépendance serbe et roumaine à celle de la Hongrie.

A cette fin, il élabora un projet de Confédération danubienne quitoutefois fut jugé excessif par les Hongrois et trop peu satisfaisant par les parties non hongroises.

L'ancienne noblesse hongroise,devenue étrangère à toute idée révolutionnaire, conclut en 1867 un compromis avec l'Autriche.

Dans une "lettre de Cassandre", Kossuth,qui à cette époque, la dernière de sa vie, vivait à Turin, en Italie, ne manqua pas de mettre en garde Deak, son ami d'autrefois, contreles dangers qui menaceraient la Hongrie une fois que son sort serait lié à celui de la monarchie.

Désormais, Kossuth ne joua plus aucunrôle politique, et il ne retourna jamais en Hongrie ; cependant, il continua par ses lettres à exercer une très grande influence sur l'opinionpublique de sa patrie.

Son corps fut ramené en 1894 en Hongrie et enterré au cours de grandes cérémonies à Budapest. Au XIXe siècle, l'opinion publique de l'Occident fêta Kossuth comme un héros de la liberté.

De nos jours, elle a parfois tendance à ne voiren lui qu'un des nombreux chefs nationalistes du siècle précédent.

En étudiant dans une perspective plus large l'histoire des mouvementspolitiques et sociaux d'Europe orientale, on ne manque toutefois pas de constater que Kossuth fut un homme d'État véritable qui rattachases aspirations nationales à la liquidation du féodalisme et à l'instauration d'un nouvel ordre social plus juste.. »

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