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L'abbaye de CîteauxUne maison de prièreCîteaux est la fondation monastique laplus importante du xno siècle; son succès et son prestige ont égalé ceux deCluny, au siècle précédent.

Publié le 18/05/2020

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« 1 / 2 L'abbaye de Cîteaux Une maison de prière Cîteaux est la fondation monastique la plus importante du xn• siècle; son suc­ cès et son prestige ont égalé ceux de Cluny, au siècle précédent.

Les débuts de l'ordre sont difficiles.

En 1098, voulant restaurer la règle bénédic­ tine, Robert de Molesmes fonde un monastère dans la forêt de Cîteaux, près de Dijon.

Son second successeur, Etien­ ne Harding, rédige la règle.

Le succès se fait attendre jusqu'à l'arrivée, en 1112, du futur saint Bernard; trois ans plus tard, ce dernier fonde une filiale, Clair­ vaux, dont il demeure l'abbé jusqu'à sa mort, en 1153.

Cîteaux, Clairvaux et trois autres abbayes contemporaines, La Ferté, Pontigny et Morimond, sont les cinq têtes de l'ordre nouveau; elles fonderont chacune leurs propres fùiales.

Dès lors, dans toute l'Europe, du Portu­ gal à la Scandinavie, l'essor est rapide: il y a 80 monastères cisterciens en 113 3; 350, en 1153; 530, à la fin du xn· siè­ cle; 700, un siècle plus tard; ce sont des abbayes d'hommes pour la plupart, mais aussi des couvents de moniales.

L'ordre cistercien apparaît d'abord comme une réaction contre, notam­ ment, la centralisation et fa richesse de Cluny.

Il y a bien un abbé général à Cî­ teaux, mais l'organe suprême de juridic­ tion est le chapitre général qui, chaque année, réunit tous les abbés.

Les moines cisterciens vivent loin des villes, dans l'abstinence complète et la plus grande pauvreté; le travail manuel reprend toute son importance au détriment des offices somptueux, mais aussi de la vie intellectuelle: les abbayes cisterciennes xne siècle sont des lieux de prière et non des cen­ tres d'études.

Ce souci d'austérité est visible dans le dépouillement des 'Sanc­ tuaires cisterciens: le chœur complexe, à déambulatoire et à chapelles rayonnan­ tes, propre à Cluny, fait place à un simple chevet plat; la sculpture est rare ou purement géométrique; les vitraux sont réduits à des grisailles; ce sont pourtant souvent des chefs-d'œuvre grâ­ ce à l'harmonie des formes et des volu­ mes.

L'ordre est également bien adapté aux conditions économiques et sociales nou­ velles.

Les cisterciens doivent savoir uti­ liser les terres les plus pauvres, les seules à être encore assez étendues pour offrir la solitude qu'ils recherchent: ils y créent un élevage florissant et, grâce au bois des forêts, travaillent le verre ou le fer.

D'autre part, l'ordre correspond bien dans sa structure à la hiérarchie sociale du temps: les moines de chœur, issus de l'aristocratie, se consacrent sur­ tout aux exercices spirituels, pendant que les convers, d'origine paysanne, sont chargés de l'entretien matériel de la communauté.

Aussi l'ordre ne tarde-t-il pas à s'enrichir et à mériter les repro­ ches que ses fondateurs ont adressés à Cluny. 2 / 2. »

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